François Lemière, simplicité, patience et singularité

À vingt-quatre ans, François Lemière affiche une personnalité affirmée, une motivation de fer et une grande simplicité. Engagé en concours complet depuis plus de dix ans, le Provençal gravit les échelons un à un. Auteur d’une année 2016 pleine de rebondissements et de victoires, le jeune espoir entend bien poursuivre son bonhomme de chemin. Portrait.



"L’année 2016 a été tellement particulière pour moi… Sportivement, elle a été excellente puisque je me suis quasiment classé à chaque sortie. En revanche, physiquement... Je me suis cassé la clavicule et fait opérer d’une luxation de l’épaule, ce qui m’a contraint à m’arrêter plus de deux mois et demi et à suivre un lourd protocole de rééducation !" Malgré ces coups du sort, François Lemière a réellement brillé en 2016, en terminant cinquième du Grand National de Saumur, quatrième du championnat du monde des moins de vingt-cinq ans à Bramham et du Grand National de Lamotte-Beuvron, et surtout en remportant la Coupe des nations du CICO 3* de Vairano et le CIC 3* du Pouget. Il est même parvenu à boucler son premier CCI 4* de Pau sans encombre. De belles promesses pour un jeune complétiste de vingt-quatre ans.
François Lemière est né le 28 août 1992 à Vacqueyras, entre Orange et Carpentras dans le Vaucluse. Ses parents, dirigeants d’une grande société de réinsertion professionnelle, sont totalement étrangers au monde du cheval. Sa cousine, seule cavalière de la famille, va l’initier à l’équitation. Le petit garçon met le pied à l’étrier pour la première fois à cinq ans. Il préfère vite le poney au foot, où il se juge terriblement mauvais. Il prend ses leçons et retrouve ses copains tous les mercredis au club du village… malgré quelques appréhensions de la part de ses proches. "Ma mère a une peur bleue des chevaux ! La seule fois où je l’ai vue monter, j’ai cru qu’elle allait tomber dans les pommes tellement elle était stressée ! Encore aujourd’hui, quand je lui demande de tenir mon cheval, elle se met quasiment toujours à hurler ! Cependant, elle m’a poussé à continuer. Avec mes amis, c’était plus compliqué. Ils ne comprenaient pas, c’était dur à gérer. Je n’ai vécu mes premières soirées qu’à dix-neuf ans, parce que j’étais en selle tous les week-ends ! Aujourd’hui, ils sont tous à fond derrière moi !", en rigole-t-il.