TONY HANQUINQUANT EN ROUTE POUR UN DOUBLÉ À FONTAINEBLEAU ?



Si les Master Pro se terminent bien demain, les premières médailles ont d’ores et déjà été distribuées. Ainsi, Axelle Lagoubie a été sacrée championne de France des cavalières sur le Grand Parquet, qui accueillera ce dimanche les finales des quatre autres championnats. En Pro 2, c’est Fabrice Granero qui s’élancera avec la difficile place de leader après une très belle seconde manche cet après-midi, tandis que chez les Pro 1, Tony Hanquinquant n’est plus qu’à quelques obstacles d’inscrire le doublé avec Oxygène d’Eglefin. Dénouement demain.

Pro 2 : une finale serrée

Du côté des Pro 2, les lignes ont quelques peu bougées en cette veille de finale. Fort d’une excellente première manche lui concédant la deuxième place, Fabrice Granero a réédité le parcours parfait ce samedi, se positionnant en leader avant l’ultime manche. Un honneur mais aussi un facteur de stress, qui pourrait venir ternir les chances de l’Auvergnat et de Qatar Trois : 'Je suis habituellement très nerveux', confie ainsi le cavalier de quarante-sept ans. 'Mais j’ai déjà couru plusieurs finales en Pro 2 du coup je commence à bien maîtrisé mes émotions. D’ailleurs, aujourd’hui, étrangement, je n’étais pas stressé.' Le jeu pour demain est encore bien ouvert puisque les quatorze premiers cavaliers se tiennent tous à moins d’une barre de l’Auvergnat et de son gris après cette seconde manche, dont Ludovic Gaudin, qui avait décroché le titre chez les Pro 3 en 2013. En embuscade se trouvent aussi Gwenaël Garo et Jean-Charles Boyer. Respectivement cinquième et sixième à l’issue de la première manche, leur sans-faute de ce matin leur permet de remonter le classement et d’intégrer le trio de tête aux deuxième et troisième places. Premiers à l’issue de la première manche, Jean-Charles Grandmontagne et sa fille de Cassini I, Cleopatre F, ont été en revanche un peu moins chanceux et une barre tombée les relèguent à la quinzième place. Même punition pour François Eric Fedry et Rodin la Gaffelière. Malgré sa troisième place avant la deuxième manche, les choses risquent d’être compliquées demain pour le Rhône-Alpin, renvoyé à la vingt-et-unième place après quatre points sur la piste. Le parcours, pas forcément très technique au premier abord, a été corsé par le nivellement du Grand Parquet, finalement vrai juge de paix pour Fabrice Granero : 'C’est le relief qui permet de créer l’écart entre les cavaliers. Si le terrain avait été plat et en sable, on aurait été quatre-vingt à se tenir à moins d’une barre lors de la finale. Les distances n’étaient pas spécialement courtes. La difficulté tenait peut-être dans la longueur du parcours'. Quant à ses chances pour demain, l’auvergnat a confiance dans son hongre de dix ans : 'C’est un cheval exceptionnel qui a énormément de sang. Je le monte depuis ses trois ans et je l’adore'. Pour lui, une chose est sûre, si les choses venaient à mal se passer demain, ce sera sa faute : 'Qatar est très endurant, il ne me lâchera pas par fatigue. Le seul qui pourrait lâcher, c’est moi'.

Pro 1 : Tony Hanquinquant vers le doublé ?

Chez les Pro 1, avant la finale, c’est un certain Tony Hanquinquant qui mène le classement. Toujours associé à Oxygène d’Eglefin, le champion de France Pro 2 a montré qu’il est toujours en bonne forme depuis l’an passé. Deuxième à l’issue de la chasse puis en tête aujourd’hui, le Normand a toutes les cartes en main pour réaliser le doublé tant rêvé. 'Je sais que c’est possible car c’est un format qui convient bien à Oxygène', explique-t-il. 'Mais il ne faut pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué. Nous avons eu un peu de mal avec dans les 1.45m cet hiver mais maintenant je crois que c’est réglé'. Si les hauteurs ont donc peu de chance de poser problème au couple demain, ce ne sera pas le cas de ses concurrents. Dernier à s’élancer, Tony Hanquinquant devra gérer la pression qu’auront installée les couples précédents, les cinq premiers se tenant tous à moins d’une faute les uns des autres. Et parmi eux, Edward Levy, deuxième au provisoire, voisin de l’actuel leader : 'Il est aussi normand, c’est un concurrent que je connais très bien !'. Et il faudra aussi se méfier d’Alexis Borrin, de Pierre Jarry ou encore de Luis Bernast, qui ne pardonneront aucune erreur. Reste maintenant pour Tony Hanquinquant qu’à espérer que le parcours de demain soit similaire à celui d’aujourd’hui : 'Il n’était pas très difficile dans ses distances', estime-t-il. 'Il était même plutôt gentil au niveau de la hauteur et du chronomètre'. Mais quelle que soit l’issue de cette finale, le Normand est plutôt satisfait : 'Pour moi, le contrat est rempli'. Espérons pour lui qu’il ne connaîtra pas la même désillusion que Florent Jeannin. Premier à l’issue de la chasse, le bourguignon s’est vu perdre tout espoir de médaille après deux fautes qui l’ont relégué directement à la vingt-cinquième place.

Cavalières : Axelle Lagoubie couronnée

Alors que la victoire semblait acquise pour Margaux Broucqsault, première depuis le début de la compétition, la finale a pris une toute autre tournure. Dernière à s’élancer en première manche, la Nordiste devait impérativement signer le sans-faute si elle voulait conserver son avantage. Mais la pression a été trop forte pour la cavalière et l’effort trop important pour la monture. Visiblement fatigué, Oscar du Bassin met trois barres à terre, envoyant le couple directement à la treizième place du classement provisoire. Un malheur qui fait en revanche les affaires de ses concurrentes et notamment d’Axelle Lagoubie. D’abord troisième après la chasse puis deuxième à l’issue de la première partie de la finale, la Normande se voit finalement couronnée après deux sans-faute et une faute de Stéphanie Hennequin, alors en tête. Une série de parcours exemplaires que la cavalière doit à sa fille de Buurgraaf, Rubelia : 'Elle n’a pas toujours les moyens mais elle a beaucoup de cœur et de respect. Elle n’a jamais douté d’elle et c’est là toute sa force ». En argent pour ses premiers championnats de France, Amy de Ponnat n’a pas démérité non plus. La jeune cavalière de dix-sept ans ne se tient qu’à 0,03 point de la première et a montré qu’elle pouvait encore faire mieux, associée à son très bon Qapitano d’Hayettes Z et grâce aux conseils avisés de son père, Aymeric. 'Je partage mes chevaux avec lui', explique-t-elle. 'Je ne fais pas une séance d’obstacles sans lui et lorsque je travaille mes chevaux seule, je lui pose toujours des questions'. Quatrième avant l’ultime manche, Isabelle Robin est venue compléter le podium sur Songe Bleu des Vatys. Une performance qui est une bonne surprise pour la cavalière qui monte chez Jean-Luc Mourier, champion de France Pro 1 en 2011 : 'Le cheval est vert, je ne savais pas s’il allait tenir le rythme des championnats et il finit avec quatre sans-fautes !', s’étonne-t-elle. 'Il est jeune dans son expérience mais il commence à prendre de la vitesse'. Mais pour ce cheval de huit ans, qu’elle monte depuis qu’il a cinq ans, elle a d’autres projets : 'J’espère qu’il fera les championnats en Pro 1 avec Jean-Luc l’année prochaine'.

En attendant, d’autres médailles sont à décerner au Grand Parquet, au cours des quatre finales prévue demain sur le site de Fontainebleau. Les Pro 2 ouvriront la journée, suivis des Pro 1 et Pro 3, avant de clôturer ces championnats par la tant attendue finale des Pro Élite, menée par Alexandre Fontanelle et Prime Time des Vagues.

À Fontainebleau, Johanna Zilberstein

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