LA REVANCHE DE LUDGER A SONNÉ À LAUSANNE
Le Grand Prix du CSI 5* de Lausanne vient de se terminer après que les cavaliers ont disputé la seconde manche en nocturne. Ludger Beerbaum s’est finalement imposé au terme d’un barrage à cinq. Porté par son puissant Chaman, l’Allemand a devancé John Whitaker en selle sur son talentueux Argento et a ainsi pris sa revanche sur les jeux équestres mondiaux où il avait abandonné avant la finale individuelle n’estimant n’avoir plus aucune chance de médaille. Un seul Français était parvenu à se qualifier pour la seconde partie de l’épreuve. Il s’est agi de Patrice Delaveau qui a terminé huitième.
La première manche a vu s’affronter quarante-six cavaliers venus tenter de grappiller quelques places dans le classement du Global Champions Tour. Alors que seize cavaliers ont trouvé la clé du parcours réalisé par Luc Musette, d’autres ont été confrontés aux différents pièges. Après avoir fauté à deux reprises, le numéro un mondial, Scott Brash, associé à Hello Annie, a préféré se retirer. Ce n’était sans doute pas le jour des Britanniques puisque Ben Maher et Wings Sublieme sont sortis de piste avec quatorze points. Le numéro sept mondial a dû composé avec son fils d’Oklund qui ne semblait pas coopératif puisqu’il s’arrête d’entrée de jeu sur le numéro trois avant de pousser à terre les numéros dix et onze.
Trois Tricolores ont tenté leur chance dans l’arène suissesse avec plus ou moins de réussite lors de cette première manche. Premier à s’être élancé, Patrice Delaveau, double vice-champion du monde en titre, avait sellé Carinjo*HDC. Le fils de Cascavelle a survolé les obstacles s’assurant ainsi une place en seconde manche. Les autres 'Vestes Bleues' n’ont malheureusement pas eu cette chance là. Simon Delestre a présenté Ryan des Hayettes qui n’avait pas fait de Grand Prix de ce niveau depuis celui du CSI 5* de Saint-Tropez en juin. Son retour au plus haut niveau a été pénalisé de huit points mais le fils d’Ugo Gesmeray a confirmé que son cavalier pourrait compter sur lui. Le couple a finalement terminé quarantième. Dernier des Français à s’être élancé, Roger-Yves Bost n’a pas pu éviter la faute de Poker des Dames sur la sortie du triple placé en numéro sept. Il s’empare finalement de la trente-cinquième place.
Cinq cavaliers réitèrent.
Dix-neuf cavaliers ont pris le départ de la seconde manche, seize sans-faute et trois à quatre points. Le triple, installé cette fois-ci en neuvième position et le contrat de foulées le précédant, ont causé quelques problèmes aux couples et notamment à Edwina Tops-Alexander, sans pénalité en première manche avec Old Chap Tame. L’Australienne était déjà en difficulté sur l’oxer huit qu’elle a renversé. La distance longue qu’elle a eu sur ce dernier a obstacle a modifié son contrat de foulées avant le triple entrainant une barre au milieu et la sortie du triple avant le passage du dernier élément. Le duo a néanmoins terminé son parcours sans autre problème. Patrice Delaveau n’a lui non plus pas réussi à répéter la performance. Après avoir demandé un effort important à Carinjo sur l’entrée du triple, le Normand a poussé à terre le vertical suivant. Il termine à une belle neuvième place.
Cinq cavaliers sont parvenus à signer un deuxième parcours vierge de toute pénalité et se sont ainsi affrontés au barrage pour sacrer le meilleur.
Le premier à s’élancer a été le Néerlandais Gerco Schröder, champion du monde par équipes en titre, avec Cognac Champlanc. Une nouvelle fois le fils de Clearway n’effleure pas une barre et met ainsi la pression sur ses concurrents. Le temps à battre est de 40’. Le suspens n’a pas été long puisque Ludger Beerbaum, deuxième concurrent à s’élancer, a mené Chaman au sans-faute en abaissant le chronomètre de plus de deux secondes, soit 37’50. John Whitaker part dans un rythme soutenu avec Argento. Les barres ne tombent pas mais le temps non plus. Le Britannique est deuxième. Seuls deux cavaliers peuvent encore détrôner le Kaïser. Pilar Lucrecia Cordon, accompagnée de sa monture des jeux équestres mondiaux, Nuage Bleu, ne fait pas trembler le leader puisque son fils de Fildor de Largival tutoie le numéro quatre, triple de la seconde manche dont seuls les deux premiers éléments sont restés. La barre tombe, l’Espagnole doit se contenter de la cinquième place. José Maria Larocca, bien décidé à prendre sa revanche sur l’échéance mondiale où à la suite d’une erreur il s’est vu éliminé – le cavalier ne s’est pas rendu compte qu’il n’avait pas sauté le mur à l’effigie des falaises d’Étretat entre les fanions et a continué son parcours – a tenté sa chance avec son fidèle GDE Matrix. L’Argentin réalise un troisième parcours parfait mais son temps de 39’16 ne lui offre que la troisième place.
Une nouvelle fois Ludger Beerbaum s’impose et confirme qu’il n’est pas numéro deux mondial pour rien.
Marie de Pellegars-Malhortie