Alors que le Master Pro d’Endurance débute aujourd’hui à Castlesagrat, Denis Le Guillou se prépare pour la course des 160 km qui aura lieu samedi. L’année dernière, il était sacré champion de France Amateur Elite (130 km), avec Otimmins Armor, son Anglo-Arabe de onze ans. Le couple va donc tenter ce week-end, de remporter de nouveau une victoire, mais dans un niveau supérieur. Cavalier amateur originaire de Bretagne, Denis Le Guillou confie à GrandPrix-Replay.com ses attentes pour ce CEI 3*. Il raconte également son expérience en endurance, notamment avec son meilleur cheval, Otimmins, qu’il ne compte pas vendre.
G.P.R. : Comment appréhendez-vous cette course à Castelsagrat ? À deux jours de l’échéance, comment sentez-vous votre cheval ?
Denis Le Guillou : Je me suis bien préparé pour cette échéance. Cela dit, je ne pense pas que je puisse réellement rivaliser avec certains autres chevaux présents sur la course, qui, à mon sens, ont plus de capacités qu’Otimmins.
G.P.R. : Quelles sont vos attentes pour ce championnat de France ?
D.L.G. : Il faudrait déjà que je parvienne au bout de la course. Ensuite, finir dans le top dix serait pour moi une très belle récompense. Je pense que c’est un objectif que nous pouvons atteindre.
G.P.R. : En un an, quelles ont été vos principales évolutions ? Avez-vous noté une progression importante ?
D.L.G. : En début de saison, Otimmins et moi avons fait une préparation au CEI 3* de Fontainebleau, où nous avons couru notre première 160 km. Nous avons terminé dixièmes. Otimmins a été très bon, malgré les dix derniers kilomètres, où il a eu un peu de mal à finir. Mais il a eu une très bonne récupération, très rapide à chaque fois.
G.P.R. : Comment est Otimmins Armor sous la selle ? Quel est son caractère ?
D.L.G. : Otimmins est très agréable sous la selle, toujours très calme. Par contre il peut avoir tendance à vouloir un peu trop se préserver par rapport à ses capacités. Je suis persuadé qu’il pourrait être plus rapide. C’est un défaut, mais c’est aussi son point fort, car il a un métabolisme exceptionnel et une récupération extrêmement rapide. Cela me permet de ne pas prendre de risque avec lui, il est très fiable.
G.P.R. : Qu’est ce qui est le plus difficile à gérer pour vous et votre monture dans une course d’endurance ? Quels sont les points forts de votre couple cavalier-cheval ?
D.L.G. : Le cheval doit garder suffisamment d’énergie pour aller jusqu’au bout de la course sans s’écrouler. Je ne dois pas aller trop vite en début de course. Notre point fort, c’est de se connaître depuis maintenant trois ans.
G.P.R. : Avez-vous d’autres chevaux, en qui vous croyez beaucoup ?
D.L.G. : En CEI, je cours également avec Orient Armor et Rolyesik Armor, qui vient de faire son premier CEI, il y a un mois. Mais pour l’instant, je ne vois aucun d’eux qui pourraient atteindre le niveau d’Otimmins. Orient Armor a déjà fait quelques performances correctes, et a été vice-champion de France il y a trois ans. Orient a un caractère opposé à celui d’Otimmins. Il faut le gérer à l’inverse de lui. Il a tendance à être très fougueux, et à ne pas réussir les tests vétérinaires. Je suis obligé de le monter relativement tranquillement sur les premières boucles, de rester derrière. Ensuite je le lâche éventuellement sur la dernière boucle, si tout se passe bien avant. Mais ce n’est pas toujours évident.
G.P.R. : Après Castelsagrat, quels sont vos prochaines échéances, vos autres objectifs et vos futurs projets ?
D.L.G. : En ce qui concerne Otimmins, tout va dépendre du résultat de la course de samedi. Je n’ai pas d’échéance ultérieure au championnat de France. C’est toujours le résultat d’une course qui définit la préparation de la suivante. Néanmoins, j’aimerais faire quelques CEI 2* cette année.
Propos recueillis par Charlotte d'Yvoire