L’équitation à l’honneur lors de la Cérémonie des trophées de l’Académie des sports

Hier soir, les locaux du Comité des constructeurs français d’automobile, situé à deux pas de l’Arc de Triomphe, ont accueilli la Cérémonie des trophées décernés par l’Académie des sports. L’occasion pour les sportifs français, et même étrangers, d’obtenir de prestigieuses récompenses à la suite de leurs exploits sportifs. Difficile de rassembler tous les acteurs du sport lors d’une même date, cette cérémonie a donc primé les exploits sportifs de 2016, année olympique. L’équitation a eu la part belle dans cette remise des trophées puisque l’équipe de France d’équitation a obtenu le Prix de la meilleure équipe, tandis que l’Académie a décerné à la championne de dressage allemande Isabell Werth le Prix Marie-Christine Ubald Bocquet, récompensant la sportive à la performance la plus remarquable de l’année écoulée. Retour sur cette soirée où l’équitation n’a pas manqué d’être célébrée.



Hier en fin d’après-midi, le monde du sport s’est réuni comme il le fait peu de fois. Chaque année, l’Académie des sports décerne en effet quatorze prix, le plus prestigieux étant le Grand Prix de l’Académie des sports, revenu à Martin Fourcade pour 2016. À l’entrainement en Allemagne, le biathlète n’a pu faire le déplacement pour célébrer ses médailles, mises à l’honneur avec la récompense de l’auteur du plus bel exploit sportif de l’année. L’assemblée a tout de même pu avoir ses impressions puisque l’athlète a répondu aux questions des maîtres de cérémonie en visioconférence. Largement mis à l’honneur en cette prestigieuse soirée, quelques cavaliers ont quant à eux pu faire le déplacement pour représenter l’équipe de France d’équitation, concours complet et saut d’obstacles confondus. À la tête d’une médaille d’or par équipes chacun, les deux quatuors ont obtenu le prix Jean-Philippe Thierry, mettant à l’honneur la meilleure performance réalisée par une équipe française. Les huit cavaliers n’ayant pu faire le déplacement, Philippe Rozier et Roger-Yves Bost ont représenté l’équipe de France de saut d’obstacles tandis que Karim Laghouag a lui aussi été au rendez-vous pour le concours complet. “Les Jeux olympiques sont vraiment une compétition particulière, où j’ai découvert encore plus cet esprit d’équipe qui nous a valorisés jusqu’à obtenir cette médaille. Grands favoris, les Allemands ont plutôt joué la carte de l’individuel ce qui nous a finalement avantagé. Ils ne nous ont pas vu venir et nous avons finalement ouvert le compteur de médailles d’or pour la France”, s’est remémoré le complétiste.


“De l’enfer au paradis”, Philippe Rozier

© Lucas Tracol

Les pilotes de saut d’obstacles sont également revenus sur leur médaille, presque aussi ardemment espérée qu’inattendue après les péripéties qu’ont connu les Bleus de Philippe Guerdat. “Cette médaille, je n’y pensais pas spécialement. Quand vous avez un père qui est déjà champion olympique, ce n’est pas facile de marcher dans les mêmes traces dans la mesure où l’on est constamment comparés. Il avait mis la barre tellement haute ! J’ai fait cinq fois les Jeux olympiques et il se trouve que j’ai trouvé un super cheval que j’ai fabriqué, et je me suis finalement dit “et pourquoi pas ?” À Rio, nous sommes passés de l’enfer au paradis”, s’est souvenu Philippe Rozier, médaillé d’or olympique quarante ans après son père Marcel. Un accomplissement qui, il ne l’a pas oublié, s’est fait après quelques jours de grandes difficultés. “Le cheval du pilier de l’équipe Simon Delestre s’est retrouvé boiteux à quelques jours du début de la compétition, j’ai donc été intégré à l’équipe puisque j’étais réserviste. La jument de Pénélope est ensuite tombée malade et Pénélope est tombée dans la première épreuve qualificative. Je pense que nous nous sommes serré les coudes et on ne nous a pas vus venir !”. Roger-Yves Bost a quant à lui mis en avant le poids de l’expérience dans cette obtention du graal olympique. “Il est vrai que ça nous a beaucoup aidés, comme nous avons été en grande difficulté les premiers jours, nous nous sommes tous remotivés et avons pensé à nos chevaux en premier lieu. En passant à la fin, je me suis vraiment concentré sur mon parcours et sur la technique. Il y a des jours comme ça où tout nous sourit ! J’aurais pu me mettre à l’envers, ça aurait sûrement été pareil (rires) !”.  


“Un très grand honneur”, Isabell Werth

Cavalière la plus médaillée de l’histoire des Jeux olympiques, l’Allemande Isabell Werth a elle aussi été mise en lumière hier soir. Honorée par le Prix Marie-Christine Ubald Bocquet une distinction notamment obtenue par Suzanne Lenglen, la numéro un mondiale de dressage a tenu à faire le déplacement, à quelques jours de son départ pour l’étape Coupe du monde de Herning. “J’ai été très surprise quand on m’a appelé pour me dire que je recevrai un tel prix en France. Cela représente un très grand honneur, c’est incroyable et je ne m’attendais pas à cela ! Je voulais bien entendu être présente pour le recevoir, cela représente une belle marque de soutien pour les sportifs. Je pense que c’est simplement poli d’être ici et de recevoir ce prix en mains propres.
 
Elle aussi cavalière puisque médaillée d’or de pentathlon moderne à Rio de Janeiro, une discipline dans laquelle une épreuve est réservée au saut d’obstacles, Elodie Clouvel a été distinguée par une médaille de l’Académie.
Entre le biathlon, la voile, le tennis de table ou encore la boxe, l’équitation a tenu une place prépondérante dans cette cérémonie où les esprits les plus rêveurs et ambitieux se sont déjà pris à imaginer la perspective olympique de 2024.