' QUOIQU?IL ARRIVE, C?EST UNE SUPER AVENTURE', DÉBORAH SMAGA
À quatre jours de la Chasse des Jeux équestres mondiaux FEI Alltech 2014 en Normandie, la pression monte au sein de l’équipe de France. Fait assez rare pour être souligné, Déborah Smaga est la propriétaire, mais aussi la groom de Quartz Rouge, le crack de Jérôme Hurel. Heureuse à l’idée de vivre avec eux ses premiers grands championnats, la monitrice du poney-club du Vieil-Orme se satisferait d’une place de remplaçant, même si elle aimerait plus encore participer pleinement à la compétition.
GrandPrix-Replay.com : Quel est votre état d’esprit à quelques jours du début des épreuves de saut d’obstacles?
Déborah Smaga : Tout va bien. Le stage de préparation se passe bien. Je nous sens bien intégrés dans l’équipe. Nous, grooms, vivons à la Bosquetterie, au plus près des chevaux. Les cavaliers, eux, sont tous ensemble dans un gîte.
GPR. : Quartz Rouge, qui évolue seulement depuis quelques mois à haut niveau, vous semble-t-il taillé pour les Jeux?
D.S. : Je le crois, oui. Jusqu’ici, il ne nous a jamais déçus, il a répondu positivement à tout ce qu’on lui a demandé. J’espère que cela va continuer. Si l’on voit Quartz au plus haut niveau que depuis un an (il avait crevé l’écran dans le second Grand Prix du CSI 5* de Chantilly, terminant troisième, ndlr), c’est d’abord une histoire de hiérarchie dans l’écurie de Jérôme (qui misait beaucoup sur Ohm de Ponthual, blessé depuis plus d’un an, ndlr). Pour émerger à ce niveau, les chevaux doivent pouvoir se montrer et trouver leur place dans les grands concours. Le fait d’arriver tard l’a préservé. Nous avons eu la chance que tout se passe parfaitement. Jérôme a pris le temps de bien le préparer sur le circuit du Grand National, ce qui lui a été très bénéfique. Quand il a pu l’emmener plus haut, il l’a fait et Quartz a répondu présent.
GPR. : Craignez-vous la dernière étape de sélection, où la quatrième place de l’équipe se joue a priori entre Quartz et Qlassic Bois Margot, le cheval de Simon Delestre?
D.S. : Il y a huit mois, nous ne savions pas où nous en serions aujourd’hui. Nous aurions signé tout de suite pour une place de cinquième. C’est génial d’être ici. Nous prenons tout ce qui est bon à prendre. Nous irons là où le cheval nous mènera et où l’on voudra bien le sélectionner. S’il est dans l’équipe, tant mieux. S’il est cinquième, c’est la vie. Quoiqu’il arrive, c’est une super aventure!
GPR. : Avez-vous toujours été la groom de Quartz?
D.S. : Jérôme le monte depuis ses quatre ans. Nous avons toujours fonctionné ensemble. Jérôme en a pris l’habitude. Je crois qu’il apprécie cela d’ailleurs, même s’il est plus à même de répondre que moi. Nous formons une équipe soudée. D’une manière générale, tous les propriétaires de Jérôme sont des proches, à l’image de Marwan Lahoud (le propriétaire d’Ohm notamment, ndlr).
GPR. : Que faites-vous quand vous ne groomez pas Quartz?
D.S. : Je gère le poney-club du Vieil-Orme à Rambouillet. Il y a une bonne équipe pour s’occuper de tout. Moi, je gère essentiellement les concours avec un autre moniteur. En ce moment, c’est une période calme, ce qui tombe bien. Plus tôt dans l’été, je suis allé à Lamotte-Beuvron pour l’Open, comme tout le monde, avant de me rendre à Aix avec Jérôme. L’équipe du centre équestre va suivre les Jeux à la maison, car ce n’est pas simple d’avoir des places pour tout le monde. Ils ont prévu de regarder cela à la télé. En revanche, grâce au comité régional d’Île-de-France, qui a affrété des bus, il y a une belle sortie de prévue pour le cross, au Haras du Pin.
GPR. : À quelle ambiance vous attendez-vous au stade Michel-d’Ornano?
D.S. : N’ayant pas participé à la cérémonie d’ouverture – j’étais à la maison – je ne sais pas trop. Je suppose que cela devrait ressembler à Aix-la-Chapelle. Je m’attends à quelque chose de magique. Les applaudissements peuvent un peu perturber Quartz. Il avait un peu réagi à Paris et La Baule, mais une fois qu’il est parti dans son parcours, il ne se laisse pas distraire, et les bruits sont atténués par le bonnet.
Propos recueillis par Sébastien Roullier