“Privilégier des cavaliers d’expérience”, Thierry Pomel

Thierry Pomel a fait son choix pour les championnats d’Europe Longines de Rotterdam ! Pour l’échéance continentale, où les Bleus devront décrocher l’un des trois tickets pour les Jeux olympiques de Tokyo face à six autres nations, le sélectionneur de l’équipe de France de saut d’obstacles a choisi de miser sur l’expérience. Quelques minutes après l’officialisation de sa quintette, Thierry Pomel a répondu aux questions de GRANDPRIX. 



La sélection pour les championnats d’Europe Longines de Rotterdam vient de tomber. Pouvez-vous nous expliquer comment avez-vous fait votre choix ?
Mon projet pour ces championnats d’Europe était de privilégier des cavaliers d’expérience car nous devons aller chercher la qualification olympique. Pour moi, c’est tout aussi important que d’aller chercher une médaille. Ce sésame est important pour la Fédération française d’équitation, mais aussi bien sûr pour toute la filière équestre française, c’est pour cela que j’ai choisi ces cavaliers.  
Pénélope et son cheval ont fait preuve d’une régularité exemplaire cette saison. Vancouver a montré qu’il était sûr et qu’il s'agissait d'un véritable cheval d’équipe. J’ai tout à fait confiance en ce couple-là. Kevin a montré de belles choses, et je compte beaucoup sur lui. Son cheval répond toujours présent et s’améliore  à chaque concours. Il vient encore de sauter deux bons parcours à Dinard et montre un bel état de forme, ce qui est positif. On connait évidemment bien le couple que forment Alexis Deroubaix et Timon d’Aure. Tous deux sont montés en puissance tranquillement, et même s’ils n’ont pas montré exactement les mêmes choses que la saison dernière, ce cheval n’a jamais commis de catastrophe et n’a jamais eu de score supérieur à quatre points. Quant à Nicolas Delmotte et Urvoso, il ne s’agissait pas du couple prévu au départ, puisque nous misions initialement sur Ilex VP qui s’est malheureusement blessé à La Baule. Quelque part, cela a donné de la lumière à Urvoso qui a montré de très belles choses. Lorsque j’ai analysé ses performances, j’ai observé qu’il était toujours très régulier et qu’il sortait rarement de piste avec plus de quatre points. Enfin, Bosty avait en tête ce championnat depuis le début d’année et a tranquillement préparé Sangria. Cette jument a toute l’expérience nécessaire et a montré de belles choses, aussi bien à Sopot qu’après. Je compte sur l’expérience du cavalier, mais aussi de la jument. 
 
Cette saison, d’autres couples ont été testés comme par exemple Olivier Robert avec Tempo de Paban ou encore Guillaume Foutrier et Valdocco des Caps. Pourquoi ne pas avoir misé sur eux ? 
Bien sûr, il est évident que je suis confronté à des choix car choisir c’est renoncer. L’expérience insuffisante, les manques de régularité ou de petites contre-performances ont joué leur rôle dans ma décision. Olivier a montré de très belles choses avec Tempo de Paban, qui était toutefois un peu moins en forme récemment. Guillaume Foutrier est le premier réserviste car il n’a jamais fait de championnat et que la pression sera importante en raison de la qualification olympique. Si toutefois il arrivait malheur à l’un des chevaux ou l’un des cavaliers, Guillaume entrerait donc dans les cinq. 
 
À dix-neuf jours du coup d’envoi des championnats, comment va se dérouler la préparation ? 
Tous les couples sélectionnés sont à Dinard ce week-end, hormis Bosty qui concourt à Londres. Il a préféré courir sur du sable plutôt que sur de l’herbe afin de ne prendre aucun risque avec Sangria. Nous allons faire en sorte que les chevaux abordent les championnats dans un bon état de fraicheur. Nous allons également organiser un stage de préparation, qui sera un bon travail avant de prendre la route de Rotterdam. 

De nombreuses sélections étrangères sont tombées ces derniers jours. Que pensez-vous de la concurrence que les Bleus devront affronter ? 
Je ne m’attendais pas à faire face à des équipes moins fortes, et d'un autre côté je ne résonne pas en me disant que la concurrence sera forte ou faible. Je m’occupe de mon équipe afin de tout optimiser. Les cavaliers ont conscience du challenge qui les attend, donc à eux d’être prêts. Il faut respecter la concurrence car on sait qu’elle est bien aiguisée.