’’Cette médaille d’or tire toute notre filière vers le haut’’, Édouard Coupérie

Cavalier de haut niveau, marchand de chevaux à succès ou encore entraîneur, Édouard Coupérie a revêtu plusieurs casquettes au cours de sa longue carrière. Doté d’une expertise et d’une connaissance aiguisée des sports équestres, le jeune sexagénaire installé aux écuries du Grand Veneur, à Barbizon en Seine-et-Marne, balaie l’année 2016 du saut d’obstacles, de la deuxième victoire de Steve Guerdat en finale de la Coupe du monde à la fabuleuse épopée de l’équipe de France aux Jeux olympiques de Rio de Janeiro.



GRAND PRIX : Quel bilan général tirez-vous de l’année 2016 pour le saut d’obstacles français ?
ÉDOUARD COUPÉRIE :
Les Jeux olympiques de Rio de Janeiro ont constitué un formidable point d’orgue cette année. Une victoire dans un tel événement tire toute notre filière vers le haut. Cette médaille d’or sera très bénéfique à notre sport. Et elle est d’autant plus belle que l’équipe de France est partie de loin. L’hiver dernier, tout le monde s’interrogeait sur les capacités de la France à envoyer une équipe compétitive au Brésil !
Évidemment, j’aurais aimé que la France en gagne une de plus en individuel. D’ailleurs, nos trois cavaliers ne sont vraiment pas passés loin de réussir à nouveau quelque chose de grand. Comme ils ont énormément donné à l’équipe, ils l’ont peut-être un peu payé en finale. Quand on demande autant aux chevaux, il est parfois compliqué de répéter de tels efforts. Cela peut sans doute expliquer les petites fautes de Bosty (Roger-Yves Bost, avec Sydney Une Prince), Philippe (Rozier avec Rahotep de Toscane, ndlr) et Kevin (Staut, avec Rêveur de Hurtebise*HDC, ndlr).
Pour autant, la médaille par équipes, c’est ce qu’il y a de mieux pour le sport et pour une nation. C’est une preuve de l’état d’esprit et de la cohésion qui règnent en France. La médaille individuelle est davantage un bonus. D’ailleurs, j’ai toujours été surpris par le fait que le champion olympique individuel bénéficie de nombreuses invitations pour participer aux plus beaux concours, tandis qu’il n’en est rien pour les cavaliers de l’équipe médaillée d’or (actuellement, des quatre champions olympiques français, seul Philippe Rozier, cent treizième, ne figure pas dans le top quinze du classement mondial des cavaliers, ndlr).
 
G.P. : À Rio, l’équipe de France est revenue de loin après le forfait de Simon Delestre en raison de la blessure de Hermès Ryan des Hayettes, le début de coliques de Flora de Mariposa, la crack de Pénélope Leprevost, puis la chute de la Normande dans la première qualificative. Avez-vous toujours cru en ses chances ?
E.C. :
Les cavaliers ont effectivement vécu tous les malheurs pouvant arriver les jours précédant une telle compétition, mais je suis intimement persuadé que cela les a renforcés et a resserré leurs liens. Ces épisodes ont boosté à la fois l’équipe et ses individualités. Au regard de tout cela, la médaille d’or a réellement été une belle surprise.