MARIE DEMONTE VIRE EN TÊTE À FONTAINEBLEAU



Avant l’épilogue de demain, la deuxième épreuve au programme du championnat de France Pro Élite a bousculé le classement, cet après-midi. Si elle a permis à certains de confirmer leurs espoirs de titre, d’autres, en revanche, ont connu la désillusion. Rien n’est encore joué.


Après une première étape jeudi, les cavalier en lice pour le titre de champion de France Pro Élite se sont retrouvés une deuxième fois afin d’obtenir leur qualification pour la finale de demain. D’une manière globale, les meilleurs cavaliers de la première manche ont confirmé leur bonne forme. Certains couples ont toutefois vu leurs chances s’envoler. Ainsi, Florian Angot, ouvreur de l’épreuve, en selle sur Nouba des Hayettes (Banboulat du Thot), a essuyé une lourde chute sur le double numéro six, surpris par les distances. Les contrats de foulées dans les combinaisons pas toujours évidents ont d'ailleurs pénalisé beaucoup de couples, à l’instar de Bruno Broucqusault, Reynald Angot ou encore Timothée Anciaume. En selle sur Paddock du Plessis*HN (Kannan), le Normand, troisième jeudi, est sorti de piste avec une faute dans le double et une désobéissance en milieu de triple. Si les portes de la finale ne lui sont pas fermées, ses chances de titres semblent néanmoins compromises.


Parmi les autres heureux qualifiés, quelques pointures tricolores, comme Julien Epaillard, Marc Dilasser (qui a d’ailleurs choisi de courir ces championnats avec Obiwan de Pillière) et Michel Hécart, qui remet son titre en jeu, remporté l’an passé avec Quatrin de la Roche. "Il y avait de bons couples aujourd’hui, c’est une certitude", témoigne Philippe Guerdat, sélectionneur national, revenu de Barcelone pour quelques heures, avant d’y retourner pour la seconde manche de la finale de la Coupe des nations, demain. "Même si dix-neuf couples ont déjà pris un départ en Grand National cette saison, j’en ai quand même découvert deux ou trois." Mais aucun ne semble en aussi bonne voie pour le titre que les trois premiers au provisoire, qui se tiennent tous en 0,81 point. Un mouchoir de poche.


En jeu, un titre et quatre CSI 5*!


En tête de ce classement, Marie Demonte. Associée à Rhune d’Euskadi (Dollar du Mûrier), victorieue du Critérium des sept ans l’an passé ici même, la cavalière a signé un joli sans-faute malgré une petite frayeur dans le double numéro six. Elle a laissé sa cinquième place initiale pour s’offrir prendre la tête, avec un total de 2,04 points. "Je savais que j’avais le droit de faire tomber trois barres pour me qualifier, ce qui me rassurait, car je n’avais sauté un parcours aussi gros qu’au CSIO de Bratislava. Rhune est restée concentrée malgré le parcours technique et les difficultés avant les combinaisons. C’est une super jument, elle a seulement huit ans, mais fait les choses tellement bien."


David Jobertie, deuxième avec Quastor de la Vallée (Mr Blue), n’est pas loin avec une ardoise à 2,07 points. Tout peut arriver et il faudra aussi garder un œil sur Benjamin Devulder et Quebec Tame (For Pleasure), à 2,85. Tout en sachant que Marie Hécart, quatrième, et sa suite n’affichent qu’un peu plus de quatre points... Tous les trois le savent : pour prétendre au titre, il faudra aligner les sans-faute, même avec la fatigue des deux premiers jours dans les pattes. "Tout peut arriver. Les dix premiers couples se tiennent à une barre, il y aura du bouleversement demain", analyse Philippe Guerdat.


Si Marie Demonte venait à l'emporter, elle serait la première cavalière à remporter le titre en Pro Élite. Mais pour celle qui a été championne de France des cavalières en 2012, la finale de demain se courra sans pression. "Si je finis dans les huit premiers, ce sera parfait", avoue-t-elle. La concurrence va être rude, car ses adversaires sont bien déterminés : "Nous sommes amis, mais la compétition est la compétition. Si demain, Marie perd quatre points et que je passe devant, je ne serai pas insatisfait. Nous sommes tous des gagneurs", résume David Jobertie. Au bout de la compétition, il y a le titre de champion de France, mais aussi une invitation pour participer aux quatre plus prestigieux concours du circuit tricolore : les CSI 5* de Lyon, Villepinte, Paris et La Baule. "Il est important de revaloriser le titre", affirme Philippe Guerdat. "Le cavalier qui gagnera demain aura réussi parce qu’il est à son niveau et qu’il aura maîtrisé son sujet." Des mots qui font plaisir à entendre.


À Fontainebleau, Johanna Zilberstein


Le classement provisoire ici (http://www.jump-results.com/OPEN/master13/prov_proelite.pdf)