Jeroen Dubbeldam parachève le chef d’œuvre néerlandais



Jeroen Dubbeldam est devenu champion du monde de saut d’obstacles, cet après-midi au stade Michel-d’Ornano de Caen. Champion olympique en 2000, le Néerlandais, auteur de quatre sans-faute, a battu Patrice Delaveau, d’un tout petit point de temps, l’Américaine Beezie Madden et le pauvre Rolf-Göran Bengtsson, malheureux quatrième. Déjà champions du monde par équipes, les Néerlandais ont littéralement crevé l’écran dans ces Jeux équestres mondiaux FEI Alltech 2014 en Normandie.

 

Invité surprise de la finale tournante de saut d’obstacles de ces Jeux équestres mondiaux, en raison de l’inexpérience de Zenith SFN, son cheval de dix ans, Jeroen Dubbeldam s’est finalement imposé, cet après-midi à Caen. Il a offert une sixième médaille d’or et une dix-huitième médaille aux Pays-Bas, seulement devancés au tableau des récompenses par la Grande-Bretagne, qui a remporté une bonne partie de ses sept médailles d’or au para-dressage, où le nombre de grades multiplient d’autant les podiums et les breloques. Les Pays-Bas, brillants en dressage, mais aussi en concours complet, en attelage et en endurance, ont donc dominé le saut d’obstacles. Champions du monde par équipes jeudi, ils ont donc vu l’un des leurs sacré en individuel.

Invité surprise donc, Jeroen Dubbeldam n’avait rien d’un outsider dans cette finale à quatre. Sacré champion olympique en 2000, cinquième des Jeux équestres mondiaux de Jerez, champion du monde par équipes et sixième en individuel en 2006 à Aix-la-Chapelle, deux fois médaillé par équipes aux championnats d’Europe ou encore troisième de la finale de la Coupe du monde en 2011, le cavalier de quarante et un ans possédait déjà un palmarès magnifique. Sans compter que son équitation est régulièrement reconnue comme l’une des plus fines et des plus justes de la planète, ce qui avait encore été salué l’an passé lors de la finale de la Coupe des nations, où Jeroen avait reçu un prix récompensant son pilotage de la délicate Utascha SFN. Cette dernière ayant été vendue en fin d’année par le syndicat de propriétaires SFN, il s’est concentré pleinement sur Zenith, cheval qui lui a donc permis de se hisser jusqu’en finale.


Le point de temps qui tue


Aujourd’hui, ce n’est d’ailleurs pas un cheval ni un couple, mais un cavalier que cette finale a consacré. Pour ce faire, les quatre candidats au titre ont d’abord découvert le parcours de huit obstacles et dix efforts, cotés à 1,50m et un peu plus, avec leur propre cheval. Ce qui devait être une formalité a causé une faute à Rolf-Göran Bengtsson et un Casall Ask un peu mou, sur la sortie du triple. Sans faute pour ses trois adversaires.

Dès la deuxième rotation, le ballet des changements de selles a commencé. Après trois minutes de découverte et deux sauts au paddock installé sur un tiers du grand rectangle, les cavaliers ont donc été invités à ressauter ce parcours ne recelant pas de piège, mais au chronomètre assez serré pour les mettre sous pression. Rolf a définitivement perdu toute chance de succès, et même de podium, en concédant six points avec un Zenith particulièrement sensible. Quatre points pour Beezie Madden et Casall, qui a échoué cette fois sur le milieu du triple, et sans-faute pour Patrice sur Cortes C et Jeroen sur un Orient Express*HDC encore très disponible.

La troisième rotation débute mal pour l’Américaine, fautive avec Zenith sur la sortie du triple. Le tournant intervient juste après, quand Patrice Delaveau remet une foulée dans la dernière ligne après avoir déjà tourné plus large pour aborder l’avant-dernier. Sanction immédiate : un point pour 0’’43 de temps dépassé. Ce point coûtera hélas la médaille d’or au Normand. Dans la foulée, Jeroen signe un troisième sans-faute avec Cortes, impeccable tout l’après-midi et meilleur cheval de cette finale, tandis que Rolf, malchanceux, concède une faute de postérieurs d’Orient sur le dernier oxer.


Une touchette, mais pas de faute pour Jeroen et Casall


Patrice met encore Jeroen sous pression en livrant un tour superbe avec Zenith. Le public y croit, d’autant que Casall affiche quelques signes de fatigue. Il y a bien une touchette sur la sortie du triple, mais Jeroen s’en sort sans faute et peut lever les bras au ciel. Même si le Suédois termine avec un sans-faute sur Cortes, l’Américaine, pénalisée sur le milieu du triple avec Orient, s’adjuge une belle médaille de bronze. En 2006, elle avait remporté l’argent derrière Jos Lansink.

Ainsi s’achèvent ces Jeux équestres mondiaux, loin d’être irréprochables en termes d’organisation et de logistique, mais absolument parfaits sportivement. Gageons que c’est ce que retiendront tous les amoureux du cheval et des sports équestres, qui se donnent déjà rendez-vous dans quatre ans à Bromont, au Canada.

 

Les résultats

Les résultats de la finale à quatre ici

Le tableau des médailles

Le tableau des médailles ici