Laurent Mosti s'impose à Fontainebleau
C’était, dans le milieu de l’endurance française, le rendez-vous le plus attendu de ce début de saison : Fontainebleau, son Grand Parquet, ses chevaux, après avoir accueilli tant de disciplines, se mettaient enfin à l’endurance internationale ! Et pour cette première, c’est le Sudiste Laurent Mosti qui l’emporte !
De l’avis général, cette première course d’endurance à Fontainebleau est un grand succès : le nouveau profil du Grand Parquet a largement séduit les endurants, parfois habitués à des conditions moins cossues. Toutefois, certains auraient préféré deux jours de compétition, qui auraient permis aux cavaliers d’engager deux chevaux. Quatre courses étaient en effet programmées sur une même journée : deux de 90km (CEI 1* et CEN Amateur 1 Grand Prix) et deux de 120km (CEI 2* et CEN Amateur Elite). La CEI 1* est remportée par Julie Jacquet sur Paous el Maklouf, alors que sur le même parcours, la CEN voit la victoire de la jeune (quatorze ans) Marie Jess, qui courait ici sa première course de 90km en vitesse libre. Sur la 120 nationale, c'est Caroline Paul en selle sur Lamtara de Kerleau qui signe la plus belle performance avec quatre boucles à 18,029km/h de moyenne.
Du côté de la CEI 2*, la course avait attiré de jolies têtes d’affiche ! Jugez plutôt : les vice-championnes du monde Virginie Atger et Cécile Miletto-Mosti, leur camarade quatrième à Lexington, Jean-Philippe Frances, sa compagne allemande Sabrina Arnold, médaille de bronze aux JEM 2010, des Belges, des Espagnols, des représentants du sultanat d’Oman. Pour autant, sous les yeux attentifs des coachs français, Bénédicte Emond, et allemand, Jean-Louis Leclerc qui officiait en tant que vétérinaire, la course n’avait pas vocation à jouer un quelconque rôle de sélection en vue des championnats d’Europe de Florac. Un rôle prématuré, mais surtout un attribut qui n’aurait pas collé au profil de la course de Fontainebleau : roulante, galopante, offrant peu de dénivelés (quelques rochers de Fontainebleau). Bref, une course bien différente de celle qui se courra dans les Cévennes en septembre prochain.
Sur la première boucle, les stars de la discipline donnent le ton et Virginie Atger, sur Hadia de Jalima prend la tête du provisoire. Elle est en revanche sévèrement rattrapée dès la deuxième boucle : Pierre Arnould termine en tête, mais le Belge ne repartira pas du contrôle vétérinaire. La course s’arrête à mi-chemin pour lui, au profit d’un petit groupe de tête, trois cavaliers qui jusqu’au dernier moment, se relaieront à la pole position de la course : Laurent Mosti, Jean-Philippe Frances et Sabrina Arnold. En tête à quelques kilomètres de l’arrivée, l’Allemande sera distancée par Laurent Mosti et Psikadelik, mais plus surprenant, par la Française Enora Boulenger, qui affichait pourtant au départ de la quatrième boucle un retard de plus de 6min30 sur la tête de la course. Au sprint, Laurent Mosti l’emporte, Enora est deuxième avec Orlando de la Forêt, Sabrina Arnold troisième avec Patch de la Majorie.
« La stratégie était de partir au train, sans mettre les chevaux dans le rouge d’entrée, de laisser venir les autres, d’attendre qu’ils fassent un peu le forcing, et de remettre du train lorsqu’ils avaient rattrapé », commentait le vainqueur qui termine sa course sur une moyenne de 24,5 km/h lors de la quatrième boucle. « On avait quelques interrogations autour de la jument : nous l’avons récupérée il y a trois mois seulement, elle vient de l’élevage de Luriecq qui se situe au-dessus de Saint-Etienne. Elle terminait l’an dernier dixième du Mondial des sept ans et confirme donc ; on verra dans les quinze jours comment elle encaisse cette course et soit elle fera le pré-ride en Angleterre en vue des championnats du monde de l’an prochain, soit elle tente une pré-sélection pour Florac cette année. » Moins de chance en revanche pour Enora Boulenger, dont le cheval, qui gagnait l’an dernier la 130 de Tarbes, a été vendu aux Emirats suite à Fontainebleau.
A Fontainebleau, Daniel Koroloff