'OUI, J'ESPÉRAIS MONTER SUR LE PODIUM', LUC CHÂTEAU
Luc Château, trente ans, cavalier de complet encore méconnu, a créé la surprise lors du CICO 3* de Fontainebleau en réussissant la meilleure performance française dans le test de dressage. Sur le dos de [Propriano de l Ebat], étalon de dix ans dont il est propriétaire et qu’il a lui-même élevé, il s’est classé neuvième de cette première épreuve puis est remonté à la quatrième place après un cross pénalisé seulement d’1,2 point de temps dépassé. Ses douze points à l’hippique l’ont ensuite fait chuter à la onzième place du classement final. Il ne s’agissait que du troisième concours au niveau trois étoiles pour le couple, à qui le plus bel avenir est promis.
GrandPrix-Replay.com : Vous n’êtes présent sur les circuits trois étoiles que depuis septembre 2012. Comment évaluez-vous votre progression et celle de votre cheval Propriano?
[Luc Chateau] : Nous évoluons avec Propriano, ensemble et à notre propre rythme. Je n’avais pas d’autres chevaux pour concourir dans ce type d’épreuves et Propriano était prêt.
GPR. : Vous avez effectué une ascension fulgurante ces dernières années!
L.C. : Oui, il y a encore deux ans, je concourais au niveau une étoile. Nous progressions d’une étoile par année. Peut-être que nous accéderons à des compétitions quatre étoiles l’an prochain ! En tout cas, je l’espère.
GPR. : Vous attendiez-vous à un tel score sur le dressage?
L.C. : Non. Je sais que Propriano est capable d’accomplir de très bonnes reprises mais je ne m’attendais pas à m’en sortir avec ce score-là. Il était sage et très concentré. Cela m’a permis de le monter vraiment. Parfois, quand les chevaux sont un peu chauds, on évite de mettre des jambes et de trop en demander. À Fontainebleau, il était vraiment au travail, comme à la maison. J’ai pu en tirer le maximum.
GPR. : Après le test de dressage, comment avez-vous abordé la suite des épreuves? Espériez-vous grimper sur le podium final?
L.C. : En sortant du dressage, j’ai essayé de ne pas trop penser au classement. C’est difficile car le classement ajoute une certaine pression pour la suite des épreuves. C’est pourquoi il vaut mieux ne pas y penser. J’ai abordé le cross serein : c’est le point fort de Propriano. À l’issue du cross, je suis remonté à la quatrième place. Quand on en arrive là, cela permet de croire à tout. Alors oui, j’espérais monter sur le podium ! Mais il y avait un bon tour de CSO, difficile, et je n’avais moi-même jamais monté de parcours sur le Grand Parquet. C’est un terrain particulier. Et puis, même si on essaie de ne pas penser au classement, cela reste dans la tête et accentue la pression.
GPR. : Avez-vous senti une différence d’attitude de votre cheval sur le Grand Parquet, piste atypique, qu’il a découverte, par rapport à d’autres terrains?
L.C. : Non, je n’ai pas trop senti de différence chez Propriano. Le terrain est particulier car il comprend du dénivelé. Il faut savoir jouer avec ce dénivelé et faire attention à ne pas trop agrandir les courbes pour ne pas perdre de temps. On peut facilement se faire piéger sur le Grand Parquet mais Propriano n’a pas changé d’attitude pour autant.
GPR. : Comment expliquez-vous vos douze points?
L.C. : Lors de la reconnaissance, nous avons décidé d’aborder le triple en huit foulées. L’obstacle avant le triple était une palanque, ce qui m’a fait entrer un peu fort dans la combinaison, en sept foulées. Je n’ai pas pu m’en sortir correctement, ce qui m’a valu deux fautes, au milieu et sur la sortie du triple. Quant au dernier obstacle, il s’agit clairement d’une erreur de déconcentration : je me suis relâché trop tôt.
GPR. : Quelles sont vos perspectives et votre programme pour la suite de la saison ?
L.C. : Nous allons commencer par le Master Pro de Pompadour, du 19 au 21 avril. Ensuite, nous allons essayer d’aller courir un format long. Jusqu’à présent, je n’ai concouru que dans des CIC sur le circuit trois étoiles donc je vais essayer un CCI 3 *, à Saumur ou à l’étranger.
Propos recueillis par Léa Dall’Aglio