LES JEUNES ÉLEVEURS FRANÇAIS S'ILLUSTRENT EN SUÈDE



Les 12 et 13 juillet derniers se sont déroulés les championnats du monde Jeunes Éleveurs. Cela fait deux ans maintenant que le stud-book Selle Français travaille pour développer ce concept de "Jeunes éleveurs Selle Français", très connu chez les stud-book étrangers. En 2011, le Selle Français avait organisé les précédents championnats du monde à Chazey-sur-Ain. Cette année, organisés par la Swedish Warmblood Association, le championnat s’est déroulé à Bollerup, en Suède. Le Selle Français y a emmené deux équipes.


 
À la suite des différentes journées de formation et d’entraînement organisées au printemps, le stud-book Selle Français a mis en place une journée "Nationale Young Selle Français Breeders", le 28 juin dernier, au haras des Bréviaires. Cette journée, qui a pris la forme d’une "compétition à blanc", avait pour objectif de sélectionner les huit jeunes appelés à prendre part aux championnats du monde. À l’issus de cette journée, deux équipes ont été désignées pour défendre les couleurs françaises à Bollerup, les 12 et 13 juillet : une équipe Junior (seize à dix-neuf ans), et une équipe Senior (vingt à vingt-cinq ans).

 
Les équipes

 
L’équipe Junior était composée de Julien Schalck, de Dauendorf, fils d’éleveur en Alsace et cavalier amateur (cadet de l’équipe) ; Lora Jourdan du lycée agricole de Mancy, fait partie de l’équipe des jeunes qui a participé à la qualificative étalons de Cluny et prendra part aux prochaines Journées Selle Français ; Sarah Boucq, en formation en alternance au lycée agricole de Mancy, travaille chez un éleveur de Savoie ; et Émilie Robbes, en formation élevage au lycée agricole de Saint-Hilaire.
L’équipe Senior comptait dans ses rangs Hephzibah Simonini, cavalière professionnelle installée au Pôle européen du cheval, à Yvré-l’Évêque. Elle aimerait progresser en matière de jugement et intégrer le corps des juges Selle Français. Clément Emonot, cavalier de jeunes chevaux et habitué des concours d’élevage chez Hubert Alamartine, a participé pour la deuxième fois à ce rendez-vous mondial. David Arlin, titulaire d’un BTS au lycée agricole de Saint-Hilaire, avait aussi participé aux championnats en 2011. Depuis, il travaille régulièrement pour le stud-book dans les présentations de chevaux et de foals lors des finales nationales. Laëtitia Esteve, formée elle aussi au lycée agricole de Saint-Hilaire, a complété cette équipe.
Les deux équipes étaient accompagnées de leur coach André Audinot, champion du monde Young Breeders en 2009. Installé comme préparateur et présentateur de jeunes chevaux en concours Modèles et Allures, il travaille pour le stud-book Selle Français lors des événements nationaux. Tout au long de la compétition, il a conseillé, rassuré et motivé ses équipes du Selle Français, accompagnées également de François Fischesser, juge national qui avait participé aux journées de formations et de sélection. Il s’est rapidement pris au jeu de la compétition. Durant la manifestation, il a été un vecteur important dans les épreuves de jugement et dans les relations avec les juges qui officiaient pendant la compétition. Sophie Dubrulle, en charge du projet Young Breeders, était la représentante du stud-book Selle Français.

 
Vingt-trois stud-books en compétition

 
Le concept des Young Breeders est de regrouper et former les jeunes générations autour d’une compétition de stud-books de chevaux de sport inscrits à la WBFSH (World Breeding Federation of Sport Horses). Cette année, vingt-trois stud-books du monde entier ont pris part à la compétition. Parmi les habitués, les stud-books allemands (Holstein, Trakehner, Hanovre, etc.), irlandais, néerlandais (KWPN) et belge (BWP). Quelques nouveaux sont arrivés des États-Unis, du Canada, etc. Les stud-books se sont affrontés sur plusieurs épreuves de connaissance, de jugement et de présentation de chevaux en main.
Ces championnats sont une ouverture à l’international, essentielle dans le parcours de formation des jeunes, éleveurs et juges de demain. De la confrontation avec les étrangers est née une vraie émulation entre stud-books. Les deux équipes ont passé le test QCM de vingt-cinq questions en anglais sur des thématiques liées au cheval et à l’élevage (alimentation, reproduction, sport, etc.). Tous avaient révisé, chacun à sa manière, le catalogue des 400 questions/réponses envoyé par les organisateurs quelques semaines avant la compétition.
Lors des épreuves de jugements aux allures et de saut en liberté, les organisateurs ont présenté sept chevaux de sport Suédois. Cinq chevaux ont été présentés pour l’épreuve de jugement au modèle. On a pu voir quelques produits de l’étalon Selle Français [Maloubet de Pleville], un fils de Baloubet du Rouet (SF) ayant brillé en CSI 4 et 5*, sous selle suédoise. Il compte déjà des produits Suédois s’illustrant au plus haut niveau, à l’image de [Malou], sous la selle de [Meredith Michaels-Beerbaum]. Depuis cette année, l’étalon est stationné en France, en région Rhône-Alpes.
Sur les épreuves de jugement, on notera les très bons résultats de David Arlin, qui a cumulée un total de 90 points sur 100 pour le saut en liberté et 85 pour le modèle. L’évaluation des jeunes s’est faite par comparaison des notes des candidats avec celles d’un Jury référent. Les organisateurs ont fait appel à des juges allemands, irlandais et suédois. Ces juges, qui sont avant tout des juges de concours d’élevage pour leur stud-book, se sont spécialisés dans le programme Young Breeders.

 
Le SF s’illustre en présentation en main

 
Le deuxième jour de la compétition était consacré à l’épreuve de présentation d’un cheval en main, l’épreuve reine de la compétition. La présentation s’opère selon un dispositif en triangle, composé de lignes droites, demi-tours, transitions, de deux arrêts à réaliser dans les règles de l’art, ainsi que d’un allongement au trot. Pour cette épreuve, les présentateurs ont quinze minutes pour se familiariser avec leur cheval.
Les deux équipes du stud-book Selle Français ont particulièrement bien travaillé sur cette épreuve, celle qu’ils redoutaient le plus, face à des équipes très entraînées. Les Bleus ont reçu les félicitations du jury pour leurs présentations, homogènes, fluides et très professionnelles. Lora Jourdan est arrivée septième sur soixante-cinq dans cette épreuve. L’équipe Senior a quant à elle frôlé le podium. Clément Emonot, Hephzibah Simonini et David Arlin ont su impressionner les juges et ont obtenu les applaudissements du public.

 
La parade des mascottes

 
Un des temps fort de la manifestation, moment où fête et compétition vont de pair, a été le défilé des mascottes ! À charge pour les stud-books de rivaliser d’originalité en proposant chacun une chorégraphie, un prix a récompensant l’équipe la plus imaginative. Cette année, c’est le Selle Français qui a remporté ce prix. Les jeunes avaient mis en scène une rencontre entre deux grands du Selle Français, Jappeloup et Baloubet du Rouet, autour d’un décor imaginaire et de sorcellerie.

 
Les résultats

 
Au classement général des stud-books, le Holstein l’a emporté, avec 2091,67 points, conservant son titre de champion du monde acquis en 2011. Le Selle Français accumule 1917,17 points et prend la quinzième place, une très belle performance pour une deuxième participation, face à des équipes rivales plutôt expertes. Les huit jeunes Selle Français se sont très bien battus tout au long de la compétition. Face à des stud-books où les Young Breeders représentent plus de mille adhérents, avec des entrainements hebdomadaires, le Selle Français a toute sa place dans cette compétition internationale.

 
Le bilan

 
Comme François Fischesser l’a très bien exprimé, "cette expérience a été très formatrice pour nos jeunes. Pour sa première participation à ce niveau, Julien ne démérite pas, lui et l’ensemble des jeunes éleveurs français ont permis au stud-book SF de progresser nettement dans le classement final". Le stud-book a remporté le trophée des mascottes et a également obtenu quelques classements individuels dont il n’a pas à rougir dans plusieurs ateliers.
Un esprit d’équipe très développé s’est allié à une atmosphère agréable durant la compétition, comme le confirment d’ailleurs les participants : "Il y avait vraiment une bonne ambiance dans l’équipe. Nous étions soudés. Je pense que c’est ce qui nous a permis d’obtenir ces résultats. Nous nous entendions bien, nous communiquions", dit Lora Jourdan. "Ce que j’ai le plus aimé dans ce championnat, c’est que tous les stud-books étaient mélangés. Nous sommes venus chacun avec notre stud-book, mais nous nous sommes parlé quand même. Nous ne sommes restés pas chacun de notre côté." Hephzibah Simonini confirme: "J’ai aimé chaque moment de ce championnat. L’ambiance y était vraiment très bonne. J’ai aimé discuter avec les stud-books allemands et comparer le degré de développement des Young Breeders dans nos deux pays."
Les jeunes ont également compris que pour s’approcher du podium, il faudra mettre en place dans les régions des formations pours les jeunes éleveurs. Le Selle Français pense déjà aux prochains championnats du monde qui auront lieu en 2015, au Royaume-Uni. En attendant, un programme sera mis en place par le stud-book afin de démocratiser encore plus le concept et d’organiser pourquoi pas un championnat de France des Jeunes Éleveurs Selle Français, l’année prochaine.
Les Young Breeders auront permis de partager des connaissances, des savoir-faire et des traditions, essentiels pour l’avenir du stud-book. Nous devons renouveler les générations et former les jeunes éleveurs de demain !

 
(source communiqué)