Gudrun Patteet prend ses quartiers dans la première édition du Lausanne Longines Masters

Après la Normande Pénélope Leprévost en 2011 et l’Australienne Edwina Tops Alexander en 2018, toutes deux à Paris, la Belge Gudrun Patteet est devenue aujourd'hui la troisième femme à remporter un Grand Prix 5* de la série des Longines Masters. L'Italienne Giulia Martinengo Marquet l'a secondée avec Elzas, suivie du Belge Nicola Philippaerts et Katanga van het Dingeshof. Côté français, la meilleure performance a été l'œuvre de Pierre-Alain Mortier, septième avec l'excellent Just Do It R.



Elles n’étaient pourtant que deux amazones parmi les sept cavaliers qualifiés pour le barrage du Grand Prix 5* de Lausanne aujourd'hui, mais elles ont brigué les deux premières places de l'épreuve! La concurrence n'a pu que constater la suprématie de la gent féminine cet après-midi, place Bellerive, dans ce décor bucolique qui a tant plu aux différents acteurs de cette première édition du Longines Masters de Lausanne. Les spectateurs également se sont laissés charmer par ce décor singulier : ils ont été 18 000 visiteurs sur les quatre jours de l’évènement, dont 2 500 VIP, à profiter de ce spectacle époustouflant.

Meilleure des quarante-trois partants, Gudrun Patteet a pu compter sur le talent et l'énergie de son super Sea Coast Pebbles Z, ce qui a fait la différence aujourd’hui selon le grand Éric Navet, multimédaillé français, de passage en Suisse, qui observait discrètement ce barrage. En sortie de piste, la lauréate a confirmé toute la particularité de son hongre de treize ans. “Si j’ai gagné aujourd’hui, c’est parce que Pebbles est un cheval très rapide naturellement J'ai gagné du temps un peu partout sur le parcours, j’ai tourné court et son dynamisme a fait le reste! C’était d’ailleurs un parcours très bien construit (signé par le Français Grégory Bodo, ndlr) en première manche, il y avait des petites fautes un peu partout. Et visiblement le barrage a convenu à Pebbles. C’est un cheval que je monte depuis qu’il a huit ans. Il est exceptionnel, mais un peu spécial, au-delà du simple fait qu’il harpe du postérieur droit. C’est un cheval très gentil aux écuries, très calme, mais dès que l’on monte dessus, il est très chaud, alors je lui ai organisé un mode de vie sur mesure! Il n’est jamais au box et passe sa vie dehors, dans un petit pré avec un abri où il rentre et sort à sa guise. Je dois toujours lui inventer un travail différent, des sorties en forêt, etc. En concours, je ne le monte jamais sur le plat par exemple. On le longe et je monte dessus pour passer quelques barres et partir en piste.“ Visiblement, cette gestion fonctionne puisque le couple a signé un barrage parfait en 37“78, soit plus d'une demi-seconde d'avance sur sa plus proche concurrente, Giulia Martinengo Marquet.


Giulia Martinengo Marquet a donc terminé deuxième de l'épreuve reine de Lausanne, franchissant la ligne d'arrivée du barrage en 38“45. “L'aviatrice italienne“, puisqu'elle monte dans le cadre d’un programme de haut niveau sous l’uniforme de l’armée de l’air, s'est avouée une nouvelle fois très fière de parvenir à cette belle deuxième place avec Elzas. “Je ne suis absolument pas frustrée d’être deuxième de ce Grand Prix car je suis fière de mon cheval qui a sauté de manière magnifique!“, a-t-elle confié. “Avec mon mari, nous formons et valorisons nous-mêmes de jeunes chevaux et Elzas est issu de ce système. Autre raison de ne pas avoir de regret, c’est que Lausanne est un concours formidable et c’est déjà merveilleux d’être ici et cette deuxième place me comble.“ Ce qu'a ensuite confirmé le meilleur homme du classement, le Belge Nicola Philippaerts, troisième à 1“85 secondes de sa compatriote avec Katanga van het Dingeshof. “Je suis très heureux d’avoir pu monter ici. C’était le premier Grand Prix 5* de ma jument et elle s’est très bien comportée!“

Auteurs de deux doubles sans-faute, les Suisses Paul Estermann et Walter Gabathuler se sont classés quatre et cinquième avec Lord Pepsi et Silver Surfer. Après avoir fait sensation au CSIO 5* de La Baule mi-mai, où il avait remporté la Coupe des nations, le Cordano CH de leur compatriote Niklaus Rutschi a terminé sixième, écopant d'une faute au barrage. Une faute également au barrage, mais sûrement une très grande satisfaction pour Pierre-Alain Mortier, qui a signé la plus belle performance de sa jeune carrière en finissant septième sur son excellent Just Do It R.

Belle performance aussi pour Philippe Rozier et le fabuleux Rahotep de Toscane, déjà victorieux de l'épreuve phare avant-hier, qui n'ont quitté la première manche qu'avec un point de temps dépassé. Le Selle Français, champion olympique par équipes à Rio de Janeiro en 2016, semble retrouver toutes ses facultés! Malheureusement, ce Grand Prix s'est moins bien passé pour le frère du Bellifontain, puisque Thierry Rozier, deuxième de l'épreuve majeure vendredi, a préféré en rester là après trois fautes sur Venezia d'Écaussinnes. Même pour Simon Delestre, qui a abandonné après plusieurs fautes d'Hermès Ryan des Hayettes. On n'a compté qu'une seule faute pour Pénélope Leprevost et Andiamo Semilly, deux pour Alexandra Paillot et Polias de Blondel, et neuf points pour Edward Levy et Agathe Vacher, associés à Drag du Buisson Z et Casjana.