’’Repartir sur la même dynamique’’ , Sidney Dufresne
Évoluant depuis plusieurs années à un très bon niveau en concours complet, en 2015 et 2016, Sidney Dufresne a profité du nouveau circuit des cross et derbies indoor pour se mettre en lumière avec son fantastique Looping de Buissy. À l'extérieur, le jeune trentenaire établi dans les Yvelines monte en puissance avec Trésor Mail, Swwing de Perdriat et Reliquaire. Cette saison, il espère que son perfectionnisme, son sang-froid et son sens de la vitesse le mèneront encore plus loin. Entretien.
GRAND PRIX : Vous faites des ravages en indoor avec Looping de Buissy (AA, Quercus du Maury x Alban A), vainqueur des Cross et Derbies indoor de Stuttgart et Genève en 2015, puis de Bordeaux, Paris et à nouveau Genève en 2016. Comment préparez-vous ce cheval de dix-huit ans à défendre son titre en Gironde ?
SIDNEY DUFRESNE : Looping va très bien. Nous le préparons toute la saison pour ces concours indoor qu’il adore. Je l’engage un peu en saut d’obstacles. Pour le reste, il a la belle vie avec un peu de trotting et de galop. Il prend la vie en s’amusant et ne se sent jamais aussi bien qu’en concours. En piste, c’est un extraterrestre : il comprend tout, cherche les obstacles et se montre naturellement très respectueux. Chaque épreuve est un plaisir !
J’aime ce nouveau circuit indoor et l’ai toujours dit. L’automne dernier, j’ai donc été très heureux d’être réinvité à Stuttgart. Ensuite, les concours de Paris et Genève ont proposé deux parcours différents que j’ai courus avec beaucoup de plaisir. Quand on dispose d’un cheval adapté, c’est passionnant à monter.
Même si c’est un autre sport, c’est bon pour nous. Outre les bonnes dotations, ces épreuves simples à comprendre se disputent dans le cadre de très beaux concours et devant un grand nombre de spectateurs. Elles sont également très suivies à la télévision ou sur internet. Tout cela permet à un nouveau public de s’intéresser au complet. Cela représente une médiatisation très importante vis-à-vis du public et des sponsors. Il reste à voir de quelle manière la FEI va se réapproprier le dossier et éventuellement réunir ces initiatives individuelles (le processus est en cours, ces épreuves apparaissant désormais sous l’appellation CIX-Arena sur le calendrier officiel, ndlr), mais en tant que cavaliers, nous ne pouvons que les approuver !
G.P. : Quel bilan tirez-vous de votre saison 2016 ?
S.D. : J’ai vécu une belle saison. Au début, nous avons rencontré quelques contretemps, donc des déceptions en termes de résultats, mais nous avons bien fini. Je suis d’autant plus heureux que cela récompense l’investissement de ma famille, de la mère d’Iris (Iris de Fleurieu, la compagne de Sidney, est la fille d’Agnès Troublé, créatrice de la marque de prêt-à-porter Agnès b., ndlr), de mes sponsors et de tous ceux qui m’entourent. J’espère pouvoir repartir dès le début de la saison sur la même dynamique.
G.P. : En octobre, vous avez retrouvé l’équipe de France et terminé onzième du CCIO 3* de Boekelo avec l’étalon Trésor Mail, que vous montez depuis 2014. Qu’avez-vous ressenti ?
S.D. : En 2016, j’ai été sélectionné pour deux étapes du circuit des Coupes des nations, ce qui a été un plaisir énorme, d’autant que ma dernière sélection remontait à mes années de Jeune Cavalier. Quand on a les chevaux pour briller à ce niveau, monter en équipe de France procure à la fois une immense joie et un énorme honneur. J’espère que l’encadrement national me fera à nouveau confiance en 2017.
Trésor, c’est l’étalon noir, mais nous le surnommons « Teddy Bear ». C’est un excellent compagnon avec lequel j’entretiens une grande complicité. Avec le temps, il développe ses excellentes qualités naturelles. Trésor est aussi un étalon très prometteur présentant de très belles aptitudes au dressage et au saut couplées à une vraie locomotion. Il adore le cross, il a une tête en or, ainsi qu’un cœur et un physique au top. Selon moi, il a donc tout d’un reproducteur moderne. Compte tenu de ses qualités et de son pedigree très imprégné de Pur-sang (près de 74 %, ndlr), je pense qu’il est améliorateur. Il a une quarantaine de poulains qui semblent tous être bien sortis, avec de beaux tissus et un beau look. Comme lui, ils sont très gentils. Les premiers vont débuter leur formation cette année. Son naisseur, Bernard Le Courtois, est un génie dans le suivi et le croisement des lignées. Le propre frère de Trésor, As Bagheera, court en Angleterre. Après des débuts un peu calmes, Padraig McCarthy (son cavalier irlandais, ndlr) sent son potentiel monter en flèche. Mark Todd m’en a parlé après l’avoir vu.
La suite de cet entretien richement illustré est à lire dans le numéro de février du magazine GRAND PRIX.