L'équipe de France a fière allure

Le soleil est revenu à Saint-Martin-de-Brehal où l'équipe de France s’entraîne dans une ambiance très joyeuse, entourée par le staff fédéral. Cette excellente entente soude une équipe très sérieuse et déterminée à récupérer la qualification olympique perdue, et avec la manière, c’est-à-dire avec des médailles !
 
 



Une grande motivation pour l'avenir

© Pauline Chevalier

"il faut arrêter de revenir sur le passé. Nous sommes désormais tournés vers l’avenir, et cet avenir, c’est Rio 2016 avec l’étape des championnats d’Europe de Blair Castle, dans quelques jours" , résume Emmanuel Feltesse, vice-président de la Fédération française d'équitation, en charge du concours complet, Le ton est donné et démontre une fois de plus la volonté de la FFE : avancer ! Tout le staff fédéral est présent et uni autour de cette équipe nouvelle et largement rajeunie. "C’est une équipe totalement nouvelle par rapport à celle de l’an dernier", confirme le sélectionneur national, Thierry Touzaint. "Aucun couple des JEM n'est présent, car j’ai aussi voulu tester de nouveaux chevaux en situation d’équipe. Cependant, trois couples des JEM, expérimentés et réguliers, sont partis à Burghley (lire ici). Leurs bonnes prestations là-bas seraient importantes car nous ne négligeons pas la qualification par le classement mondial (en cas de non qualification par équipes, ndlr). Dans cette équipe pour Blair Castle, seuls Nicolas Touzaint et Karim Laghouag ont déjà participé à un grand championnat. C’est agréable et important de tester plus de chevaux en vue des Jeux olympiques."
Comme à son habitude, Thierry Touzaint a choisi les écuries de Francis Gamichon pour peaufiner la condition physique et le dressage de son équipe. Après une semaine peu agréable en raison des conditions météorologiques, le soleil de cette semaine booste hommes et chevaux qui veulent tous en découdre et montrer ce qu’ils savent faire. La motivation est là, sans aucun doute ! 
 


Le dressage progresse encore

© Pauline Chevalier

Serge Cornut, chef d’orchestre du dressage, emploie une expression qui résume bien la réalité de son travail. "Je dois transformer des marathoniens à qui l'on demande de galoper sur les épaules, en danseurs étoiles avec de l’équilibre, de l’élégance et de la locomotion. Nous avons beaucoup avancé dans ce domaine, mais désormais, les championnats se gagnent avec des reprises à plus de 75% voir 80% de moyenne. En tout cas, nous avons six chevaux qui bougent vraiment très bien, ce qui est un sacré changement."
Cette différence est une base non négligeable qui costribue à la motivation des cavaliers qui savent qu’ils peuvent rivaliser avec les Allemands et les Britanniques. "Depuis notre entrée en stage, nous avons encore évolué en dressage. Pour ma part, Entebbe de Hus a encore passé un cap, notamment dans le relâchement au travail. Je sens que je peux aller chercher mes points de très belle manière. Aujourd’hui, vu les conditions dans lesquelles il se trouve, il n’a pas de limites", assure Karim Laghouag au sujet de son étalon.
Gwendolen Fer, sa coéquipère dans le Grand National et première cavalière au sein de l’équipe de France depuis Marie-Christine Duroy de Laurière perçoit, elle aussi, la progression de Romantic Love notamment, "dans son abaissement des hanches et ses transitions"
 


Le physique des chevaux, un élément clé

© Pauline Chevalier

À ces traditionnelles séances de dressage, répétitions de reprises filmées, débriefées par Michel Asseray, directeur technique national adjoint et ancien juge, et séances de stretching, ses sont ajoutées de nombreuses séances de saut d'obstacles - le stage a débuté par la participation des cavaliers à un Grand Prix 1,30m, remporté par Karim Laghouag et Punch de L’esques - et surtout les traditionnels galops sur la plage, en continu ou en fractionné avec contrôle des lactates assurée par le vétérinaire fédéral, Xavier Goupil. L’objectif est de favoriser la montée en puissance physique de manière progressive.
Thomas Carlile qui avait l’habitude de travailler cet aspect dans des terrains vallonnés de sa région toulousaine, voit Sirocco du Gers atteindre son pic de forme. "Après ses intenses et très bonnes saisons à sept et huit ans, Sirocco n’a pas été vu sur les terrains internationaux, car nous avions jugé avec le staff qu’il n’en avait pas besoin. Le Grand National nous a permis de répéter nos gammes tranquillement. Depuis que je suis au Lion-d’Angers, je travaille avec Serge Cornut deux fois par semaines. Depuis le mois de mai, grâce à Jérôme Thibault et M. Devuilder, j’ai retrouvé des pistes de galop longues et avec du dénivelé qui m’ont permis de peaufiner doucement la forme physique de Sirocco. Aujourd’hui, il est vraiment en forme. Si certains chevaux ont été un peu plus fatigués après le deuxième galop, ce qui est tout à fait normal dans une montée en condition, lui ne l’est jamais."

Après le petit galop d’aujourd’hui, il restera une nouvelle séance sur la belle plage de Saint-Martin-de-Bréhal, un travail à l’obstacle avec Thierry Pomel, vendredi, puis le départ samedi après-midi après un dernier stretching le matin.
Les chevaux et les cavaliers prendront le bateau de nuit puis feront quelques heures de route le dimanche matin avant une pause. L’arrivée dans les boxes de Blair Castle est prévue lundi après-midi. Les festivités s'ouvriront mercredi avec la visite vétérinaire et la constitution de l’équipe.