'JE NE VAIS PAS COURIR APRÈS UNE SÉLECTION À TOUT PRIX', THIBAULT VALLETTE
Troisième du CICO 3* de Fontainebleau, vainqueur du Grand National de Pompadour, Thibault Vallette semble être sur la voie d’une très belle saison. Très heureux de Qing du Briot*ENE-HN, son unique monture pour le haut niveau, le Lieutenant-Colonel est confiant pour la suite. Contacté par GrandPrix-Replay, l’écuyer, qui partage son temps entre compétition et enseignement, a accepté d’aborder ses objectifs sportifs.
GrandPrix-Replay : Tout semble aller pour le mieux pour Qing du Briot*ENE-HN, qui enchaine les bons résultats en ce début de saison ?
Thibault Vallette : Qing va très bien, je suis content de son comportement. Il a bien réagit sur les trois tests, même si j’ai été un petit peu déçu du dressage. Nous avons terminés premiers de ce test mais Qing peut être bien mieux qu’il n’a été. Il s’est contracté sur le rectangle. Mais, une fois sur le cross, il a vraiment été très bon tout comme sur l’hippique. Il a bien vécu son concours et tout cela me rend heureux.
GPR : Dans le Grand National, vous faites équipe avec Erwan Roux, également écuyer à Saumur. Comment vous organisez-vous ?
T.V. : Erwan est dans le même cas que moi, il fait beaucoup de galas et n’a qu’un seul cheval pour courir des épreuves de complet. Donc nous ne sommes pas sûrs de pouvoir être présents sur chaque étape. Nous essayons quand même d’assurer la présence de l’un de nous à chaque fois. À Tartas, je n’y étais pas mais Erwan oui, et inversement à Pompadour.
GPR : Pouvez-vous parler de Quing ? Quels sont ses qualités et ses défauts ?
T.V. : Des points faibles, il n’en a pas beaucoup. C’est un cheval qui est performant dans les trois tests. Son histoire est un peu particulière et il a commencé le complet tard. Il a été acheté à la fin de l’année de ses six ans par l'ENE, alors que normalement ils n’achètent que des trois ans. Il n’avait fait que deux parcours de Six ans B, il a donc commencé réellement le complet qu’à ses sept ans. Physiquement, il est très souple avec une grosse locomotion. Sa technique de saut est un peu particulière car il ne range pas vraiment ses antérieurs mais il compense en mettant de la marge au niveau du garrot. En main, il est très agréable, gentil et proche de l’homme. Il n’a pas beaucoup de défaut.
GPR : Qing est votre seul cheval. Comment allez-vous organiser sa saison ?
T.V. : J’ai trois rôles à l’ENE. J’ai des chevaux pour faire des galas avec le Cadre noir de Saumur, je donne des cours aux élèves de la formation initiale et je fais de la compétition. Cette année, ils m’ont laissé du temps et m’autorisent à ne pas participer à tous les galas pour pouvoir être en concours. Mais, malgré tout, je ne peux pas monter trop souvent en concours. En moyenne, Qing ne fait que six compétitions, étapes du Grand National ou CCI 3*, dans la saison. Maintenant, il devrait se rendre à Bramham pour courir le CCI 3* au mois de juin (du 11 au 14 juin, ndlr). Après ce concours, rien n’est encore décidé. Tout dépendra de la forme de Qing et de ce que voudra Thierry Touzaint.
GPR : Pensez-vous aux championnats d’Europe ?
T.V. : C’est un peu un casse-tête, il faut arriver à jongler avec les impératifs que j’ai et je dois toujours anticiper. Les championnats d’Europe sont une idée que j’ai, Qing peut avoir sa place en sélection. Mais comme je n’ai que lui, je fais les concours les uns après les autres pour qu’il les vive bien. C’est un cheval précieux et je ne vais pas tout faire pour le montrer absolument en sélection puis qu’il disparaisse d’un coup. Je veux le préserver et je ne vais pas courir après une sélection à tout prix. S’il ne va pas à Aix-la-Chapelle, il courra d’autres épreuves.
GPR : À quoi aspirez-vous pour la suite ?
T.V. : J’ai récupéré le demi-frère de Qing. Mais il n’a que quatre ans et il commence à apprendre. Il a le même style que lui mais avec une locomotion un peu moins bonne. Je pense qu’il peut devenir un bon cheval mais il va falloir attendre pour voir ce qu’il donnera sur les terrains de concours. Aujourd’hui, l’idéal pour moi serait de retrouver un cinq ou six ans pour faire un peu plus de concours. Pour le moment, je ne fais que six concours par an, ce qui n’est pas le mieux pour se préparer aux grosses échéances. Mais je suis condamné à prendre les chevaux de mes élèves, qui ont des soucis avec, pour sauter un peu plus. Plus on monte de chevaux, plus on est à l’aise dans les concours.
Propos recueillis par Marion Gergely