« Néros réalise un super cross », Karim Laghouag



En concours à Arville le weekend dernier lors du CIC2* qu’il remporte avec Néros du Faubourg, le cavalier numéro trois français nous révèle son secret de longévité au plus haut niveau et ses projets d’(H)avenir !

 
 

Grand Prix Replay : Vous remportez le CIC2* cette année alors que l’année dernière, vous terminiez déjà troisième et sixième avec Punch de l'Esques et Néros du Faubourg.  Le terrain d’Arville a l’air de vous convenir!
Karim Laghouag : Quand je suis arrivé la semaine dernière, le terrain était très sec mais heureusement il a plu juste avant le début du concours : le terrain était donc idéal pour les chevaux, comme l’année dernière. J’adore le concours d’Arville car terrain de cross est très vallonné et il a un super gué, mais je reste quand même un fervent admirateur des concours français !



Grand Prix Replay : Vous aviez quatre chevaux engagés à Arville : deux dans le CCI1* et deux dans le CIC2*. Quel bilan dressez-vous du weekend ?

Karim Laghouag : Dans le CCI1*, je réalise un très bon concours avec [Salome] : j’étais troisième après le dressage et maxi dans le cross jusqu’au numéro dix-huit lorsque son mors releveur se brise en deux. Avec la sous-gorge et le collier de chasse en guise de frein, je fus contraint d’abandonner. Salomé ayant gagné le critérium des sept ans à Pompadour au mois d’avril, il ne lui manque qu’une seule qualification pour qu’elle puisse courir le Mondial du Lion d’Angers. Je l’emmenais à Arville dans le but de décrocher ma dernière qualification et je passe juste à côté…
Généralement sorti en épreuves Pro 3 avec mon cavalier Maxime Debost, c’était la première fois que je montais [Ptit Paul de Terry]. Le cheval dérobe sur un petit directionnel sur le cross mais réalise un parcours sans faute à l’hippique, ce qui est prometteur pour l’avenir. Dans le CIC2* avec [Qurt de Montplaisir], sept ans, le parcours de cross a été plus difficile puisque je me trompe dans l’entrée d’une combinaison : cette erreur de parcours me vaut l’élimination. A ce moment, je commençais à croire que j’étais venu pour rien avec deux chevaux perdus en route...
Mais heureusement, Néros réalise un super cross avec plus de dix secondes d’avance sans même le pousser ! Je passe la ligne d’arrivée sur un cheval pas du tout éprouvé, et je remonte à la première place du classement. Néros passe brillamment l’hippique jusqu’à la fin du tour où mon cheval se met à se décaler. Le public s’imagine une dérobade mais vu que j’avais seulement deux points d’avance sur le deuxième du classement, je n’avais pas de joker : le cheval saute et me sauve l’honneur.






Grand Prix Replay : Avec vos bons classements à Vittel, Jardy, Pompadour et Compiègne, vous démarrez très en forme la saison!
Karim Laghouag : Normalement, je suis plus un cavalier de fin de saison : j’ai toujours du mal à me mettre en route mais cette année avec tous mes bons chevaux, j’ai de quoi m’amuser.
Mon fidèle huit ans Punch de l’Esques me donne des classements réguliers ; s’il n’est pas le meilleur en dressage, il est extrêmement fiable sur le cross et l’hippique. Il commence à acquérir une maturité physique et psychique qui me permet de le maîtriser d’avantage. Même s'il est jeune, je le sens capable de courir les JO !
[Chicago] que j’ai récupéré récemment est dans un phase de maturité plus avancée. Un peu brusque en dressage, Chicago peut aussi très bien endosser son rôle de fidèle serviteur pour Londres. Avec son propriétaire, nous envisageons d’aller sur tous les quatre étoiles!
Et mon cheval de tête [Havenir d Azac] est toujours au top malgré ses seize ans et continue même à progresser d’années en années !



Grand Prix Replay : Objectif Londres 2012 ? Et les qualifications ?

Karim Laghouag : C’est presque certain d’aller aux Jeux de Londres puisque il faut que l'on soit parmi les cinq nations qui ne sont pas encore qualifiés, or, les meilleures nations le sont déjà. Avec une équipe qui tient la route mentalement et sportivement, et avec des chevaux bien dans leur tête et dans leurs membres, je n’ai pas trop de soucis à me faire… Si l’on progresse en dressage tout en gardant les performances sur le cross et l’hippique, c’est possible ! En tous cas, je me donne à fond pour y arriver.
Si tout va bien d’ici là, j’irai courir les Championnats d’Europe de Luhmühlen en août prochain. Sachant que jusqu’à la fin de la préparation, on n’est jamais à l’abri d’un pépin… En attendant, je n’irai pas à Aix-la-Chapelle, épreuve très éprouvante pour les chevaux. J’irai en juillet à Saumur où certains des obstacles des Championnats d’Europe seront sur le cross de Saumur.



Grand Prix Replay : Quelle est votre formule magique pour rester si longtemps au plus haut niveau ?

Karim Laghouag : N’oublions pas qu’il y a forcément des hauts et des bas et ce qui ne me tue pas me rend plus fort! Nous sommes dans un système de pyramide, et je me bas pour aller vers la pointe !
Contrairement aux grands cavaliers comme [William Fox Pitt] ou [Mary King] qui ont très souvent des chevaux arrêtés, j’ai eu la chance d’avoir toujours des chevaux en pleine santé. Je les choisi dans le sang mais solides avec une bonne locomotion et du jump. La morphologie du cheval est aussi très importante : s’il est élancé, proportionné et a une belle amplitude, il sera forcément meilleur. Dans mes écuries, je n’ai aucun cheval parfait mais l’avantage d’un cheval de complet est que l’on peut toujours l’améliorer. Le fait de travailler tous les muscles des chevaux leur permet de rester au top plus longtemps qu’un cheval de dressage ou de CSO.
 

Propos recueillis par Louise Vandamme