UP AND QUICK MAGISTRAL



Disputé devant une foule immense, cet après-midi à Vincennes, le quatre-vingt-quatorzième Prix d’Amérique Opodo (2.700 mètres - groupe I - un million d’euros) véritable championnat du monde au trot attelé, n’a pas échappé à son grand favori le sept ans Up and Quick (Buvetier d’Aunou) qui s’est montré magistral dans la ligne d’arrivée prenant facilement le pas sur le six ans Voltigeur de Myrt (Opus Viervil), le huit ans Timoko (Imoko) le sept ans Uhlan du Val (Isiero de Bellouet) et le cinq ans Aladin d’Ecajeul (Quaker Jet).

 


Drivé de main de maître par Jean-Michel Bazire, qui l’a très vite placé en embuscade dans le groupe de tête derrière les leaders Mosaique Face et Napoleon Bar, le pensionnaire de Franck Leblanc avait pour unique objectif la victoire et toute sa préparation avait été axée sur ce championnat dont il avait pris la deuxième place derrière le Suédois Maharajah lors de sa première participation en 2014. Mis au vert durant neuf mois et profitant de ce semi repos pour effectuer une saison de monte, Up and Quick est revenu à Vincennes plus fort que jamais, réalisant l’excellente réduction kilométrique de 1’12’‘2. Sans avoir à puiser dans ses ressources, il a permis à son driver Jean-Michel Bazire de remporter un troisième grand prix d’Amérique après ceux de Moni Maker en 1999 et de Kesaco Phedo en 2004. Victime d’un AVC voici quelques mois, Jean-Michel Bazire qui compte seize «sulkys d’or» (un trophée de plus que les quinze cravaches d’or du légendaire Yves Saint-Martin au galop) a vite retrouvé la plénitude de ses moyens comme driver et il a de nouveau démontré son exceptionnel talent au sulky d’Up and Quick. Le grand driver a commenté la course en ces termes : 'Durant toute la course, je me suis retrouvé à la bonne place. Le seul point crucial résidait dans la phase initiale car avec le départ aux élastiques et dix-huit partant, ce n'est pas toujours facile. Là, tout s'est bien passé et ensuite je savais que mon cheval ferait le boulot !'


Up and Quick a beaucoup de classe mais c’est aussi un cheval assez froid qui paraît capable de durer. Aussi n’en est-t-il sans doute pas à son dernier exploit et on pourrait bien le retrouver encore sur la plus haute marche du podium l’an prochain. Parmi les futures stars, on distinguera aussi le cinq ans Aladin d’Ecajeul (cinquième) qui sera un rival encore plus sérieux en 2016 car à la classe qu’il détient de toute évidence, il va ajouter la maturité qui lui a peut-être encore fait défaut ce dimanche.

 

 

Jean-Noël Gontier