HARAS DE HUS : CE SERA MICHEL ROBERT
C’est désormais officiel ! Michel Robert vient de signer un partenariat avec le Haras de Hus ! La structure, après quatre années de collaboration très fructueuses d’un point de vue sportif avec Kevin Staut, a préféré, pour des raisons commerciales semble-t-il, en rester là avec l’ex numéro un mondial. Quelles sont les raisons du choix porté sur Michel Robert ? www.GrandPrix-replay.Com a interrogé Xavier Marie.
GPR : Monsieur Marie, êtes-vous conscient du séisme que l'annonce que vous venez de faire va engendrer ? Au moment du changement de selle de Zeta, cela avait déjà été le cas : vous n'êtes visiblement pas homme à vous soucier des qu'en dira-t-on ? XAVIER MARIE : Moi, je ne sens rien trembler ! Je trouve tout cela très positif. Nous avons joué pendant quatre ans la carte d'un jeune cavalier à qui personne ne confiait de chevaux. Kevin est devenu une star, nous avons participé ensemble à l'écriture de magnifiques pages du sport équestre français, et aujourd'hui, il n'a aucun mal à trouver sponsors et chevaux : sa carrière est lancée. Nos intérêts n'ont pas réussi à converger sur la durée, c'est la vie. Nous allons continuer à faire ce qui a été entrepris il y a quatre ans, et cette fois, en essayant de mieux allier contrainte économique et sport. Quant aux qu'en dira-t-on : quand dira-t-on des choses positives ? Ce qui a été dit de négatif vient d'un manque de compréhension de la situation. Pour ma part, je ne cherche pas à plaire ou déplaire, je dois juste prendre les bonnes décisions ou tout au moins, dois juste essayer pour faire vivre l'entreprise que j'ai créée. Le sport équestre de haut niveau coûte beaucoup d'argent, je n'ai pas les moyens de vivre de ranking lists et d'eau fraîche : il faut qu'une activité comme le commerce des chevaux participe aux dépenses.
GPR : Michel Robert est certes le cavalier le plus titré du CSO français, mais il en est également le plus âgé. Nous lui connaissons une forme olympique, mais à soixante-trois ans et alors qu'il parle désormais régulièrement de la "forme que la nature voudra bien lui accorder encore quelque temps" (GP International 67), n'est-ce pas risqué ? X.M. : Lorsque l'idée de confier Zeta à un autre cavalier m'est venue, seul le nom de Michel Robert m'a effleuré car c'est un pari très risqué dans un timing très serré. Les critères qui m'ont fait lui confier cette " mission impossible " s'appliquent encore plus évidemment pour d'autres chevaux dans un contexte normal. Si on parle expérience, équitation, valorisation des chevaux, travailler avec Michel Robert est bien moins risqué qu’avec Kevin il y a quatre ans, et pourtant, nous avons écrit avec Kevin une magnifique histoire. La seule chose qui pourrait faire que ça marche moins bien, ce sont les chevaux car nous allons confier une nouvelle génération à Michel, mais là encore, je suis positif. Imaginez que Michel se maintienne encore des années au meilleur niveau ! Quel bel exemple de vitalité, de résistance au temps ! Quel exemple pour nous tous ! Après avoir investi beaucoup d'argent dans les chevaux de haut niveau, j'ai une admiration toute particulière pour ces cavaliers plus seniors de la génération de Michel ou encore Philippe Le Jeune et d'autres qui ont toujours fabriqué leurs montures et rarement ou jamais pu investir plus de cent mille euros dans un cheval. Ces gars-là sont moins à la mode et font parfois moins d'effet sur le jeune public, mais ils font un travail remarquable avec les chevaux et méritent que des propriétaires investissent pour eux .
GPR : Avez-vous hésité avec d'autres cavaliers ? La piste des cavaliers étrangers, comme Grégory Wathelet, a-t-elle été envisagée ? X.M. : Nous avons confié Banda à Gregory et Once à Philippe Le Jeune à un moment où Kevin avait trop de chevaux du Haras pour tous les sortir. Nous aurions aimé confier un cheval à Steve Guerdat mais son écurie est pleine. Nous pensions aussi à Marcus Ehning. Notre principal critère pour affecter un cheval est aujourd'hui la meilleure adéquation entre l'équitation du cavalier et le physique du cheval avec une optique de commerce futur. Dans ce sens-là, nous serons amenés régulièrement à travailler avec des cavaliers internationaux. Parallèlement, nous voulons participer à la réussite du sport équestre français et nous voulons privilégier un cavalier français et l'aider à se maintenir au meilleur niveau. Michel Robert à pour nous, dans ce contexte, un profil idéal car sa grande expérience lui permet de faire réussir des chevaux très différents.
GPR : Kevin Staut avait un contrat d'exclusivité avec le Haras de Hus : quelles vont être les règles avec Michel Robert ? X.M. : L'exclusivité avec Kevin était plus morale que contractuelle. Avec Michel, il n'y a pas d'exclusivité.
GPR : Pour terminer, ces derniers mois ont-ils été aussi difficiles et âpres qu'ils l'ont paru, vu de l'extérieur ? X.M. : La seule chose qui a été difficile, c'est d'avoir dû vendre Silvana et de laisser ainsi s'effondrer un objectif de départ qui était les Jeux de Londres en CSO avec Kevin. Mais nous n'avons pas eu le choix, car nous n'avions pas vendu d'autres chevaux et nous avions des impératifs économiques. La solution qui a été trouvée avec les Perron-Pette est très bonne, car au moins elle a bénéficié à Kevin. Et puis il y aura plein d'autres JO auxquels nous aurons, j'espère, la chance de participer.
Propos recueillis par Daniel Koroloff