PONEYS ET CAVALIERS ONT DÉFILÉ À PARIS



'Hollande t?es foutu, les poneys sont dans la rue !' Ce slogan a été scandé par des dizaines de milliers de cavaliers en colère venus de toute la France. Cette nouvelle manifestation a rassemblé les pratiquants et les professionnels de la filière équine à Paris aujourd?hui. Une fois de plus, ils se sont mobilisés pour crier « NON ! » à la hausse de la TVA qui passera de 7% à 20% au 1er janvier 2014.

Le cortège parti de la place d?Italie a rejoint la place de la Nation en fin d?après-midi en passant par la Bastille. La manifestation est soutenue par la Fédération nationale d'équitation, le Groupement hippique national, la Fédération nationale du cheval, la Chambre syndicale du commerce des chevaux de France et la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles. Des cavaliers de tout âge, des moniteurs d?équitations, des gérants de centre équestre ont défilé dans les rues de Paris. La profession a dit 'Non, non , non à la TVA bidon' sur des pancartes et 'Aujourd?hui c?est tout une filière qui est en danger !' sur des banderolles.

Dans une ambiance festive et populaire, les cavaliers, bombe vissée sur la tête et sifflet à la bouche, ont crié leur colère. Dans le cortège des poneys ont fait le déplacement mais aussi un âne et un lama « Si on taxe, je crache ! », prévient l?animal sur sa pancarte.

'On a pas le choix. On va continuer à payer notre pension mais on sera obliger de faire l?impasse sur les soins vétérinaires, les séances d?ostéopathie ou encore sur le matériel', déplore Cécile, propriétaire depuis huit ans. Pour Karine, monitrice indépendante 'la hausse de la TVA va obliger les propriétaires de chevaux à moins prendre de cours. Certains m?ont déjà prévenu qu?ils arrêteraient en janvier.'  Une difficulté supplémentaire à affronter en plus du logement, du transport 'et maintenant ce sont les loisirs que l?on paye aussi plus cher. Ca tire un peu de tous les côtés.'

'Nos chevaux ne pondent pas des lingots d?or', ce message ironique révèle les difficultés financières que les pratiquants et professionnels de l?équitation vont devoir surmonter.

'Les clients vont payer plus cher pour les mêmes services et à la fin de l?année ils auront payé une pension et demi de plus. À cause de l?équitaxe, nous allons perdre 10% de notre clientèle', explique Yann Giquel propriétaire du Haras de la Bourbonderie, écurie de propriétaires à Lésigny en Seine-et-Marne. Il a défilé avec une trentaine de ses pensionnaires. 'Les clients continueront à payer leur pension mais ne prendront moins voir plus de cours, idem pour les concours?' Il espère que le gouvernement fasse 'demi-tour' après toutes les manifestations et les opérations escargots organisées dans toute la France.  

Le problème est le même pour les jeunes cavaliers. 'Mes enfants le savent, si la TVA augmente ils devront laisser tomber l?équitation', s?inquiète cette maman de deux enfants de cinq et sept ans. L?équitation est le troisième sport français en nombre de licenciés derrière le football et le tennis. Il s?est largement démocratisé et compte aujourd?hui sept mille centres équestres, sept cent mille licenciés, et il est le premier employeur du monde sportif.

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À Paris, Valentine Cinier.