Benoît Cernin : “Être champion de France est un titre important, mais on ne se bat pas contre les meilleurs“

Voici la réaction de Benoît Cernin, sacré champion de France Pro Élite aujourd'hui au Grand Parquet de Fontainebleau avec Uitlanders du Ter :



“Je pense que les mots viendront pendant le trajet du retour, avec mes chevaux à l'arrière... Cette journée fut remplie d'émotions. D'habitude, mes parents ne viennent jamais me voir quand les concours sont loin de la maison. La seule fois où ils sont venus me voir, c'était quand j'avais douze ans et que je suis devenu champion du Critérium des As Juniors, ici, à Fontainebleau! Ils sont venus cette semaine et ils m'ont énormément apporté. Je suis très heureux également pour mes propriétaires, Thierry et Isabelle Ghidalia, qui avaient acheté Uitlanders aux ventes Fences à trois ans.

Pourvu que cet enchaînement de victoires dure toujours! Éric Levallois était dans mes écuries avant de venir ici, parce qu'il m'a confié des chevaux, et il m'a apporté des petits détails qui vont me servir. Cela m'a vraiment bien aidé!
Déjà, la veille de la Chasse, je n'ai pas pu beaucoup dormir parce que je cogitais énormément. Le lendemain, j'ai écopé d'une faute inhabituelle sur le numéro un. J'étais dix-huitième après le premier jour. Je savais que si je voulais remonter, il me fallait impérativement des sans-faute. Uitlanders était très frais aujourd'hui, très disponible ; j'aurais même pu refaire un tour! Le terrain était très bon hier et aujourd'hui. Les habitués le connaissent bien, il est en dénivelé et certains chevaux ne sont pas prêts. Moi, j'ai la chance de pouvoir m'entraîner sur un terrain similaire chez moi! Le championnat de France était un objectif cette année. Forcément, je vis bien cette victoire parce que je travaille tous les jours pour ça. Aujourd'hui, tout le monde ne se souvient pas du titre de champion de France. Et de plus en plus! Champion de France est un titre important, mais à la fin, on ne se bat pas contre les meilleurs... Les très bons cavaliers qui courent sur les CSI 5* ne sont jamais là. C'est dommage parce que faire face aux plus grands nous fait progresser. C'est dommage même pour le public... J'ai eu la chance de participer à quelques CSI 5* (Saint-Gall, Hickstead ou Genève notamment, ndlr) et c'est sûr que vous êtes entourés des meilleurs au monde! Quand vous gagnez une épreuve dans ces concours-là, c'est vrai que c'est autre chose.

Quant à mon système, j'ai pour l'instant vingt-cinq chevaux dans mes écuries. Même si j'ai pas mal de chevaux d'âge, je forme des jeunes moi-même, en duo avec une cavalière-maison récemment arrivée. La formation est très important pour durer dans ce sport. Vous voyez parfois des bons cavaliers qui ne sont plus au top parce qu'ils n'ont pas eu de jeunes chevaux à former ou pas le système adéquat. Faire des CSI 5* tous les week-ends n'est pas ce qui m'intéresse. J'aime former des chevaux pour les plus grandes échéances, à savoir les Coupes des nations et les grands championnats.“