'JE N?AI QUE DES BONS SOUVENIRS. JE NE GARDE PAS LES MAUVAIS', MICHEL ROBERT



Après quarante-quatre ans à enchaîner les médailles et les Grand Prix, Michel Robert a pris la décision d’arrêter la compétition de haut niveau. Il souhaite se consacrer à la transmission de son expérience dont témoigne son palmarès impressionnant. Contacté par GrandPrix-Replay, il revient sur son annonce et fait part de ses projets.


GrandPrix-Replay.com : Pourquoi avoir choisi ce 15 octobre pour faire cette annonce ?
Michel Robert : Je ne sais pas. C’est une décision mûrement réfléchie. Je me fie vraiment à mon intuition. Mon ressenti m’a dit qu’il fallait que j’arrête la compétition. Il y a un temps pour chaque chose.


GPR. : Vous y réfléchissiez depuis longtemps ?
M.R. : Je me suis mis trois semaines au vert, un petit peu loin de la compétition, et j’ai réfléchi. J’en ai parlé à mon entourage. Cette décision m’est apparue sage et normale. C’est un moment dans ma carrière. L’évolution passe par là.


GPR. : Vos deux dernières coupes des nations difficiles avec Oh d’Éole vous ont-elles fait douter ?
M.R. : Non. J’ai fini sur un Grand Prix où je suis classé avec Oh d’Éole (huitième au CSI 5* de Gijón, ndlr). J’ai encore terminé quatrième d’un Grand Prix Coupe du monde à Pékin hier. J’ai eu des tas de périodes dans ma carrière avec des hauts et des bas. Cette année était encore une bonne année puisque j’ai gagné quelques Grand Prix (CSI 4* de Bourg-en-Bresse avec Oh, CSI 3* de Megève avec Nénuphar’Jac, ndlr). J’aime analyser les situations à chaque instant. Cette décision, je l’ai prise après avoir analysé la situation.


GPR. : Vous comptez célébrer vos adieux comme il se doit ? Peut-être à Lyon, votre concours de cœur ?
M.R. : Peut-être. Il n’y a rien de décidé pour l’instant. Là, nous avons pris une décision. Nous verrons plus tard quand nous allons faire la fête. Nous n’avons plus que ça à organiser !


GPR. : Vous participerez tout de même à Equita’ Lyon ?
M.R. : Je ne serai pas à cheval, mais à pied. C’est bien un arrêt total de la compétition. J’étais encore en balance, mais maintenant, c’est comme ça, la décision est tombée trois semaines avant Lyon.


GPR. : Vous aviez effectué une demande de sélection pour Lyon. A-t-elle été refusée ?
M.R. : Non. Étant conseiller technique à Lyon, j’aurais pu participer à l’événement.


GPR. : Quels sont vos meilleurs souvenirs en compétition ?
M.R. : J’en ai beaucoup. Ma plus belle récompense, comme je le dis souvent, remonte à 1982, où j’ai été champion du monde (médaillé d’or par équipes et de bronze en individuel à Dublin, ndlr). C’était vraiment une grande récompense, parce qu’il s’agit de mon premier grand titre mondial. Ensuite, j’ai accumulé énormément de bons souvenirs. Je n’ai que des bons souvenirs d’ailleurs. Je ne garde pas les mauvais.


GPR. : Vous allez vous concentrer sur la formation. Quels sont vos projets ?
M.R. : J’ai un site, Horse Academy, qui occupe la plupart de mon temps. Par ce biais, je peux transmettre mon expérience. Je reçois pas mal de demandes de gens désirant venir en stage et travailler avec moi. À travers le site, je peux aussi réussir à les faire travailler. Je reçois aussi beaucoup de demandes au niveau des livres que j’écris et des DVD. C’est quelque chose que j’aime depuis longtemps. Je vais poursuivre cette activité.


GPR. : Il reste quelques très bons chevaux dans vos écuries. Que vont-ils devenir ?
M.R. : Il y a des chevaux que j’ai en participation (Nénuphar’Jac notamment, qu’il détient à 60%, ndlr) et d’autres que j’ai en tant que propriétaire (Catapulte entre autres). Nous devons donc en discuter. Pour Oh d’Éole, je vais en parler avec Xavier Marie (le propriétaire du Haras de Hus, ndlr) et nous déciderons ensemble ce que nous allons faire.


GPR. : Votre décision est-elle irrévocable ?
M.R. : Oui, en douter serait mal me connaître. En général, ce n’est pas une décision que l’on prend comme ça, à la légère. Je l’ai dit, j’arrête la compétition à haut niveau. Si j’ai un cheval qui va bien et que j’ai envie de me faire plaisir sur un concours, à droite, à gauche, pourquoi pas. Je laisse la porte ouverte.


GPR. : Si vous avez un cheval qui vous le permet, il n’est donc pas exclu de vous revoir ?
M.R. : Il n’y pas trop d’espoir, mais nous verrons. Je laisse la porte ouverte.


Propos reccueillis par Morgane Kubicki