« PAS SUFFISANT PAR RAPPORT A NOS AMBITIONS », OLIVIER GUILLON



Quatrième cavalier à prendre le départ de la première manche de la Coupe des nations, Olivier Guillon sortira de piste avec quatre points de Lord de Theize. Si le couple est qualifié pour continuer la compétition en individuel, l’équipe de France elle ne pourra défendre ses chances demain dans la seconde manche. Le Tricolore revient sur son parcours et sur une journée difficile pour le clan tricolore.


Quel est votre sentiment sur ce parcours, Lord semble avoir fourni beaucoup d’efforts sur ce tour qui ne lui correspondait pas forcément ? OLIVIER GUILLON : Le cheval a fait le maximum, enfin même si c’est toujours la faute de trop mais en tout cas j’ai tout fait pour lui faire sentir qu’il y avait de l’enjeu et ça il le comprend assez bien. Il y avait cette distance entre l’oxer et le vertical rouge avec cinq ou six foulées où il y avait vraiment un choix possible. Normalement sur une grande piste je n’ai aucune hésitation à faire cinq foulées, le cheval était bien dans sa trajectoire sur l’oxer d’avant ce qui m’a permis de bien l’avoir avec moi, mais j’ai dû sortir en six foulées et il était un peu près. Tous les efforts qu’il a fourni accumulés font qu’un à moment donné la petite faute arrive. Nous sommes bien déçus car franchement nous avions une belle équipe et je pense qu’il va falloir qu’on regarde un peu l’ensemble des choses, voir ce qu’il s’est passé, mais dans un championnat il faut sortir avec des scores vierges, il n’y a pas d’autre choix. Il faut mieux avoir un score très lourd et derrière trois tours sans-faute. Il n’y a pas de scores catastrophiques mais ce n’est franchement pas suffisant par rapport à l’équipe et aux ambitions que l’on avait.

 
 
Certaines autres grosses équipes comme l’Allemagne ne repartiront pas en seconde manche. Le parcours était-il très fautif ? O.G. : Le parcours était fautif mais nous sommes quand même aux Jeux olympiques donc on ne s’attendait pas à moins que cela. Les hauteurs n’avaient rien d’extraordinaire, ce n’était franchement pas énorme et moins large que ce que l’on peut sauter dans des Coupes des nations comme Aix-la-Chapelle, mais il y avait des enchainements très rapides, des lignes courbes, des demi-tours, un aspect très technique. Je pense que la finale individuelle sera plus grosse. Malgré tout, le chef de piste ne peut pas mettre des côtes que l’on peut rencontrer sur des très grandes pistes parce que les chevaux doivent fournir beaucoup d’effort et doivent tenir sur plusieurs jours. Nous allons essayer de se mettre un bon coup de pied aux fesses, de réfléchir à tout ça et si nous sommes en finale individuelle, remonter la pente puisque cela repart de zéro.

 
Ce qui est arrivé à Simon Delestre dès le premier tour a pu déstabiliser l’équipe ? O.G. : Oui ça nous marque un peu mais habituellement dans ce genre d’épreuve, les cavaliers des équipes passent chacun leur tour jusqu’à la fin, donc on ne sait pas où nous en sommes alors qu’aujourd’hui certaines nations avaient déjà terminé avec un point ou quatre points. C’est sûr que cela ne fait jamais plaisir mais je crois que nous sommes tous de grands garçons, bien au contraire, quand il y a quelque chose comme ça qui arrive ce n’est pas déstabilisant mais motivant, enfin en tout cas pour ma part. C’est malheureux pour l’ensemble des choses mais en tant que compétiteur ça booste plutôt, mais ce n’est pas toujours une science exacte. On croyait au sans-faute car le cheval a fait un superbe parcours, il sautait très bien. Autant il était un peu regardant le premier jour mais aujourd’hui il était bien rentré dans son parcours. En plus nous avions vérifié le matériel car lors des stages de préparation nous essayons de penser à tout. Je ne sais pas si c’est le destin mais aujourd’hui nous n’avions pas les dieux avec nous ça c’est sur.

 
Comment se remotiver pour la suite de la compétition individuelle après une telle journée ? O.G. : Nous allons regarder les vidéos mais c’est sûr que ce soir nous aurons le moral un peu bas. On sait comment se passent les Jeux, regardez à Barcelone par exemple où l’équipe d’Allemagne ne brillait pas tandis que Ludger Beerbaum remportait le titre individuel à la fin de la compétition (compteur remis à zéro après la Coupe des nations, ndlr). Ce n’est surtout pas le moment de baisser les bras. Des claques on en prend régulièrement, cela fait partie de notre sport mais c’est sûr que ce n’est pas facile à oublier lorsque cela arrive aux Jeux olympiques.

 
On a l’impression que l’équipe de France n’arrive pas à être à la hauteur de ses ambitions sans compter bien sûr la part de mal chance… O.G. : Ici c’est clair que non. Sur les deux-trois derniers mois les choses allaient vraiment dans le bon sens sur les Coupes des nations. On y croyait en arrivant à Londres parce que les couples se connaissent bien, ont déjà fait plusieurs championnats et les cavaliers gèrent normalement assez bien la pression.

 
A Greenwich Park, Londres, Elodie Muller