« LE VIVIER S?ETOFFE », LAURENT BOUSQUET



Pour sa première année en tant que sélectionneur, en 2010, Laurent Bousquet affichait un bilan en demi-teinte. Un bilan auquel il a su rendre une couleur bien plus vive en 2011, en atteignant le principal objectif de la saison.


 
Grand Prix Replay : L’an dernier, à cette même période, vous nous parliez d’une transition qui était en cours. Cette transition est-elle désormais achevée ?
Laurent Bousquet : Effectivement, la transition est achevée et je crois que le bilan est positif. En 2011, notre objectif principal était la qualification pour les Jeux olympiques de Londres, qui a été obtenue, avec la manière ! L’équipe de France est médaillée d’argent aux championnats d’Europe.

 
 
Grand Prix Replay : Quelles ont été les grandes évolutions entre les deux modèles dont on parle quand on évoque cette transition ?
L.B. : Nous avons abordé les choses, et notamment le travail de couples, de façon légèrement différente. En 2011, j’ai principalement souhaité profiter des interventions de Henk Nooren : il nous a suivis à travers des stages jusqu’au championnat. Il n’y a jamais qu’un seul élément qui intervient dans la réussite, mais celui-ci me semble tout de même important.

 
 
Grand Prix Replay : Maintiendrez-vous ce système d’interventions extérieures en 2012 ? L.B. : Nous continuerons avec Henk Nooren, et donc Barnabas, jusqu’aux Jeux, comme il était convenu. Dans le même état d’esprit, j’ai souhaité faire intervenir un cavalier et entraineur de dressage pur : Hartwig Burfeind, qui s’occupe déjà des Juniors du dressage pur français. Nous avons suivi un stage, en fin d’année, avec Hartwig : le résultat est concluant. De plus en plus, les disciplines du saut d’obstacles et du dressage en concours complet se rapprochent, voire sont comparables avec ce qui se fait en saut d’obstacles et dressage purs. A haut niveau, les juges de dressage de complet interviennent également sur des concours de dressage ; de même, la technicité des parcours de saut d’obstacles est très comparable avec ce que l’on trouve dans le CSO. La démarche que j’adopte est donc de prendre des conseils auprès de spécialistes.

 
 
Grand Prix Replay: 2011 a été l’année de la confirmation de certains couples.
L.B. : Oui, en particulier ceux que nous avons vus au championnat d’Europe, comme Neptune de Sartène, la monture de Nicolas Touzaint. Nous en pensions déjà le plus grand bien, et il a confirmé son potentiel au plus haut niveau. Egalement Ocarina du Chanois, qui avait fait une bonne saison nationale et en 3*, en 2010. Sur un niveau européen, il répond là encore entièrement à nos attentes. Ce sont deux jeunes chevaux de dix et neuf ans. Quirinal de la Bastide confirme aussi sa régularité : il était sans faute au championnat du monde en 2010 et l’est encore à Luhmühlen. 

 
 
Grand Prix Replay : Aujourd’hui, la France bénéficie-t-elle d’un vivier de bons couples très confortable ?
L.B. : Très confortable ? Non. Je trouve toutefois qu’il s’étoffe d’année en année. En 2010, on sentait clairement que nous étions un peu courts. En 2011, ça allait mieux. Et en 2012, ce sera normalement encore meilleur, même si nous ne sommes jamais à l’abri d’un pépin. Le vivier accueille de nouveaux couples prometteurs, comme par exemple Karim Laghouag et Punch de l’Esques, qui est un cheval qui prend neuf ans, Denis Mesples et Oregon de la Vigne, Jean-Lou Bigot et Lotus de Gobaude, ou encore Didier Dhennin et Opi de Saint Leo. Dans la long list, on trouve également deux jeunes cavaliers : Astier Nicolas, qui n’est pas inconnu mais qui a passé, cette année, le cap du 4* à vingt-deux ans, et Sidney Dufresne et Looping de Buissy. Il est intéressant d’avoir du sang neuf, et d’assister au retour de certains piliers avec des montures en devenir. Mais c’est un travail de longue haleine que d’avoir une base solide et stable.

 
 
Propos recueillis par Daniel Koroloff

 
 
Retrouvez l’intégralité de cette interview dans le hors-série « L’année équestre 2011 » de Grand Prix Magazine, en kiosque fin décembre.