’’Chaque cheval est un monde’’, Beatriz Ferrer-Salat

Quelque peu sortie des écrans radar pendant les dix années qui ont séparé sa dernière breloque avec le magnifique Beauvalais, en 2005, et sa rafraîchissante médaille de bronze dans la Reprise Libre en Musique des championnats d’Europe d’Aix-la-Chapelle, Beatriz Ferrer-Salat assure ne pas en avoir souffert outre mesure. Après une décennie passée à former la relève et à soigner les maux de deux autres chevaux de Grand Prix, le retraité Fabergé et le vaillant Delgado, l’Espagnole a fini par trouver le bon compromis avec ce dernier, qu’elle compte bien monter aux Jeux olympiques de Rio, avec de légitimes ambitions. À quarante-neuf ans, la Catalane installée à Gualba, à une heure au nord-est de Barcelone, conserve une passion intacte pour un sport qu’elle pratique avec des convictions très claires quant au bien-être des chevaux. Au terme d’un CDI-W de Lyon qu’elle a dominé sans partage, fin octobre, elle a accepté de revenir sur ses saisons de galère, mais aussi évoqué son avenir et sa passion sans bornes pour les animaux. Le tout dans un français parfait.



GRAND PRIX : Quel bilan tirez-vous du CDI-W d’Equita’ Lyon, votre premier concours indoor avec Delgado (Westph, De Niro x Weltmeyer), récompensé par deux victoires dans le Grand Prix (79.260 %) et la Reprise Libre en Musique (82.875 %) ?
Beatriz Ferrer-Salat : Je suis très heureuse de son comportement et de nos notes. À vrai dire, je n’avais pas réfléchi au fait qu’il s’agissait de notre premier indoor, du moins jusqu’au warm-up du premier jour, où Delgado était vraiment explosif. Comme il est équilibré mentalement, il s’est heureusement calmé par la suite. Lors des épreuves, il s’est montré tendu à l’échauffement, mais assez relâché et expressif en piste. J’ai pu le monter comme je le voulais et réaliser correctement toutes les figures. Dans le Grand Prix, techniquement, je n’ai pas grand-chose à nous reprocher. Dans la RLM, hormis une faute dans les changements de pied au temps, tout s’est très bien passé aussi.
 
G.P. : Ces excellentes performances vous encouragent-elles à courir d’autres étapes de la Coupe du monde et à vous qualifier pour la finale de Göteborg ? B.F.-S. : Après le CDI-W de Stuttgart (disputé fin novembre, ndlr), nous allons en discuter avec mon entraîneur (l’Allemand Antonie de Ridder, ndlr). Pour l’heure, son programme de préparation pour les Jeux olympiques de Rio, notre prochain grand objectif, n’est pas calé. La finale de la Coupe du monde est un très bel événement, mais Göteborg, c’est très loin de chez moi (deux mille quatre cents kilomètres, d’autant plus qu’elle conduit souvent elle-même son camion, ndlr), donc je n’en fais pas une priorité.
 
G.P. : Les championnats d’Europe d’Aix-la-Chapelle ont été marqués par beaucoup de surprises et de rebondissements au premier rang desquels figurent le retrait de Matthias Alexander Rath et Totilas après le Grand Prix et l’élimination d’Edward Gal et Glock’s Undercover lors du Grand Prix Spécial. Avant la compétition, espériez-vous terminer avec une médaille de bronze autour du cou ? B.F.-S. : Non, vraiment, je ne m’y attendais pas du tout. Ces championnats ont montré une belle image de notre sport, car si l’on sait d’avance tout ce qui va se passer, cela n’a pas grand intérêt ! En arrivant, notre objectif était de bien figurer dans le Grand Prix pour qualifier l’Espagne aux Jeux olympiques de Rio. J’espérais que Delgado et moi ferions partie des quinze meilleurs couples du Spécial pour pouvoir dérouler notre RLM. Après mon Spécial, je me suis dit que j’allais terminer cinquième, car nous ne pouvions pas nous attendre à l’élimination d’Edward et Undercover. Du coup, je me suis retrouvée quatrième de ce test, puis troisième de la RLM. C’était d’autant plus extraordinaire que nous avons concouru devant près de quarante mille personnes. Pour le dressage, c’est fabuleux !

La suite de cette interview richement illustrée est à lire dans le numéro de décembre/janvier de Grand Prix Magazine.

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