« JE CHERCHE LA MEDAILLE D?OR AVANT TOUT », NICOLAS ANDREANI
Blessé au genou, le voltigeur Nicolas Andreani a été contraint de rester à terre durant huit mois. Le week-end dernier, à Saumur, il effectuait son grand retour. Une réussite.
GrandPrix-Replay.Com : Comment vont sentez-vous après ce CVIO2* de Saumur ?
Nicolas Andréani : D’un point de vue personnel ce week-end s’est avéré très satisfaisant. C’est la première fois que je repars avec deux médailles d’or : une en individuel et une en Coupe des nations. La victoire en Coupe des nations est celle qui me satisfait le plus car plusieurs pointures de la discipline étaient présentes, notamment la championne du monde et d’Europe en individuel, la Britannique Johanne Eccles. Saumur est la seule étape française de la Coupe des nations, on savoure d’autant plus le goût de l’or. Pour ce qui est de ma victoire en individuel, je suis satisfait bien entendu, mais je pense que j’aurais pu mieux faire. Il y a encore quelques détails à revoir. Ceci dit, je revenais d’une blessure au genou qui m’a mis à terre durant huit mois. Je n’ai pas pu participer à la finale Coupe du monde à Bordeaux. Mon cheval, Idéfix de Braize, a lui aussi connu quelques moments difficiles physiquement. Il n’avait pas vu de piste depuis huit mois. Je pense qu’on peut s’améliorer.
GrandPrix-Replay.Com : Avez-vous ressenti une certaine pression alors que vous avez remporté plusieurs fois le titre ?
Nicolas Andréani : Effectivement, c’est la quatrième fois d’affilée que je gagne ce concours. Je n’ai pas ressenti la pression au départ des imposés, car ça s’est très bien passé et j’ai eu une très bonne note. Mais c’est vrai que juste avant d’aborder le libre, je suis monté en pression. C’est un des passages les plus difficiles du plateau masculin au niveau international. De plus, je manquais d’entraînement suite à mes huit mois d’arrêt. Je savais qu’il y avait quelques difficultés que je n’étais pas sûr de réaliser à 100 %. J’ai quand même voulu les intégrer, pour me mettre en confiance en ce début de saison, mais elles ne sont pas sorties comme je le souhaitais car je suis parti avec la pression justement. Plus que la pression pour la victoire, c’est la pression pour la réussite qui m’a porté préjudice.
GrandPrix-Replay.Com : Qu’avez-vous pensé de la performance française à Saumur ?
Nicolas Andréani : Quelques têtes d’affiches étaient absentes, comme Jacques Ferrari chez les hommes ou Anne-Sophie Musset-Agnus chez les femmes, donc on ne peut pas vraiment juger les Français. Mais pour ceux qui étaient présents, on peut parler d’Ivan Nousse. Il a raté la seconde place de peu mais je pense qu’il est sur un bon démarrage. Avec la quatrième place qu’il a eue aux championnats d’Europe, il se retrouve aux pieds du podium. Je pense que lui aussi a des objectifs de médailles cette année. A Saumur, il monte sur la troisième marche du podium, je pense que ça met dans la tête des juges que dès le début de l’année il est là et il faudra compter sur lui jusqu’à la fin de l’année, et surtout avec les Championnats du monde en France. Remy Hombecq a également réalisé une grosse performance, avec un nouveau cheval, Dyronn, qu’il loue à un voltigeur des écuries de la Cigogne. Il a eu un souci avec son ancien cheval qui a été mis prématurément à la retraite. Il n’avait d’ailleurs pas pu faire la finale de la Coupe du monde avec Romario d'Oo. Ça lui avait un peu porté préjudice car il avait terminé dernier de cette finale, même s’il était déjà content d’être arrivé jusque là. A Saumur, il termine aux pieds du podium, chose qu’il n’avait jamais faite encore. C’est plutôt encourageant.
GrandPrix-Replay.Com : Quels sont vos prochains grands rendez-vous ?
Nicolas Andréani : Dans trois semaines je me rendrai à un CVI3* à Ermelo, aux Pays-Bas afin de préparer au mieux les championnats de France. Et enfin, LE grand rendez-vous de l’année seront bien entendu les championnats du monde qui se dérouleront au Boulerie Jump, au Mans, en août.
GrandPrix-Replay.Com : Justement comment comptez-vous les préparer ?
Nicolas Andréani : Je vais essayer de m’entraîner le mieux possible en réalisant un sans-faute sur chaque compétition. Si jamais je pouvais faire le grand chelem cette année, ce serait le top ! Je ne le cache pas, je cherche la médaille d’or avant tout, comme à chaque compétition. Je cherche toujours à me surpasser. Malgré une médaille d’argent aux derniers championnats d’Europe, je pense les avoir ratés, puisque je fais trois fois premier et un passage sur lequel je suis huitième, c’est ce qui m’a fait tomber à la deuxième place. Cela sera donc à moi de montrer, à ces championnats du monde, que je suis le meilleur sur les quatre passages.
GrandPrix-Replay.Com : Comment vous positionnez-vous dans la voltige au niveau mondial ?
Nicolas Andréani : J’étais vice-champion d’Europe l’été dernier et il me semble que j’étais premier de la ranking liste. Les dix meilleurs voltigeurs de cette ranking liste peuvent participer à la finale Coupe du monde, mais bon cela ne m’a pas servi à grand-chose vu que j’étais blessé. Mais, j’ai déjà entendu un longeur allemand dire que j’étais « entre le génie et le fou », je ne sais pas trop comment le prendre (rires). Voilà les bruits qui courent sur moi !
Propos recueillis par Lola Bernardini