Nicolas Tayol, la recette d’une reconversion réussie
Passé professionnel depuis quelques années seulement après une belle carrière en entreprise, Nicolas Tayol, cavalier et marchand rhônalpin récemment classé dans les Grands Prix CSI 2* de Bourg-en-Bresse, Fontainebleau et Cluny, a accueilli GRANDPRIX dans ses écuries de Ballaison, en Haute-Savoie. Portrait.
C’est dans un écrin de verdure dominant le Léman que Nicolas Tayol a choisi d’installer sa structure de valorisation et de commerce de chevaux. Avec son épouse, Alexandra, et leurs deux enfants, Victoire et Arthur, il a rejoint en 2016 les terres de l’élevage de Boisy, créé par son beau-père, Gérard Turrettini. Un virage radical pour ce cavalier issu d’une famille d’amateurs passionnés : diplômé d’une école de commerce, il a en effet officié plusieurs années auprès de son père au sein de la société Guyot Vins, tout en tissant des liens solides avec de grands cavaliers, marchands et propriétaires, comme Francois Fedry, ayant participé à plusieurs ventes importantes en France, Helena et Peter Weinberg en Allemagne, Jérôme Ringot et Laurent Guillet en Auvergne-Rhône-Alpes et plus récemment Werner Keller en Suisse.
C’est dans ce cadre exceptionnel, chaleureux et accueillant qu’évolue le piquet de Nicolas, où se côtoient jeunes de cinq à sept ans et montures plus expérimentées. Des chevaux dédiés au saut d’obstacles de très bon, voire de haut niveau, tous à vendre. “Sauf ceux d’Alexandra, évidemment”, s’amuse-t-il. “J’ai également deux chevaux de quatre ans au travail chez Eddy Seguin, et nous collaborons aussi avec Philippe Bernard, ami et cavalier de l’élevage.” Indépendant et autonome, il est simplement accompagné sur le plat par Manuel Eichner, qui fut son tout premier enseignant et auquel il est très attaché. “C’est un excellent technicien, dont j’apprécie beaucoup l’œil.”
Cavalier consciencieux…
Ses écuries, ultra-fonctionnelles et impeccablement tenues, comptent une quinzaine de boxes spacieux donnant directement sur des paddocks. Elles sont installées dans une ancienne étable magnifiquement rénovée et surplombent une carrière qui offre une vue sur le lac. En contre-bas se trouve un terrain en herbe vallonné, sans oublier un manège, flambant neuf, qui est venu s’ajouter à l’ensemble l’automne dernier.C’est dans ce cadre exceptionnel, chaleureux et accueillant qu’évolue le piquet de Nicolas, où se côtoient jeunes de cinq à sept ans et montures plus expérimentées. Des chevaux dédiés au saut d’obstacles de très bon, voire de haut niveau, tous à vendre. “Sauf ceux d’Alexandra, évidemment”, s’amuse-t-il. “J’ai également deux chevaux de quatre ans au travail chez Eddy Seguin, et nous collaborons aussi avec Philippe Bernard, ami et cavalier de l’élevage.” Indépendant et autonome, il est simplement accompagné sur le plat par Manuel Eichner, qui fut son tout premier enseignant et auquel il est très attaché. “C’est un excellent technicien, dont j’apprécie beaucoup l’œil.”
… et marchand avisé
Prenant plaisir à écumer les CSI 2* et les concours Jeunes Chevaux, Nicolas est également un marchand à l’œil affuté, qui vend chaque année entre vingt et vingt-cinq chevaux partout dans le monde. Sillonnant l’Europe avec Werner Keller, célèbre marchand suisse qui l’a épaulé lors de sa reconversion professionnelle, il déniche de jeunes espoirs aux moyens suffisants pour évoluer à terme à 1,40 m et plus. “Des chevaux respectueux, modernes, avec une certaine classe de galop, et surtout un bon œil.”Lorsqu’il évoque son métier, ses propos sont humbles, clairs et directs. “Il faut savoir se montrer aussi rationnel que passionné. Je sais exactement ce que chaque cheval me coûte, mais au-delà de cet aspect, je connais parfaitement chacun d’eux et sais exactement vers quel type de cavalier les orienter. De fait, mes chevaux sont rarement essayés plus de deux fois. C’est un fonctionnement qui me tient à cœur. Ici la qualité prime sur la quantité. Je tiens d’ailleurs à saluer le Dr Laurent Mangold. Grâce à sa grande compétence d’observation et sa connaissance des chevaux, il m’est très précieux lors des visites vétérinaires d’achat. Lorsqu’il me dit qu’un cheval a un bon bilan clinique et radiologique, il ne se trompe jamais”, apprécie Nicolas Tayol, avant de poursuivre: “L’image du marchand a besoin d’être redorée. Il est important de clarifier notre position et de mettre en place de nouveaux outil, tels qu’un contrat liant le cavalier, lorsque celui-ci est amateur, son coach et le marchand. Nous devons pouvoir assurer un retour gagnant à chacun: un suivi pour le cavalier et sa nouvelle monture, une rémunération connue et justifiée pour le coach, et l’assurance pour le vendeur que le couple sera rapidement fonctionnel et compétitif.”
Il faut croire que cette méthode paie, car Nicolas peut se targuer de ventes souvent marquantes, à l’instar de Marie Pellegrin-Etter, qui a fait l’acquisition en 2016 d’Alcazar du Moulin (récent vainqueur du GP CSI*** de Busto Arsizio), alors qu’il lançait tout juste son écurie de commerce. Citons également parmi ses clients Katie et Henri Prudent, ou encore Yuri Mansur. Les jeunes étoiles montantes du CSO français et suisse s’équipent aussi régulièrement chez lui, à l’instar de Laura Abou avec Bijou de Caverie (1,30m – 1,35m), Hugo et Alex Carlet avec Fany de la Vaulx (1,35m – 1,40m) et Bingo d’Ovale (1,45m et CSIO Jeunes Cavaliers), ou encore Alicia Mottu avec Veneur de la Luth (épreuves Junior Suisse). Last but not least, on notera le récent passage chez lui de Janika Sprunger et Henrik von Eckermann, venus essayer quelques chevaux.
Un entourage solide
La force de l’écurie de Nicolas Tayol repose sur un travail d’équipe. Il y a Alexandra, régulièrement classée à 1,35 m avec les produits de l’élevage de Boisy, mais aussi deux employées à plein temps, Elsa et Noémie, “deux perles rares, qui ont appris très vite et travaillent merveilleusement bien”. Sans oublier le sellier Delgrange, son sponsor depuis peu, et les camions de concours Victory, une marque qu’il a récemment lancée avec Thierry Ramage, son ami carrossier établi à Villefranche-sur-Saône, qui propose des camions haut de gamme réalisés sur mesure, un à deux sortant à ce jour de l’atelier chaque mois.Vis-à-vis de son piquet actuel, Nicolas Tayol se montre enthousiaste: “Queensland Z (Quaprice), avec laquelle je m’entends très bien, est régulièrement classée à 1,45 m, et il lui reste une belle marge de progression. Chelsea NT (Holst, Clinton) débutera prochainement à 1,45m. J’ai également acquis récemment deux très bonnes juments sept ans, dont une vraie crack chez le Belge Niels Bruynseels. Cette saison, je compte participer aux concours de Megève, Chazey-sur-Ain, Mâcon, Gorla Minore en Italie, puis Waregem en Belgique, avec bien sûr en ligne de mire le salon Equita Longines de Lyon, si je dispose de chevaux compétitifs pour y réussir de bonnes choses.” De bien belles perspectives pour 2019 et les années à venir.
Visitez le site des ventes de Nicolas Tayol ainsi que la page Facebook officielle de l'élevage de Boisy.