UN VERDI SUCCÈDE À UN AUTRE À EQUITA
VDL Groep Verdi a succédé à Verdi III au palmarès du Grand Prix de Lyon, cet après-midi à Eurexpo. Le fils de Quidam de Revel, conduit dans un parfait compromis de vitesse et de sécurité par le Néerlandais Maikel van der Vleuten, s’est imposé devant bon nombre de stars du circuit, dont Casall Ask, Carlo 273 et H&M Tornesh 1042. Un très beau Grand Prix où les Français ont connu des fortunes diverses.
Après s’être imposés à Salzbourg, fin 2012, et Al Ain, début 2013, [Maikel van der Vleuten] et [VDL Groep Verdi] ont remporté à Lyon le plus beau Grand Prix de leur carrière commune, le plus huppé du parcours de cet étalon KWPN de onze ans, fils de Quidam de Revel et d’une mère par Landgraf, qui a pris part à presque tous les grands événements depuis les championnats d’Europe 2011, sans jamais connaître de coup d’arrêt. Cette gestion relativement raisonnée, un pilotage millimétré de son cavalier et un travail régulier récompensé par des progrès de plus en plus significatifs dans les barrages, alors qu’on le penserait plutôt taillé pour les grandes coupes des nations, ont permis à Verdi de se faire une place de choix dans le gotha du saut d’obstacles mondial. Aujourd’hui, si le bai et son pilote néerlandais n’ont pas écrasé la concurrence, ils ont avantageusement profité de leur position de dernier barragiste pour trouver le parfait compromis entre prises de risques et fluidité. "C’est ce que j’essaie toujours de faire avec lui, ne jamais le monter en surrégime. Aujourd’hui, le résultat est plutôt bon", s’est sobrement félicité le fils d’Eric van der Vleuten, estimant que Lyon occuperait une place de choix dans son palmarès.
Le cru 2013 de ce Grand Prix, bien que ne comptant pas pour la Coupe du monde, dans la mesure où Lyon accueillera la finale, restera dans les annales, bien davantage que celui de l’an passé, avec son surprenant palmarès. Cette fois, les stars ont répondu présentes, survolant les difficultés proposées par Frank Rothenberger : un double vertical-oxer dont le premier plan était défendu par une palanque, double placé juste après un triple oxer-oxer-vertical. On a retrouvé treize des cinquante partants au barrage, pour un chouette spectacle.
Stops à répétition
Prudente avec H&M [Tornesch 1042] désormais borgne, mais revenu à son meilleur niveau, la Suédoise [Malin Baryard-Johnsson] a joué son rôle d’ouvreuse en signant un probant double sans-faute. [Patrice Delaveau] lui a succédé sur la piste avec la confiance de sa victoire à Helsinki et les meilleures intentions. Associé au génial [Orient Express]*HDC, il était bien parti pour pulvériser le chrono, mais le fils de Quick Star a stoppé net devant l’avant-dernier vertical, placé après un virage très serré, pour une dixième place finale. "J’étais vite, j’ai tourné très court. C’était une prise de risques maximale. Le cheval a mis son œil sur l’obstacle juste à côté. J’ai eu un saut un tout petit peu délicat sur la sortie du double, mes rênes se sont rallongées. Dans mon tournant, Orient m’a un tout petit peu échappé. J’ai été obligé de trop tirer sur la bride, ce qui l’a bloqué, hélas." On retrouvera le couple à Stuttgart et Genève, et peut-être à Villepinte entretemps. Ensuite, [Carinjo] 9*HDC et [Lacrimoso] 3*HDC prendront le relais sur le circuit Coupe du monde, pour poursuivre et assurer si besoin la qualification du Normand pour la finale.
Comme au premier tour, le double a fait des dégâts, privant [Marco Kutscher] et [Cornet s Cristallo] du succès. Pas de problème pour [Sergio Alvarez Moya] et [Carlo 273], qui a retrouvé du brillant après plusieurs mois de flottement. La troisième place de l’Espagnol est amplement méritée. Avec un temps excellent, mais une faute sur l’avant-dernier vertical, eux aussi, le Brésilien [Rodrigo Pessoa] et Citizenguard [Cadjanine Z] ont pris une belle cinquième place. La huitième pour le Japonais [Eiken Sato] et [Espyrante], fautifs sur la sortie du double. Sans forcer le talent de l’exceptionnel [Cantaro 32], le Sheik [Ali ben Khalid Al Thani] a trouvé le clef du barrage, s’intercalant au cinquième rang, le meilleur résultat de la carrière du Qatari.
Avec une jument difficile à piloter, le champion olympique suisse [Steve Guerdat] s’est vu stoppé net lui aussi devant l’avant-dernier vertical, après une faute en début de tour. Pas le moindre souci en revanche pour le Suédois [Rolf-Goran Bengtsson] et le sublime [Casall Ask], vainqueurs à Lyon en 2011. À l’issue de leur barrage parfait, l’affaire semblait entendue. Ils ont pourtant dû se contenter de la deuxième place. Le Néelandais [Marc Houtzager] tente ensuite sa chance avec le vétéran Sterrrehof’s [Opium], qui s’arrête lui aussi, mais cette fois devant le dernier oxer. Rageant! Fautif dès le début, [Ludger Beerbaum] n’a pas trouvé la même fluidité avec [Chaman] que lors de sa victoire au Grand Palais, mi-avril.
Spectaculaires chutes de Kevin et Bosty
Le public lyonnais comptait sur [Simon Delestre] pour faire entonner la Marseillaise à Eurexpo. Il n’en a hélas rien été, [Valentino Velvet] s’inclinant à deux reprises pour la douzième place finale. Ayant eu le temps de bien observer tous ses adversaires, "Vleut Jr", lui, n’a pas manqué l’occasion. Tout le mérite lui en revient.
Côté français, outre les deux barragistes, on retiendra les bons parcours à quatre points d’[Aymeric de Ponnat], [Timothee Anciaume], [Penelope Leprevost] et [Eugenie Angot] sur [Armitages Boy], [Padock du Plessis]*HN, [Nayana] et [Old Chap Tame]. Il y eu deux fautes pour [Marie Hecart] et [Jerome Hurel] sur [Mylself de Breve] et [Quartz Rouge]. Trois pour [Julien Epaillard] et [Qarat de la Loge], moins brillants qu’en extérieur. On retiendra aussi les deux chutes spectaculaires de [Kevin Staut] et [Roger-Yves Bost]. Une incompréhension avec [Silvana]*HDC a stoppé le premier dès le numéro deux, tandis que le second a panaché dans le deuxième oxer du triple, [Colombo van den Blauwaert] devant visiblement prendre davantage confiance dans ses réelles capacités. Hommes et chevaux s’en sont visiblement sortis sans encombre.
Commentant ce Grand Prix sur Equida, Michel Robert a dû apprécier le spectacle, lui qui a eu droit à un très bel hommage de ses collègues cavaliers et du public, en lever de rideau de ce Grand Prix. Nul doute qu’on continuera régulièrement à le croiser le long des lices.
À Lyon, Sébastien Roullier
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