'MON MEILLEUR SOUVENIR AVEC ROXANE DE GRUCHY ? LES JO D?ATLANTA', PATRICE DELAVEAU
Le 5 avril, Roxane de Gruchy s’est éteinte à l’âge de trente ans. Elle avait offert à [Patrice Delaveau] de nombreuses victoires en Coupe du monde et Coupe des nations, ainsi qu’une quatrième place aux Jeux olympiques d’Atlanta par équipe, en 1996. Joint au téléphone par GrandPrix-Replay aujourd’hui, le cavalier revient sur son parcours avec la championne.
GrandPrix-Replay.com : Quelle est votre réaction face à la disparition de votre ancienne jument, Roxane de Gruchy ?
Patrice Delaveau : Ce n’est jamais agréable d’apprendre de telles nouvelles… Je n’ai pas eu beaucoup d’explications sur les conditions de sa mort, mais a priori, à trente ans, il ne peut s’agir d’un accident au cours duquel la jument aurait pu souffrir. Heureusement pour elle ! (Très vieille, la jument, souffrante, a dû être euthanasiée, ndlr.)
GPR. : Quel est votre meilleur souvenir avec elle ?
P.D. : Les Jeux olympiques d’Atlanta, en 1996. Il s’agissait de mes premiers Jeux. Nous n’avons pas fait une performance extraordinaire : nous sommes arrivés quatrièmes par équipe. C’était rageant d’arriver au pied du podium. Mais ce sont tout de même de très beaux souvenirs ! J’ai également gagné avec elle mon premier Grand Prix CSIO, à Dublin, un an auparavant, si ma mémoire est bonne. C’était une victoire formidable, qui me laisse un très bon souvenir.
GPR. : Comment cela se passait-il en concours avec cette jument ?
P.D. : Très bien. Roxane était une très bonne jument avec de gros moyens. Elle l’a bien prouvé. En fait, elle n’avait qu’un seul gros défaut : elle était extrêmement froide. Il fallait toujours l’avoir dans les jambes, en s’aidant éventuellement d’une petite cravache pour l’accompagner sur l’épaule.
GPR. : Aviez-vous une relation particulière avec elle ?
P.D. : La même qu’avec tous mes chevaux de Grand Prix. Roxane était une jument très gentille, tant au box qu’au travail quotidien. On pouvait mettre un enfant dessus ! Elle ne posait jamais aucun problème.
GPR. : Comment qualifieriez-vous votre travail avec cette jument par rapport à celui de votre compatriote [Eric Navet] ?
P.D. : Quand j’ai acquis Roxane, Eric avait déjà réalisé une très belle carrière avec. Le problème, c’est qu’il montait en même temps Quito de Baussy et Rosire*HN. La jument n’avait pas un premier rôle dans son écurie. Puis je l’ai récupérée. À l’époque, je montais Orient de Frebourg, qui était un crack. Mais un crack dans sa catégorie, c’est-à-dire sur des parcours à 1,50 m. Ces deux chevaux étaient très complémentaires : je sortais Orient sur des plus petits parcours, et je consacrais Roxane aux Grands Prix.
Propos recueillis par Léa Dall’Aglio