Les bienfaits du cheval sur le handicap évoqués au congrès Cheval et Diversité
Les 28 et 29 mars a eu lieu au parc équestre fédéral le congrès Cheval et Diversité. Cent cinquante professionnels de l’équitation et de la santé, venus des quatre coins de la France se sont retrouvés pour évoquer comment le cheval peut soigner et aider les personnes en situation de handicap ou en difficultés sociales. Ce congrès faisait suite aux assises Cheval et Différences, où deux ans plus tôt, les acteurs des mondes de l’équitation et de la santé se sont rencontrés afin que la Fédération française d’équitation les accompagne dans une démarche de qualité.
Les séances d’hippothérapie permettent de rompre la monotonie de la rééducation des patients qui sont là pour des mois ou des années. Elles se déroulent dans un cadre propice au bien-être des personnes, avec des chevaux calmes et confortables. La rééducation à la marche dont les effets se ressentent au bout de trois semaines seulement se fait au moyen des longues rênes où le patient suit le cheval à pied en calant ses foulées avec les postérieurs du cheval en mettant une cloche rouge sur l’un d’eux afin d’avoir un repère facile à identifier.
L’ADC Benoit Cheronsac a témoigné de son expérience d’accompagnement des blessés de guerre ayant subi des troubles post traumatiques dans le cadre de stages d’équitation adaptée d’une durée de cinq jours à l’EME de Fontainebleau avec six blessés par stage, encadrés par un moniteur d’équitation. À l’issue du stage, quarante pourcents d’entre eux gardent contact avec les chevaux, notamment en s’inscrivant dans un club. L’enseignant d’équitation militaire a aussi exposé le projet Mise à Cheval des Grands Blessés destiné aux personnes tétraplégiques. “Grâce au cheval, ces patients prennent de la hauteur à cheval en sortant du fauteuil roulant et retrouvent des sensations, du bien-être et du lien social”, précise-t-il.
La relation avec le cheval est une clinique du lien social
Contribuant à la rééducation des personnes ayant subi des troubles neurologiques, le cheval procure aussi des bienfaits pour les personnes autistes et les adolescents en difficultés sociales. Amélie Tsaag-Valren, jeune écrivain autiste, a reconnu lors d’un témoignage sur sa situation que “Le cheval, qui ne juge ni ne harcèle, a toujours été pour moi un refuge dans les moments les plus difficiles”. Le docteur Laurence Hameury, pédopsychiatre ayant exercé au CHU de Tours a mis en place des séances avec des poneys à destination d’enfants autistes. Selon elle, le contact avec le cheval et l’équitation a des effets physiologiques, diminuant l’hormone du stress et suscitant la production d’endorphine, de sérotonine et d’ocytocine, ce qui a un effet bénéfique pour les personnes autistes car l’ocytocine favorise le traitement des indicessociaux, la compréhensiondes interactions sociales, tout en diminuant les comportements répétitifs, ce qui permet de diminuer les troubles liés à l’autisme.Le docteur Rémi Faucher, qui a animé un centre de soins avec le cheval à Saint-Pourçain-sur-Sioule (03), a ensuite traité des psychologies de l’adolescent, âge des choix où le jeune doit se construire une sécurité intérieure, conseillant aux enseignants d’équitation ayant affaire à des adolescents en difficulté de s’intéresser à eux. Les adolescents ne veulent en effet pas être aidés mais être écoutés. “En valorisant les progrès de vos élèves, en développant une pédagogie positive, en favorisant les échanges et le plaisir de faire ensemble, les adolescents vous surprendront dans le bon sens. Soyons générateurs de valeurs positives en luttant contre le pessimisme ambiant car les adolescents ont besoin d’idéaux. La relation avec le cheval est une clinique du lien social car apprivoiser revient à créer du lien”.
Les bienfaits du cheval ne sont plus à démontrer même si comme l’indique Frédéric Bouix, délégué général à la FFE, “la fédération doit impulser des recherches scientifiques” afin de les faire reconnaitre davantage par les instances.
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