Les différents acteurs s'associent pour la reconnaissance de la filière au niveau européen
Serge Lecomte, président de la Fédération française d’équitation (FFE), Yves Chauvin, président de la Société hippique française (SHF), Dominique de Bellaigue, président du Trot, Édouard de Rothschild, président de France Galop, et Éric Rousseaux, président de la Société française des équidés de travail, ont signé cet après-midi au Palais du Luxembourg, une déclaration commune appelant les autorités publiques nationales et européennes à mettre en place sans tarder une véritable ’’politique européenne du cheval’’.
Les équidés sont en France, comme dans la plupart des autres pays européens, une richesse pour le patrimoine rural, un témoignage des traditions et un acteur de loisirs sportifs et de compétition. Avec un cheptel de plus de sept millions d’individus, la valeur et le potentiel de la filière équine européenne vont bien au-delà. ’’Il y a des filières qui sont plus importantes pour l’Europe que la nôtre, comme la filière bovine ou ovine’’, analyse Dominique de Bellaigue. ’’Si chacun parle de son côté, nos voix seront à peine perceptibles. C’est important de se retrouver ensemble pour montrer que la ruralité existe et que le cheval maintient une réalité économique. Il faut être unis pour être reconnus.’’
’’La conservation passe par la revalorisation’’
La filière équine est un atout pour l’économie et l’environnement. Elle contribue à l’aménagement, la gestion et l’entretien des espaces naturels et favorise le développement durable. Avec plus d’un million d’équidés sur le territoire national, la filière tricolore représente à elle seule 180.000 emplois directs en France, non délocalisables pour la plupart, au sein des territoires ruraux. Un tiers de ces emplois sont directement liés aux chevaux alors que la filière concerne 57.700 entreprises. L’ensemble des activités liées à la filière équine représente d’ailleurs plus de onze milliards d’euros en France. ’’On oublie souvent que cinq à sept équidés représentent un emploi’’, s’est désolé Serge Lecomte. ’’C’est aussi pour cela que nous demandons la mise en place d’un environnement législatif réglementaire.’’La filière équine répond donc pleinement aux préoccupations françaises et européennes en matière de croissance verte, d’emplois, d’inclusion sociale, de santé et d’environnement. ’’Les vingt-quatre races qui forment les chevaux de travail sont des races patrimoniales, encrées dans le territoire’’, rappelle Éric Rousseaux. ’’Ces chevaux sont une source de biodiversité, facteur de développement. Ils gèrent le territoire national, de concert avec les bovins. Grâce à eux, la production est accrue, ce qui répond aux attentes des concitoyens. Nous ne souhaitons pas voir ces équidés de travail dans des zoos mais bien sur le terrain car leur conservation passe par leur revalorisation.’’
Pourtant malgré ses contributions sociétales et son potentiel d’exploitation, la filière équine en France comme dans les autres États membres de l’Union Européenne ne reçoit pas de la part des institutions nationales et européennes tout le soutien, la protection et l’encouragement qu’elle mérite. ’’Nous allons vers une union européenne qui détruit les monopoles’’, regrette Dominique de Bellaigue. ’’Or, si les pays européens ne privilégient pas les Jeux hippiques, alors ils vont signer la disparition des filières hippiques européennes.’’
C’est pourquoi, les représentants de la filière équine française ont décidé de se mobiliser pour demander publiquement aux autorités françaises et européennes de mettre en place sans tarder une véritable politique européenne du cheval et a invité leurs homologues des autres pays européens à se joindre à cet appel. ’’La hausse de la TVA (passée de 5,5% à 19,6%, ndlr) a pénalisé directement les éleveurs’’, rappelle Yves Chauvin. ’’Les éleveurs professionnels ont été impactés, mais pas les éleveurs amateurs. Du coup, les professionnels ont été doublement impactés alors que la logique voudrait que l’on aille vers une professionnalisation de l’élevage.’’ ’’Ce que nous voulons, c’est rassembler les pays de l’Union européenne avec un intérêt commun pour défendre le cheval et la filière’’, martèle Serge Lecomte. ’’Cette signature est un appel à l’Europe : au Parlement européen, mais aussi à la Commission européenne et au Conseil européen.’’