RIEN N'ÉBRANLE JAMAIS SCOTT BRASH
Solide comme un roc, Scott Brash a remporté, cet après-midi à Oslo, la première des onze étapes qualificatives pour la finale de la Coupe du monde, qui se tiendra en avril prochain à Lyon. Malgré la rupture de la muserolle d’Hello Sanctos juste avant de revenir en piste, le Britannique, dernier barragiste, a déposé tous ses concurrents à plus de deux secondes. La saison hivernale est bien lancée.
On avait laissé Hello [Sanctos] sur une impression fantastique à Herning, où [Scott Brash] avait signé l’unique double sans-faute de la finale individuelle des championnats d’Europe, fin août. On l’a retrouvé dans une forme olympique, ce week-end à Oslo, où il s’est offert les deux Grands Prix, hier et surtout cet après-midi, pour le lever de rideau de la Coupe du monde. Entretemps, on avait revu l’Écossais à un niveau très, très élevé, il y a deux semaines à Barcelone, où il avait réussi l’un des deux seuls doubles sans-faute de la finale de la Coupe des nations avec [Ursula XII]. À vingt-sept ans, le champion olympique et d’Europe par équipes semble bien décidé à donner un nouveau coup d’accélérateur à son ascension.
Ce qui marque à chaque fois, c’est sa solidité mentale, impressionnante. Gâtés par le tirage au sort, qui leur avait attribué le quarantième et dernier départ, Brash et son fils de Quasimodo van de Molendreef et d’une mère par Nabab de Rêve sont naturellement les derniers appelés pour le barrage, après un premier tour parfait. Juste avant de revenir dans l’étroite arène norvégienne, coup de théâtre : la muserolle de son cheval casse. Sans paniquer, le Britannique se fait prêter celle de [Clouwni], l’ouvreur du barrage, huitième avec le Brésilien [Marlon Modolo Zanotelli]. Sans se précipiter, avec l’aide d’autres cavaliers, il ajuste correctement son matériel, rentre en piste et… met tout le monde d’accord. Agressif du début à la fin, il signe un second tour parfait.
Quelques points pour Simon et Kevin
Trois minutes plus tôt, on croyait pourtant l’affaire entendue, au terme du barrage très solide du Suisse [Steve Guerdat] et [Nino des Buissonnets], marqué par une reprise superbe dans le dernier virage. Quelques minutes plus tôt encore, l’Allemand [Marcus Ehning] avait gratifié les tribunes clairsemées d’un tour magique de fluidité avec [Copin van de Broy], troisième de ce Grand Prix. Dessinant moins bien, la Portugaise [Luciana Diniz] et le Norvégien [Geir Gulliksen] terminent quatrième et cinquième sur [Winningmood] et [Edesa S Banjan]. Suivent deux femmes, l’Australienne [Edwina Tops-Alexander] et la Grecque [Athina Onassis de Miranda], qui ont assuré de bons doubles sans-faute avec [Ego van Orti] et AD [Camille Z]. Le Néerlandais [Frank Schuttert], embarqué dans le dernier virage pour le bouillonnant [Winchester] HS, a laissé huit points sur la piste pour une bonne neuvième place.
Pas de Français au barrage, donc. Ils étaient pourtant quatre au départ. [Simon Delestre] et [Kevin Staut] ont toute même ouvert leur compteur grâce aux rapides parcours à quatre points déroulés avec [Valentino Velvet] et [Silvana]*HDC. Le premier s’est laissé surprendre par le vertical très fautif qui suivait le triple. La seconde a commis une légère faute de postérieurs l’oxer numéro douze. Cela s’est en revanche moins bien passé pour [Roger-Yves Bost] et [Patrice Delaveau]. Malgré tout son engagement et la volonté de [Colombo van den Blauwaert], qui disputait là son premier vrai Grand Prix en indoor, le champion d’Europe a préféré abandonné après quatre fautes. Abandon également pour le Normand, juste après une faute sur l’oxer numéro sept précédant le double. Dommage, [Orient Express]*HDC avait laissé une très belle impression sur le début de tour. "Je me suis raté. J’ai ajouté une foulée après le triple pour sauter tranquillement le vertical. Ensuite, j’aurais dû bien reprendre mon cheval pour aborder cette ligne. Je ne l’ai pas fait assez tôt, et Orient s’est retrouvé avec une foulée de plus sur l’oxer. Je l’ai mis dans une situation impossible, c’est ma faute…"
La Coupe du monde quitte la Norvège pour la Finlande et Helsinki, hôte de la deuxième étape, dimanche prochain. On devrait y retrouver les mêmes protagonistes.
Sébastien Roullier
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