«Je suis humblement fier de ma nomination !»
C’est désormais officiel. Jean-Maurice Bonneau, l’ex-entraîneur de l’équipe de France de saut d’obstacles, qui avait rapporté l’or par équipe des Jeux équestres mondiaux de Jerez en 2002, a signé pour le Brésil. Il est désormais le chef d’équipe de la talentueuse formation qui compte notamment dans ses rangs Rodrigo Pessoa ou Alvaro Affonso de Miranda.
Jean-Maurice Bonneau répond aux questions de Grand Prix Replay sur ses nouvelles fonctions.
Grand Prix Replay : Comment s’est construite cette nouvelle collaboration avec le Brésil ?
Jean-Maurice Bonneau : J’ai eu un premier contact avec la confédération brésilienne lors des Jeux équestres mondiaux de Lexington. Le comité olympique brésilien avait soulevé une question fondamentale : la plupart des grands cavaliers brésiliens étant installés en Europe, comment parvenir à développer le haut niveau sur place. L’objectif était de trouver un système qui permette d’intégrer un cavalier « local » dans l’équipe première pour les prochaines grandes échéances. On a donc parlé de ce projet avec le Président de la confédération, et cela a abouti la semaine dernière avec la signature du contrat. Mon background d’ancien sélectionneur de l’équipe de France a bien sûr joué pour moi, et j’avais également le soutien des cavaliers de l’équipe comme Rodrigo et Doda.
Grand Prix Replay : Votre mission consistera donc à vous occuper des ténors brésiliens, mais pas seulement…
Jean-Maurice Bonneau : Une fois par mois, j’irai au Brésil. Nous allons mettre en place un système de sélection objectif et subjectif, afin de choisir un cavalier qui sera intégré dans l’équipe qui participera aux Jeux panaméricains, en octobre. Ainsi, je serai là-bas du 5 au 10 avril, à Rio, du 26 au 30 à Taiba, du 1er au 8 mai, à Porte Alegre, pour des sortes de « trials », et en juin, il y aura les championnats brésiliens. A partir de ces quatre concours, on pourra faire une sélection. Le cavalier choisi viendra en Europe pour continuer sa préparation.
Grand Prix Replay : Qu’en sera-t-il de votre travail avec les meilleurs cavaliers brésiliens ?
Jean-Maurice Bonneau : Pour ceux qui sont en Europe, l’objectif sera de les rassembler sur quelques étapes de la Coupe des nations, ce qui n’était pas le cas auparavant. J’essaierai d’avoir des places par exemple pour Lisbonne ou Copenhague. Il faut que les cavaliers s’entraînent aux épreuves par équipes. Après, ce qui n’est pas évident, c’est que j’aurai des cavaliers sur trois continents, avec par exemple Rodrigo Pessoa, qui passe plusieurs mois aux Etats-Unis. Et ils ne sont pas nombreux dans l’équipe. Il faudra donc optimiser l’emploi du temps de chacun, et étoffer le groupe.
Grand Prix Replay : Avec la perspective des Jeux olympiques de Rio, c’est dans un grand défi que vous vous lancez ?
Jean-Maurice Bonneau : Mon contrat court jusqu’à fin 2012, après les Jeux de Londres. Il est renouvelable, mais on n’en est pas encore là. En deux ans, ce sera bien sûr difficile d’obtenir tous les résultats, mais je veux donner de l’espoir. Comme lorsque j’ai aidé Bruno Broucqsault à gagner la Coupe du monde, je veux montrer que c’est possible, que la victoire n’est pas réservée à quelques cavaliers. C’est ma philosophie et je ne veux pas la changer. Je souhaite aussi souligner, qu’à la différence de mon expérience en équipe de France, là, je ne suis pas seul. Rodrigo Pessoa est à mes côtés en tant qu’entraîneur. De plus, ce n’est pas un temps plein, je garde des activités à côté, ce qui me permettra de garder un peu de fraîcheur et de recul, et d’éviter d’être usé par la fonction, comme cela avait pu être le cas en France. Je suis en tout cas très heureux de cette nomination. Etre demandé au Brésil, auprès de cavaliers tels que Pessoa… Je suis humblement très fier ! Et j’assumerai ma fonction avec mes tripes et mon cœur !
Propos recueillis par ACL.