FINALE INDIVIDUELLE DU CSO : HOP STEVE !



Quatre-vingt huit ans que la Suisse n’avait pas remporté une médaille d’or en saut d’obstacles individuel aux Jeux olympiques. Londres 2012 version jumping s’achève sur un barrage, pour la médaille d’argent entre le Néerlandais Gerco Schröder et l’Irlandais Cian O’Connor, après la victoire dès la deuxième manche du Jurassien Steve Guerdat et de son Selle Français Nino des Buissonnets.


La folie Steve Guerdat, que le cavalier lui-même décrit, modestement, comme très localisée à la Suisse et à une partie de la France, a toutes ses chances de prendre un autre tournant ! Le Jurassien, trente ans depuis deux mois, « en couple » avec Nino des Buissonnets depuis un peu plus d’une année, remporte l’or olympique, s’élançant dans la compétition parmi les favoris même si l’histoire a été, de l’aveu du cavalier, plutôt rapide entre le cheval et son pilote. « Nous avons commencé ensemble à Amsterdam l’an passé et nous n’avons jamais réussi à sauter le premier obstacle ! Nous avons ensuite enchaîné les mauvais concours. Puis quelque chose s’est passé, une sorte de déclic », expliquait-il à Grand Prix Magazine en juin dernier. Ce déclic, cette flamme, l’auront mené, à l’issue de la première manche, dans le groupe des six sans-faute, autour desquels, logiquement, tout devait se jouer.


Quatorzième à s’élancer, Gerco Schröder, vice-champion olympique par équipe deux jours auparavant, allait tenir la tête peu de temps, grâce au sans-faute de son London, quelques tours avant que l’Irlandais Cian O’Connor ne vienne le rejoindre en pole position du classement provisoire avec un seul point de temps dépassé sur les deux manches. « C’est vrai, je le reconnais, nous avons renommé ce cheval lorsque nous l’avons acheté, à cinq ans, en 2007, déjà dans l’idée de le voir briller à Londres », s’amuse le Hollandais. Et l’étalon de briller une fois de plus que ses concurrents, dans un barrage face à l’Irlandais, pour la médaille d’argent. « C’est extraordinaire d’être sur ce podium, même si c’est sur la troisième marche. Hier soir, en occupant la première place de la ligne d’attente, j’ai dit à ma femme que si j’étais repêché, alors je serai sans-faute, je le savais, et c’est ce qui s’est passé… jusqu’au barrage où je renverse la dernière barre. Quant à savoir si j’ai pris trop de risques en jouant le temps sur ce barrage, excusez-moi mais je n’ai pas l’œil sur le chronomètre comme vous pouvez l’avoir. Je ne savais donc pas que j’avais un peu plus de temps devant moi », sourit lui aussi l’Irlandais.


Au rang des sourires, c’est bien entendu celui de Steve Guerdat que l’histoire retiendra aujourd’hui. Le Suisse devient champion olympique après les fautes de Scott Brash (quatre points), Marcus Ehning (neuf points) et Nick Skelton (quatre points). Deux Anglais, un Allemand donc qui, pour les uns, ne sont pas parvenus à réitérer leurs exploits de l’avant-veille, qui pour l’autre, n’a pas réussi à faire oublier le désaveu que sa nation a subi en ne parvenant pas à se qualifier dans la Coupe des nations. Même schéma pour la France, qui perd Kevin Staut (seize points) dès la première manche, et dont Simon Delestre (4 + 8 points) et Olivier Guillon (0 + 9) termineront respectivement dix-neuf et douzième (voir leurs réactions sur GrandPrix-replay.Com).


L’interview de Steve Guerdat à venir dans quelques minutes.


A Greenwich Park, Londres, Daniel Koroloff