''Le bilan sportif est mitigé'', Sophie Dubourg
Dimanche dernier, les huitièmes Jeux équestres mondiaux de Tryon se sont achevés aux Etats-Unis. Sophie Dubourg, Directrice Technique Nationale à la fédération française d'équitation, a livré son bilan de l'échéance.
"L'impression générale, en terme d'organisation de ces Jeux mondiaux, c'est que c'était difficile pour toutes les nations notamment celles ayant sept ou huit équipes engagées. La première semaine, rien n'était prêt. La deuxième semaine en a moins pâti et quand les infrastructures étaient prêtes, même si elles étaient d'excellente qualité, tout autour c'était très difficile d'assurer une logistique. Ceci dit, c'était très équitable pour l'ensemble des nations donc cela n'a pas joué sur les performances. C'était juste épuisant. C'est beaucoup d'investissement, humain et financier de la part de tout le monde. L'organisation et la responsabilité de la FEI n'ont pas été à la hauteur.
Du côté du sport, c'est mitigé. Pour l'endurance, il y a beaucoup d'amertume. Sans refaire le scenario, nous avions quatre chevaux très prêts et nous aurions dû avoir une belle médaille par équipes et en individuel pour Jean-Philippe Francès. Nous ne pouvons pas en rester là, il faudra tout remettre à plat. Nous avons des sportifs qui sont brisés et nous avons vécu une journée cauchemar.
La médaille du concours complet, c'est super! Ils ont pourtant eu des conditions difficiles mais nous avions des équipiers formidables et en individuel aussi avec Astier Nicolas. Ils sont vraiment restés sur leur rang mondial. Il n'y pas eu de contre-performance voire même une très belle performance d'équipe mais aussi d'Astier avec son jeune cheval. C'est une médaille et c'est aussi une qualification pour les Jeux olympiques donc on respire pour cette discipline.
Concernant le para-dressage, nous venons de récupérer cette délégation. Les résultats sont décevants et nous ne pouvons pas se cacher indéfiniment derrière le fait que ce soit une discipline en structuration. C'était le dernier championnat où nous pouvions avoir cette explication-là. Nous devons vraiment avancer. Nous avons connu une grosse déception individuelle avec José Letartre, avec des écarts de notes assez importants que nous avons du mal à digérer mais c'est une discipline appréciée, il faut l'accepter.
Le reining est une des satisfactions de ces mondiaux. Nous avons deux individuels en finale, une belle sixième place par équipes à rien du tout du bronze. C'était attendu car nous avions une équipe forte. Le challenge c'est de conserver ça, de surfer sur ce résultat-là et d'entretenir cette dynamique. Nous savons que ce sont des cycles mais la Fédération a envie que ça continue dans ce sens.
Pour l'attelage, nous sommes tous déçus. Maintenant, nous étions quatrièmes aux championnats d'Europe, quatrièmes aux mondiaux, et notamment troisièmes au dressage devant des nations fortes. Nous avons une équipe formidable, et encore d’autres meneurs qui sont restés en France. Nous avons vraiment un bel avenir pour cette discipline, je pense que nous avons trouvé l’axe de travail, les bons techniciens. Nous avons prouvé sur ce championnat-là. Ils sont déçus aujourd'hui mais nous avons encore progressé et allons encore progresser.
Pour le saut d’obstacles, c’est difficile et c’est une grosse déception d’être passé à côté de la qualification pour les Jeux olympiques. Nous avons eu beaucoup de fautes. Nous avons eu des manches de Coupes des nations très difficiles, notamment la première, mais c’était difficile pour toutes les nations. Nos chevaux étaient un peu verts et puis Rêveur, qui a plus d’âge mais qui a bien servi les deux premiers jours. Nous sommes à trois barres sur l’ensemble des parcours de la qualification. Nous avons beaucoup de fortes nations et une concurrence grandissante comme l’Australie. D'autres grandes nations fortes européennes sont comme nous passées à côté. Cela ne nous console pas mais ça veut dire qu’elles seront aussi en bagarre pour aller chercher cette qualification aux championnats d’Europe l’année prochaine. Nous sommes arrivés pas très armés avec des cavaliers qui n’avaient jamais fait de championnats à part Kevin. On savait que ce serait difficile, mais évidemment nous sommes déçus parce que ce n’était pas non plus infaisable, en tout cas pour une sixième place.
La neuvième place d’Alexis Deroubaix souligne l’engagement et le travail des Français, des éleveurs français, des propriétaires qui investissent aussi et qui gardent leurs chevaux. Ils étaient là encore auprès de nous sur ces championnats-là. C’est ce qu’il faut souligner parce que j’entends beaucoup "on n’a plus de chevaux en France, on n’a plus de chevaux en France…", ce n'est pas vrai. Nous avons des chevaux en France, des propriétaires, des éleveurs, des investisseurs, un circuit de jeunes chevaux excellent... Pour 2020, il faut se poser les bonnes questions. Je pense déjà qu’il faut travailler avec ce qu’on a avant de dire qu’on n’a pas assez de chevaux.
Enfin la grosse satisfaction, c'est bien sûr la voltige. La médaille d'or de Lambert Leclezio, c'était vraiment formidable. C'est un travail sans faille pour les trois garçons, pour tout le staff. En plus de l'émotion dégagée, nous attendions ça, nous l'avons eue en plus avec une excellence jamais atteinte, avec un public et des juges conquis. Nous sommes encore plein d'émotions ! Nous allons aussi conserver ça, structurer, accompagner ces individuels. Et on a également un projet d'équipe à remonter après les déboires rencontrés cette année.
Dans toutes les disciplines, ce qu'il faut qu'on retienne, c'est de moins saupoudrer, d'essayer de faire des short-lists de tous ces meneurs, cavaliers, voltigeurs et de les accompagner au mieux sur chaque grande échéance.
Le bilan sportif est mitigé. Le bilan humain, d'encadrement, technique, est plus que positif. Tous les athlètes ont montré le meilleur d'eux-mêmes. Nous n'avons eu que des bons comportements. Je pense que tout le monde repart grandi. On est très fatigué, on a dépensé beaucoup d'énergie, beaucoup de moyens, humains, financiers, de la part de la Fédération c'était un challenge. On avait sept disciplines, on a peu de médailles, il faut que ce qu'on fait là et ce qu'on a obtenu serve de levier quand on va rentrer en France."
Du côté du sport, c'est mitigé. Pour l'endurance, il y a beaucoup d'amertume. Sans refaire le scenario, nous avions quatre chevaux très prêts et nous aurions dû avoir une belle médaille par équipes et en individuel pour Jean-Philippe Francès. Nous ne pouvons pas en rester là, il faudra tout remettre à plat. Nous avons des sportifs qui sont brisés et nous avons vécu une journée cauchemar.
La médaille du concours complet, c'est super! Ils ont pourtant eu des conditions difficiles mais nous avions des équipiers formidables et en individuel aussi avec Astier Nicolas. Ils sont vraiment restés sur leur rang mondial. Il n'y pas eu de contre-performance voire même une très belle performance d'équipe mais aussi d'Astier avec son jeune cheval. C'est une médaille et c'est aussi une qualification pour les Jeux olympiques donc on respire pour cette discipline.
Concernant le para-dressage, nous venons de récupérer cette délégation. Les résultats sont décevants et nous ne pouvons pas se cacher indéfiniment derrière le fait que ce soit une discipline en structuration. C'était le dernier championnat où nous pouvions avoir cette explication-là. Nous devons vraiment avancer. Nous avons connu une grosse déception individuelle avec José Letartre, avec des écarts de notes assez importants que nous avons du mal à digérer mais c'est une discipline appréciée, il faut l'accepter.
Le reining est une des satisfactions de ces mondiaux. Nous avons deux individuels en finale, une belle sixième place par équipes à rien du tout du bronze. C'était attendu car nous avions une équipe forte. Le challenge c'est de conserver ça, de surfer sur ce résultat-là et d'entretenir cette dynamique. Nous savons que ce sont des cycles mais la Fédération a envie que ça continue dans ce sens.
Pour l'attelage, nous sommes tous déçus. Maintenant, nous étions quatrièmes aux championnats d'Europe, quatrièmes aux mondiaux, et notamment troisièmes au dressage devant des nations fortes. Nous avons une équipe formidable, et encore d’autres meneurs qui sont restés en France. Nous avons vraiment un bel avenir pour cette discipline, je pense que nous avons trouvé l’axe de travail, les bons techniciens. Nous avons prouvé sur ce championnat-là. Ils sont déçus aujourd'hui mais nous avons encore progressé et allons encore progresser.
Pour le saut d’obstacles, c’est difficile et c’est une grosse déception d’être passé à côté de la qualification pour les Jeux olympiques. Nous avons eu beaucoup de fautes. Nous avons eu des manches de Coupes des nations très difficiles, notamment la première, mais c’était difficile pour toutes les nations. Nos chevaux étaient un peu verts et puis Rêveur, qui a plus d’âge mais qui a bien servi les deux premiers jours. Nous sommes à trois barres sur l’ensemble des parcours de la qualification. Nous avons beaucoup de fortes nations et une concurrence grandissante comme l’Australie. D'autres grandes nations fortes européennes sont comme nous passées à côté. Cela ne nous console pas mais ça veut dire qu’elles seront aussi en bagarre pour aller chercher cette qualification aux championnats d’Europe l’année prochaine. Nous sommes arrivés pas très armés avec des cavaliers qui n’avaient jamais fait de championnats à part Kevin. On savait que ce serait difficile, mais évidemment nous sommes déçus parce que ce n’était pas non plus infaisable, en tout cas pour une sixième place.
La neuvième place d’Alexis Deroubaix souligne l’engagement et le travail des Français, des éleveurs français, des propriétaires qui investissent aussi et qui gardent leurs chevaux. Ils étaient là encore auprès de nous sur ces championnats-là. C’est ce qu’il faut souligner parce que j’entends beaucoup "on n’a plus de chevaux en France, on n’a plus de chevaux en France…", ce n'est pas vrai. Nous avons des chevaux en France, des propriétaires, des éleveurs, des investisseurs, un circuit de jeunes chevaux excellent... Pour 2020, il faut se poser les bonnes questions. Je pense déjà qu’il faut travailler avec ce qu’on a avant de dire qu’on n’a pas assez de chevaux.
Enfin la grosse satisfaction, c'est bien sûr la voltige. La médaille d'or de Lambert Leclezio, c'était vraiment formidable. C'est un travail sans faille pour les trois garçons, pour tout le staff. En plus de l'émotion dégagée, nous attendions ça, nous l'avons eue en plus avec une excellence jamais atteinte, avec un public et des juges conquis. Nous sommes encore plein d'émotions ! Nous allons aussi conserver ça, structurer, accompagner ces individuels. Et on a également un projet d'équipe à remonter après les déboires rencontrés cette année.
Dans toutes les disciplines, ce qu'il faut qu'on retienne, c'est de moins saupoudrer, d'essayer de faire des short-lists de tous ces meneurs, cavaliers, voltigeurs et de les accompagner au mieux sur chaque grande échéance.
Le bilan sportif est mitigé. Le bilan humain, d'encadrement, technique, est plus que positif. Tous les athlètes ont montré le meilleur d'eux-mêmes. Nous n'avons eu que des bons comportements. Je pense que tout le monde repart grandi. On est très fatigué, on a dépensé beaucoup d'énergie, beaucoup de moyens, humains, financiers, de la part de la Fédération c'était un challenge. On avait sept disciplines, on a peu de médailles, il faut que ce qu'on fait là et ce qu'on a obtenu serve de levier quand on va rentrer en France."