Versailles marque encore des points en vue des JO de Paris 2024

Selon un rapport rendu public ce vendredi 30 mars 2018, il semblerait que le choix de Versailles pour l'organisation des épreuves équestres des Jeux olympiques de Paris 2024 se précise de plus en plus.



Dans un communiqué, le Ministère des Sports livre les conclusions d'un rapport sur les « Risques de délais et de coûts concernant certaines opérations majeures prévues pour les Jeux olympiques et paralympiques 2024 ».

Le ministre de la Cohésion des territoires, le ministre de l’Action et des Comptes publics et la ministre des Sports ont saisi l’inspection générale des finances, le Conseil général de l'environnement et du développement durable (CGEDD) et l’inspection générale de la jeunesse et des sports afin :
  • - d’expertiser la gouvernance envisagée pour les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 et les budgets prévus pour cette manifestation, répartis entre le Comité d’organisation des Jeux olympiques (COJO) et la Société de livraison des équipements olympiques et paralympiques (Solidéo);
  • - d’approfondir son expertise sur les opérations les plus importantes relevant de la Solidéo ou bénéficiant d’une contribution financière de l’Etat, notamment les réalisations du centre aquatique olympique, du village olympique et du cluster des médias.

Cette mission, dont les conclusions ont été présentées au COJO, à la Solidéo et aux collectivités territoriales concernées, est achevée et le Gouvernement, dans un souci total de transparence, a décidé de rendre ce rapport public.

Ce dernier identifie un certain nombre de risques :
  • - techniques, tenant tout particulièrement à la nature de certains sols ;
  • - juridiques, en raison de l’enchevêtrement de certaines compétences ;
  • - budgétaires, liés à certaines dépenses initialement sous-évaluées ou à des recettes surestimées.
Ces évaluations ont été précisées par des expertises conduites par la Solidéo.
 


Voici les extraits du rapport concernant les épreuves équestres

"La mission a examiné la pertinence de certaines opérations en lien avec le dossier olympique. Elle considère à ce titre : que rien ne justifie à ce jour un déplacement des épreuves équestres prévues dans le parc du château de Versailles.
 
La mission a souhaité préciser le champ de ses investigations au regard des délais qui lui étaient impartis, après avoir rencontré le délégué interministériel aux Jeux olympiques et paralympiques (DIJOP) et le directeur général (DG) de la SOLIDEO pour identifier leurs attentes. Ont été retenues à ce titre les priorités suivantes :
- l’évaluation de la rationalité économique de l’organisation des épreuves équestres à Versailles…

5.1. L’organisation des épreuves équestres peut être maintenue à Versailles dans les conditions prévues par le dossier de candidature.
Le dossier de candidature de Paris 2024 prévoit que les épreuves équestres auront lieu à Versailles, dans le parc du château, qualifié de « lieu historique emblématique parmi les plus beaux du monde. »

Les infrastructures et aménagements nécessaires à la tenue de ces épreuves ont été évalués à environ 27,3 M€ HT, financés par le budget COJO en raison de leur caractère exclusivement temporaire, dont 25,2 M€ HT pour l’organisation des épreuves elles-mêmes et 2,1 M€ HT pour le financement de l’environnement de soutien. Le caractère réaliste et opérationnel de ce montant prévisionnel a été toutefois sujet à interrogations alors que la presse britannique s’est faite l’écho34 d’un coût final de 120 M£ pour ces mêmes épreuves organisées de façon analogue à Greenwich Park. À l’analyse, les différentes sources consultées par la mission concluent à un coût de 50 à 60 M£ pour les installations des épreuves équestres de Londres 2012, coût élevé dû notamment à la nécessité de réaliser un sol artificiel.
 
Or le site du parc du château de Versailles s’avère totalement différent de celui de Greenwich Park, pour plusieurs raisons :
- le terrain est globalement plat et, là où cela sera rendu nécessaire, le GIP Paris 2024 et l’établissement public du château, du musée et du domaine national de Versailles ont convenu d’un aplanissement par apport de terre ;
- les épreuves se dérouleront dans la partie nord-ouest du parc du château, au plus loin du château lui-même, et l’accès se fera par l’entrée dite « des Matelots », ce qui ne gênera pas son activité touristique.

C’est dans ce contexte que la société Populous a réalisé son évaluation financière sur la base de prix de marché et de son expérience en la matière, et rien ne permet aujourd’hui – sauf contre-expertise détaillée – de considérer que ce coût d’environ 27,3 M€ HT serait sous ou mal évalué.

Dans ces conditions, la position de la Fédération française d’équitation qui envisagerait de dénoncer ce projet au profit de la réalisation d’un pôle national d’équitation dans lequel se tiendraient les épreuves équestres, générant des dépenses pérennes relevant de la SOLIDEO et non plus du COJO, ne semble pas pertinente.

Proposition n° 21 : Maintenir l’organisation des épreuves équestres des jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 dans le parc du château de Versailles dans les conditions prévues et présentées dans le dossier de candidature."

Il appartient désormais au COJO de trancher avant la prochaine visite du CIO, début juin.