'UN TROISIÈME MANDAT N'EST NI NÉCESSAIRE NI SOUHAITABLE', HAYA



Lors d’une conférence de presse convoquée cet après-midi à Barcelone, la Princesse Haya de Jordanie, présidente de la Fédération équestre internationale a tenu à saluer la bonne tenue de la première finale mondiale de la nouvelle Coupe des nations de saut d’obstacles, ce qu’elle a fait avec un grand sourire. Elle est également revenue sur sa décision de ne pas se représenter en 2014 lors des prochaines élections.


 
"Les meilleures conférences de presse sont celles où il n’y a pas de question", a plaisanté la présidente… Il y en a tout de même eu quelques unes. À la question de la tenue des prochaines finales de Coupe des nations, si elle se dirait "ravie de revenir tous les ans à Barcelone, une ville et un site que j’adore, mais je trouve juste que cette finale voyage à travers le monde. C’est aussi le sens de cette nouvelle formule, qui donne un caractère mondial à notre plus ancien produit : cette Coupe des nations. En tout cas, Barcelone lui permet de démarrer très fort!"
La formule de la nouvelle Coupe des nations sera-t-elle amenée à évoluer ? "Rien n’est figé dans le marbre", répond-elle. "Le comité de saut d’obstacles et les fédérations nationales débrieferont sérieusement cette première saison et évoqueront ensemble les modifications éventuelles. Rien n’est jamais totalement figé."

 
"Les temps changent, les personnes doivent changer"

 
Son sourire ne l’a pas quittée lorsque les questions ont abordé l’éventualité d’un troisième mandat à la tête de la fédération (lire ici notre article du 19 juillet et ici celui du 19 septembre). En milieu de semaine, Haya bint al Hussein, qui est aussi l’épouse de Sheikh Mohammed bin Rachid al Maktoum, dont le nom est hélas associé à plusieurs affaires de dopage, avait en quelque sorte déminé cette conférence en assurant qu’elle ne briguerait pas de troisième mandat en novembre 2014, conformément "aux statuts de la FEI et de mes engagements", au sujet desquels elle assure n’avoir jamais transigé. "La FEI a besoin de personnes professionnelles et dédiées à sa cause, ce que je crois avoir montré ces dernières années, même si j’ai pu commettre quelques erreurs par le passé. J’ai fait de mon mieux et en toute sincérité. Je ne vais pas rester parce que des personnes me le demandent, bien que cela me flatte sincèrement. Rester n’est ni nécessaire ni souhaitable. C’est ce que j’ai voulu rappeler à travers ce communiqué. Je n’ai jamais hésité à ce sujet, mais j’ai tenu à réagir car l’affaire commençait à prendre de l’importance dans la presse. En novembre 2014, les choses seront bien différentes de ce qu’elles étaient quand j’ai été élue. Les personnes doivent aussi changer. D’autres que moi sont impliquées et ont des idées. Je considérerais en tout cas que mon travail sera terminé quand la FEI aura bien un nouveau président."
Haya dit ne pas penser à la suite –"quand on réfléchit de cette manière en piste, on finit toujours par fauter sur le dernier obstacle. Moi, je veux le franchir sereinement!" Elle n’envisage pas de rester au Comité international olympique, rappelant que sa présence actuelle est due à son statut de présidente de la FEI, où certains espéreraient sans doute qu’elle défende l’intégration de l’endurance au programme des Jeux olympiques. "Sur ce point, je veux être claire. Je crois que le monde du cheval et des sports équestres doivent consacrer toute leur énergie à protéger ce qu’il a : à savoir trois disciplines aux JO, ce qui découle de notre histoire et de nos traditions, les Jeux équestres mondiaux, et la Coupe des nations qui a désormais été étendue au concours complet et au dressage. Dans l’état actuel des choses, ajouter une quatrième discipline se ferait avec le même quota de chevaux, donc au détriment des trois autres, ce qui ne me semble pas être une bonne chose."
Tandis que certains s’inquiètent enfin des partenariats de la FEI conclus par la princesse, notamment avec Longines et Furusiyya, sponsor de la Coupe des nations de saut d’obstacles, Haya se veut rassurante : "Les contrats ont été signés en bonne et due forme et sur du long terme. Ces sponsors ne sont pas venus pour mon sourire, mais parce que nous avons su adapter notre offre et nos produits, à commencer par cette nouvelle Coupe des nations. Je veux rappeler qu’au cours de cette présidence, la FEI a dû faire face à une récession mondiale. C’est pourquoi nous avons profondément repensé notre stratégie et restructurer notre offre commerciale. Notre travail dans ce domaine se poursuit et nous espérons convaincre de nouveaux sponsors." Actuellement, la FEI doit notamment planché sur son circuit d’élite du concours complet, réunissant les six CCI 4* du monde et dont HSBC se désengagera à la fin de l’année 2013.

 
À Barcelone, Sébastien Roullier