'IL NE FAUT PAS TROP MÉNAGER QLASSIC', Simon Delestre
Actuel dix-neuvième de la Ligue d?Europe de l'Ouest de la Coupe du monde, Simon Delestre est aux portes de la finale, avant l?ultime étape qualificative de Göteborg, du 28 février au 2 mars. Ryan des Hayettes évoluant depuis peu au plus haut-niveau, le Lorrain est désormais munis de quatre chevaux de Grand Prix, ce qui lui permet d'être présent sur tous les fronts. Contacté par GrandPrix-Replay une semaine avant de s'envoler pour Hong Kong, Simon est toujours aussi détendu et ambitieux.
GrandPrix-Replay.com : Après le CSI 5*-W de Bordeaux, vous pointez à la dix-neuvième place du classement de la ligue d?Europe de l'Ouest. Irez-vous à Göteborg pour tenter d'assurer votre place à Lyon? Quels chevaux y emmènerez-vous ? Quel impact cela aura-t-il sur votre programme et sur la forme de vos chevaux?
[Simon Delestre] : Oui, j'irai à Göteborg pour tenter de grappiller les quelques points manquants pour Lyon. [Ryan des Hayettes] m'accompagnera et participera au Grand Prix Coupe du monde. Ce voyage n'aura pas vraiment d'impact sur mon programme, puisque j'ai la chance de disposer d'un large piquet de chevaux. Ryan n'avait participé qu'à un seul Grand Prix CSI 5*, en septembre dernier à Barcelone, où il avait terminé septième. Il est désormais prêt et en forme pour évoluer dans ces épreuves. Cela me permet d'avoir un quatrième cheval de Grand Prix. Je vais pouvoir organiser mon programme en fonction de la forme de mes différents chevaux. [Valentino Velvet] et [Napoli du Ry] iront à Hong Kong. Il était évident qu'ils ne pourraient aller à Göteborg. J'attendais donc de voir comment Ryan des Hayettes se comporterait lors de son premier Grand Prix CSI 5* en indoor, le week-end dernier à Bordeaux. La manière formidable avec laquelle il a couru cette épreuve m?a confirmé que je pourrai compter sur lui pour la dernière étape de la Coupe du monde. De plus, comme à Bordeaux, c'est Uliano Vezzani qui montera les pistes en Suède.
GPR. : Vous aviez bien commencé la Coupe du monde en accumulant vingt-deux points en trois étapes. Lors des cinq étapes suivantes, vous n'en avez remporté que six. Comment l'analysez-vous?
S.D. : Sur les sept Coupes du monde auxquelles j'ai participé, j'ai été pénalisé de quatre points à six reprises. Lors des premiers parcours, j'avais tendance à fauter au début, ce qui me permettait d'accélérer pour terminer à une bonne place et engranger des points. Malheureusement lors des derniers Grands Prix, c'est à la fin que les barres sont tombées. À Londres avec Napoli, j'ai été pénalisé sur l'avant-dernier? À Bordeaux avec Qlassic, quatre points sur le numéro onze? Il était dès lors impossible d'espérer gagner des points.
GPR. : Si vous vous qualifiez pour la finale à Lyon, quels chevaux emmènerez-vous et pourquoi ?
S.D. : J'emmènerai Napoli et Valentino, l'objectif étant que Napoli courre les deux premiers jours et que Valentino saute la dernière épreuve.
GPR. : Êtes-vous alléché par la prime de 50.000 euros promise par le propriétaire de Baloubet du Rouet (lire ici) à son meilleur produit lors de la finale ?
S.D. : J'en ai entendu parler. Il est évident que c'est toujours bon à prendre, mais je souhaite avant tout préserver mes chevaux et ne pas aller au détriment de leur forme.
GPR. : Vous entendez donc préserver [Qlassic Bois Margot] pour les Jeux équestres mondiaux FEI Alltech 2014 en Normandie. Quel sera son programme de préparation ?
S.D. : En effet, l'objectif majeur de Qlassic cette année reste les JEM. Il ira à Braunschweig début mars, puis au Saut Hermès et à 's-Hertogenbosch. Ensuite, les concours vont s'enchaîner relativement vite. Il y aura Anvers (dont il est le tenant du titre avec Valentino Velvet, ndlr), Madrid, La Baule et Rome. J'articulerai le programme des chevaux en fonction de leur état de forme. Qlassic a déjà eu droit à six semaines de repos après la finale de la Coupe des nations, fin septembre. Il a repris au CSI 5* de Villepinte, puis à Genève, et il a de nouveau eu sept semaines sans concours avant de recommencer à Zurich. Jusqu'aux JEM, il suivra donc un programme de concours normal. C?est un cheval qui a besoin d'aller en concours pour être calme, sinon il est trop frais. À Zurich, par exemple, il a concédé huit points dans le Grand Prix. Il ne faut pas trop le ménager, sinon je ne m'en sors plus.
GPR. : Au CSI 1* de Rosières-aux-Salines, du 31 janvier au 2 février, vous avez monté [Shere Khan du Banney], qui n'avait pas concouru depuis le championnat du monde des sept ans, l'automne dernier à Lanaken. Quels sont vos objectifs cette année avec ce fils d'Eyken de Fontenis que vous montez depuis ses quatre ans ?
S.D. : Il est toujours difficile de dire en début d'année de huit ans ce que fera réellement un cheval. Il est tout de même destiné au grand sport. Nous espérons réellement qu'il y parviendra, mais avec les chevaux, on ne sait jamais. En tout cas je fonde beaucoup d'espoir en lui, car il a toujours été très performant. Après seize sans-faute sur seize parcours à cinq ans, il a terminé deuxième de sa génération lors de la Grande Semaine de Fontainebleau. L'année dernière sur vingt-cinq parcours, il a fauté seulement trois fois. Il est vraiment prometteur. Normalement, je devrais pouvoir le garder dans mes écuries. Il a été vendu l'année dernière à Paul Schockemöhle, qui me permet de l?exploiter.
Propos recueillis par Marie de Pellegars-Malhortie