« C?EST UN NOUVEAU CHALLENGE POUR MOI », MICHEL ROBERT



On apprenait ce matin la vente de la jument fétiche de [Michel Robert], [Kellemoi de Pepita]. Cette fille de Voltaire a quitté ce matin les écuries de son cavalier pour rejoindre le Qatar et le Sheik Ali Bin Khalid Al Thani.

 

 
« Les Qataris m’ont demandé si la jument était à vendre et dans un premier temps je n’ai pas donné suite à cette approche. Puis, ils ont insisté et j’ai accepté leur proposition une heure après la mort d’Hickstead à Vérone. J’étais un peu partagé, mais ils sont venus l’essayer et ça s’est très bien passé, ils l’ont beaucoup aimé et l’ont acheté », commente Michel Robert avant d’ajouter : « Il y a des bons et des mauvais côtés dans notre sport. J’aurais bien voulu la garder, mais il faut aussi rentabiliser et faire tourner les écuries ».

 
Bien que signataire du contrat JO-JEM, Kellemoi de Pepita va donc vivre une nouvelle aventure au Qatar où les cavaliers s’équipent en vue des Jeux olympiques de Londres. « Le contrat n’empêche pas les propriétaires à vendre leurs chevaux, ça tout le monde le sait bien. Il y a un an, j’avais dit à la Fédération française d’équitation que l’on ne pouvait pas obliger un propriétaire à garder son cheval à condition de faire concurrence au niveau du prix de vente, ce que la FFE ne peut pas faire », souligne le médaillé d’argent des derniers championnats d’Europe.
 

 
« Je ne suis plus dans la course aux Jeux olympiques »

 
A moins d’un an des Jeux olympiques de Londres, c’est donc une grosse perte pour le cavalier de soixante-trois ans mais aussi pour l’équipe de France de saut d’obstacles puisque le couple faisait figure de pilier comme il l’avait encore prouvé à Madrid en septembre dernier. « C’est évident que cette vente me retire complètement de la course aux Jeux olympiques. C’est une période où les chevaux prennent de la valeur, avant le 31 décembre, et où les ventes sont plus fréquentes. Nous savons que le Qatar investit beaucoup en ce moment ».   
Mais si Michel Robert perd aujourd’hui sa jument de tête, il compte cependant sur le reste de son piquet de chevaux pour prendre rapidement la relève au plus haut niveau. « J’ai plusieurs chevaux qui suivent pour la relève : [Nenuphar Jac], [Kaloe des Perrieres], qui va très bien, et Catapulte. Je vais aussi rechercher de nouveaux chevaux, c’est un nouveau challenge pour moi », tempère-t-il.

 
Et si nous lui parlons de retraite envisagée, la réponse du doyen des cavaliers français est très claire : « Non, pas encore. Même si cela fait quinze ans que l’on me parle de ma retraite, je crois qu’il va falloir en attendre quinze de plus ». Avec encore de très bons résultats tout au long de l’année 2011, avec entre autres une victoire dans l’étape Coupe du monde de Vigo et une deuxième place dans le Grand Prix du CSIO 5* de Dublin, Michel Robert se tourne vers l’avenir mais ne s’arrête pas sur les Jeux équestres mondiaux de 2014. « Je souhaite rester classé parmi les trente meilleurs cavaliers mondiaux,  sortir en concours et être présent sur les grands événements à chaque fois dans la mesure du possible. Ma vie ne s’arrête pas aux Jeux olympiques ou aux championnats du monde, ce n’est pas une fin en soi ».
 

E.M