Sandra Tronchet, sur la route de l'or

Discrétion, concentration et générosité caractérisent la longeuse de deux des quatre champions du monde en titre de voltige, l’équipe Noroc et le Mauricien Lambert Leclézio. Sandra Tronchet suit son petit bonhomme de chemin avec sérénité, sans s’inquiéter de sa destination. Elle gère pour l’instant l’école de voltige du Mans, installée au Pôle européen du cheval.



’’Sandra Tronchet, c’est un peu la SPA !’’ Selon Jacques Ferrari, qui a évolué deux ans au bout de la longe de la gérante de l’école de voltige du Mans, au sein de l’équipe Noroc, elle a le don de récupérer des ’’chevaux à problèmes’’. ’’Elle parvient toujours à les remettre en état et à les sublimer, alors qu’on n’aurait pas parié un centime sur eux’’, admire-t-il. ’’Elle y arrive, parce qu’elle prend le temps de s’en occuper, sans les user en les montant, mais en les brossant et en leur assurant un suivi vétérinaire.’’ C’est le cas, par exemple, de Tosca (Loutano x Hopal Fleury), la jument de l’équipe pour cette nouvelle saison. Arrivée au Boulerie Jump ’’un peu écœurée par le travail monté’’, cette Selle Français de neuf ans, au caractère bien trempé, a vite ’’repris confiance’’. C’est également le cas d’un cheval de seize ans ’’qui faisait du dressage à haut niveau et qu’on nous a confié à cause de petits problèmes physiques’’. Pour autant, la mutation la plus prodigieuse reste celle de Wizner (Pol, Genton x Sterowiec, Ps), quinze ans, le ’’chouchou’’ de sa longeuse. ’’C’est un cheval polonais que j’avais récupéré pour appâter les poulains, à l’époque où je m’occupais de leur sevrage chez un éleveur. Mais il était méchant avec eux. En plus, il avait le bassin fracturé après un accident d’attelage, et n’était pas droit.’’ Sandra n’a pas hésité à lui faire poser un fer compensé. Désormais, elle entretient avec lui une relation presque fusionnelle. ’’Quand mes voltigeurs le font marcher, si je l’appelle, il fera demi-tour pour venir me voir’’, illustre-t-elle, la voix emplie de tendresse. ’’Il revient de loin, et aujourd’hui, il est champion du monde. Sandra est sacrément douée’’, s’extasie Anthony Bro-Petit, voltigeur de Noroc.
Du talent, certainement. Du feeling, surtout. ’’Elle parle souvent d’une connexion entre ses chevaux et elle’’, assure Vincent Poulain, voltigeur qui l’aide à monter ses chevaux. ’’Et elle les fait travailler de façon juste, dans le respect de leur bien-être. Elle les laisse s’exprimer.’’ ’’Elle sait les choisir’’, poursuit Anthony. Le plus souvent, en suivant son intuition. ’’Parfois, juste en voyant la photo d’un cheval, je suis sûre de l’acheter.’’ Elle dispose aujourd’hui de douze montures : cinq sont prêtes pour les concours, dont Ravel de Roy (Adelfos x Super de Bourrière) qui sert aux répétitions, et Sam 4 (OC, Idou, Cob Normand x Récif du Gué, AA), le cheval de l’équipe Junior. Elle forme également deux poulains, Vesta et Verdi Gaudinière (Hurlevent de Breka x Elf III), qui viennent de rejoindre ses écuries. De quoi poursuivre pendant un moment son activité de longeuse de haut niveau au sein du ’’pôle d’excellence’’ bâti avec Jacques Ferrari. Comprendre : une structure capable d’être toujours prête à représenter la France lors des grandes échéances