Afin de préserver les juments donneuses, le haras de Malleret n’aura plus recours aux transferts d’embryons

Le haras de Malleret et son directeur général Gérald Martinez ont communiqué hier sur leur décision d’arrêter les transferts d’embryons au sein de leur élevage de chevaux de dressage. Un tournant motivé par la volonté de préserver l’intégrité mentale des juments donneuses. 



Il n’y aura plus de naissances par transferts d’embryons aux haras de Malleret. Le directeur de l’élevage de chevaux de dressage situé en Aquitaine Gérald Martinez a en effet expliqué vouloir préserver les juments donneuses dans un communiqué : 
 
“J’ai effectivement décidé d’arrêter les transferts d’embryons après la saison 2018 car j’ai pu constater les problématiques que cela engendrait sur mes juments donneuses.
Nous nous sommes rendus compte que les juments se mettaient en dépression, nous le remarquons bien entendu plus ou moins suivant leur caractère ou leur résistance mais elles l’ont toutes été !
Cela m’a réellement attristé et j’ai tout fait pour les faire récupérer : elles ont vu l’ostéopathe à plusieurs reprises, profiter des massages de notre physiothérapeute, ... avec le temps et l’attention que nous leurs portons j’avais l’impression qu’elles se portaient mieux mais les séquelles sont encore présentes sur certaines.
J’ai mon excellente Farouche de Malleret, championne de France des trois ans, que je ne voulais pas arrêter et à qui j’ai fait réaliser un transfert. Depuis, elle s’est mise à tiquer à l’appui par son mal-être et a failli en mourir. Nous l’avons sauvée de justesse et j’ai donc de suite décidé de lui donner sa liberté, elle vit à présent en prairie et porte elle-même ses poulains.
Il est certain qu’il est très difficile d’arrêter les transferts sur des juments lorsque nous voyons l’extrême qualité de leurs poulains. C'était le cas de Filarmonie ou Sadira avec qui nous avons eu deux poulains chacune grâce aux transferts. Mais elles porteront dorénavant elles même leurs prochains poulains lorsque leur carrière sportive sera terminée. Commercialement, ce sont des décisions difficiles pour moi mais je respecte mes chevaux et je ne peux faire comme si tout était normal. J’aurais aimé en être averti avant, j’ai dû en faire mes propres expériences et elles aussi malheureusement.
J’ai maintenant plusieurs poulinières que j’ai consacré pour porter leurs propres poulains et la chance incroyable l’an passé de m'associer avec Ekke Thaden (de l’élevage allemand Thaden, ndlr). Ceci est pour moi et pour l’élevage de Malleret une chance hors norme ! Il m’a choisi pour continuer avec lui son élevage incroyable et le fusionner avec Malleret, moi le jeune éleveur Bordelais ?!
Ekke respecte et aime ses chevaux de la même façon et aurait pu ou pourrait vendre ses extraordinaires poulinières des prix d'or, il a eu et continu à recevoir des offres que très peu de personnes se permettraient de refuser car on ne vend pas son sang !
Il est humble et vibre de passion pour ses chevaux, il n’y a que des personnes rares comme lui qui se donnent à cent pour cent qui réussissent à faire naître des chevaux hors normes. 
La génétique est la base, l’amour fait la différence !”