“Je n’ai peur de personne !”, Thais Meheust
Les Championnat d’Europe Longines FEI de concours complet Jeunes Cavaliers sont lancés ! Ce matin, Thais Meheust a présenté Quamilha dans l’épreuve présentée par Devoucoux, un rendez-vous dans lequel l’amazone de vingt-et-un ans a frôlé les 73%, ce qui la place pour l’heure septième en individuel. Pour GRANDPRIX-Replay, celle qui courre cette année ses huitièmes championnats d’Europe, les derniers en jeunes, s’est confiée.
GRANDPRIX-Replay.com : Pourquoi avez-vous choisi de faire du concours complet ?
Thais Méheust : Je viens d’une famille de cavaliers puisque ma grande sœur et mon grand frère ont fait du cheval avant moi. Ma sœur a décidé de faire du cheval et on l’a tous suivie. Elle a fait du saut d’obstacle et du concours complet amateur. Puis mon frère, Maxence Méheust, a fait les épreuves Juniors et les Poneys en concours complet. Moi, j’ai fait du poney-club, puis j’ai très vite fait du concours complet et du saut d’obstacles. J’ai suivi mon frère sur les Tournées des As, puis j’ai eu un poney B. Après, tout s’est enchaîné très vite puisque j’ai fait les poneys D, les championnats d’Europe, puis je suis passée à cheval, car à quatorze ans j’étais déjà très grande. Donc j’ai enchaîné sur les Juniors, puis de fil en aiguille, je me suis retrouvée ici, en Jeunes cavaliers, à courir mes huitièmes championnats d’Europe.
GPR. : Comment s’organise votre système ?
T.M. : Mes parents ont une écurie de propriétaires orientée en saut d’obstacles et concours complet. Comme coach de concours complet et cavalier, on a Stéphane Landois, qui est cavalier qui commence à très bien tourner en CCI 3* et en Pro Élite. C’est mon coach à la maison et en concours et celui qui m’aide avec mes chevaux au quotidien. Je travaille aussi avec un cavalier de saut d’obstacles, Gilbert Doerr. À côté de ça, comme je fais partie de l’équipe de France depuis longtemps, on y est très encadrés avec les stages fédéraux.
J’ai la chance d’avoir des parents qui ont beaucoup investi pour ma réussite scolaire et en équitation. J’ai aussi un groom qui m’aide pour mes quatre chevaux, et qui me fait gagner le plus de temps possible. Souvent, je monte le matin et je travaille l’après-midi, donc je rate des cours. Mais l’année prochaine, je vais passer en enseignement à distance, parce qu’il y aura plus de travail (elle rentre en troisième année de licence de droit, ndlr).Cela va me permettre de gagner du temps sur les allers-retours, et de pouvoir me concentrer aussi bien sur mes études que sur l’équitation. J’espère avoir la maturité et l’intelligence de réussir à manier les deux, d’autant plus qu’il n’y a pas d’aménagement possible avec le sport de haut niveau.
GPR. : Comment avez-vous rencontré votre cheval Quamilha, avec qui vous avez décroché trois médailles européennes par équipes ?
T.M. : On a acheté Quamilha à trois ans, il en a maintenant quatorze. Il a été jusqu’à ses six ans chez Nicolas Touzaint, parce qu’on l’a acheté chez lui. À l’époque, mon grand frère devait le récupérer vers les six-sept ans. Mais il a arrêté de monter à cheval ; c’est au même moment qu’on s’est dit que je devrais passer à cheval. À l’origine, il devait être vendu car il fait 1,75m ; pour moi, à quatorze ans, cela semblait être un trop grand cheval à gérer. Je l’ai quand même essayé, et je me suis très bien entendue avec lui. Nous avons fait une saison d’Amateur 2 Grand Prix, et puis j’ai été aux championnats d’Europe Junior l’année suivante. C’est un cheval qui est très bien dressé, très à l’écoute.
J’espère également qu’il pourra m’emmener en Coupes des nations, car j’aimerais beaucoup en faire, et tourner sur le Grand National, en Pro Élite. En revanche, je ne pense pas que je pourrai l’emmener sur formats longs, parce qu’il va avoir quinze ans, et je pense que ce sera trop tard dans sa carrière. Je ne veux pas le griller. Il paraît qu’il y a des chevaux qui marquent nos vies, et je sais que ce cheval-là aura marqué la mienne. C’est lui qui m’a amenée jusqu’ici, il est toujours présent pour moi et c’est mon meilleur ami.
Thais Méheust : Je viens d’une famille de cavaliers puisque ma grande sœur et mon grand frère ont fait du cheval avant moi. Ma sœur a décidé de faire du cheval et on l’a tous suivie. Elle a fait du saut d’obstacle et du concours complet amateur. Puis mon frère, Maxence Méheust, a fait les épreuves Juniors et les Poneys en concours complet. Moi, j’ai fait du poney-club, puis j’ai très vite fait du concours complet et du saut d’obstacles. J’ai suivi mon frère sur les Tournées des As, puis j’ai eu un poney B. Après, tout s’est enchaîné très vite puisque j’ai fait les poneys D, les championnats d’Europe, puis je suis passée à cheval, car à quatorze ans j’étais déjà très grande. Donc j’ai enchaîné sur les Juniors, puis de fil en aiguille, je me suis retrouvée ici, en Jeunes cavaliers, à courir mes huitièmes championnats d’Europe.
GPR. : Comment s’organise votre système ?
T.M. : Mes parents ont une écurie de propriétaires orientée en saut d’obstacles et concours complet. Comme coach de concours complet et cavalier, on a Stéphane Landois, qui est cavalier qui commence à très bien tourner en CCI 3* et en Pro Élite. C’est mon coach à la maison et en concours et celui qui m’aide avec mes chevaux au quotidien. Je travaille aussi avec un cavalier de saut d’obstacles, Gilbert Doerr. À côté de ça, comme je fais partie de l’équipe de France depuis longtemps, on y est très encadrés avec les stages fédéraux.
J’ai la chance d’avoir des parents qui ont beaucoup investi pour ma réussite scolaire et en équitation. J’ai aussi un groom qui m’aide pour mes quatre chevaux, et qui me fait gagner le plus de temps possible. Souvent, je monte le matin et je travaille l’après-midi, donc je rate des cours. Mais l’année prochaine, je vais passer en enseignement à distance, parce qu’il y aura plus de travail (elle rentre en troisième année de licence de droit, ndlr).Cela va me permettre de gagner du temps sur les allers-retours, et de pouvoir me concentrer aussi bien sur mes études que sur l’équitation. J’espère avoir la maturité et l’intelligence de réussir à manier les deux, d’autant plus qu’il n’y a pas d’aménagement possible avec le sport de haut niveau.
GPR. : Comment avez-vous rencontré votre cheval Quamilha, avec qui vous avez décroché trois médailles européennes par équipes ?
T.M. : On a acheté Quamilha à trois ans, il en a maintenant quatorze. Il a été jusqu’à ses six ans chez Nicolas Touzaint, parce qu’on l’a acheté chez lui. À l’époque, mon grand frère devait le récupérer vers les six-sept ans. Mais il a arrêté de monter à cheval ; c’est au même moment qu’on s’est dit que je devrais passer à cheval. À l’origine, il devait être vendu car il fait 1,75m ; pour moi, à quatorze ans, cela semblait être un trop grand cheval à gérer. Je l’ai quand même essayé, et je me suis très bien entendue avec lui. Nous avons fait une saison d’Amateur 2 Grand Prix, et puis j’ai été aux championnats d’Europe Junior l’année suivante. C’est un cheval qui est très bien dressé, très à l’écoute.
J’espère également qu’il pourra m’emmener en Coupes des nations, car j’aimerais beaucoup en faire, et tourner sur le Grand National, en Pro Élite. En revanche, je ne pense pas que je pourrai l’emmener sur formats longs, parce qu’il va avoir quinze ans, et je pense que ce sera trop tard dans sa carrière. Je ne veux pas le griller. Il paraît qu’il y a des chevaux qui marquent nos vies, et je sais que ce cheval-là aura marqué la mienne. C’est lui qui m’a amenée jusqu’ici, il est toujours présent pour moi et c’est mon meilleur ami.
“Si on est bons, on pourrait repartir avec une médaille”
GPR. : Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans le complet ?T.M. : La relation avec l’animal. Ce que j’aime, c’est que l’on partage ces moments de dressage, à la recherche du pli, de l’appuyer etc. et qu’après, on part ensemble sur de gros cross, plus ou moins techniques, plus ou moins longs, et que le lendemain on se dise “maintenant, tout ce qu’on avait ouvert, on le referme !”Les chevaux nous donnent tellement en complet. Pour moi, ce sont les meilleurs chevaux, parce qu’ils sont capables de faire les trois tests. Bien sûr, le cross c’est génial, je ne pourrai jamais m’en passer, mais c’est vraiment parce qu’on partage ça avec nos chevaux.
GPR. : Quel était votre objectif cette année ?
T.M. : C’est ma dernière année en Jeunes Cavaliers, donc je voulais boucler la boucle. Je suis très contente parce que j’ai participé à mes premiers championnats d’Europe avec Quamilha, et que je vais finir ces années jeunes avec lui, à nouveau en quatrième de l’équipe. Risotto Mail était lui aussi prêt, mais on a décidé avec le staff que je prendrais Quamilha, et c’est vrai que le côté sentimental est entré en ligne de compte pour ma part. À la fin de l’année j’aimerais refaire du 3*, que ce soit avec lui ou Risotto, qui va faire un 3* au Haras du Pin justement.
GPR. : Comment abordez-vous ces championnats d’Europe Longines FEI, et notamment le cross ?
T.M. : Je pense qu’en France, on a tout pour réussir. On a eu une bonne saison, les chevaux allaient très bien au stage de préparation. En tous cas, je ne pars pas inquiète ; si on est bons, on pourrait repartir avec une médaille. Je ne sais pas laquelle, car on ne sait pas comment les autres sont prêts.
Quant au cross, il est intéressant parce qu’ils ont beaucoup joué sur le tracé : on a pas mal d’obstacles qui sont sur des courbes ou en sortie de tournant, donc c’est vrai que ça change un peu. Et puis on change beaucoup de décors à travers le parcours, donc je pense que les chevaux seront plus sensibles à l’environnement. Le passage dans le Grand Parquet sera sans doute impressionnant pour les chevaux, tout comme le dernier gué dans la forêt. Sur le plan technique, je pense que tout est très clair ; les distances sont bonnes, à aucun moment on se dit “par où on va passer ?”Je pense toutefois que c’est le genre de cross où il faut rester concentré jusqu’à la fin, parce qu’on a quand même vingt-huit efforts, il va faire chaud, et que c’est un cross de 8“22.
GPR. : C’est votre dernier championnat d’Europe Jeunes, que représente cette compétition pour vous ?
T.M. : C’est particulier. On a envie de repartir avec cette médaille. C’est beaucoup d’émotions parce que toutes ces années représentent beaucoup… J’ai tout de même concouru en Poneys, Juniors, Jeunes Cavaliers, rien ne sera donc plus pareil l’année prochaine. D’un côté, il y a cette nostalgie, avant même d’avoir fini, et d’un autre, j’ai aussi envie de passer à l’étape supérieure afin de me confronter aux grands du sport. Je recommande à tous ceux qui en ont l’occasion de concourir dans le circuit jeunes. On y gagne beaucoup en expérience et on fait de très beaux concours, en France et à l’étranger.
“En entrant dans la boite de départ, le plus heureux des deux ce n’est jamais nous !”
GPR. : À l’approche des Européens, on a vu une équipe de France de concours complet soudée. Un mot sur cette composition ?T.M. : On est ensemble depuis beaucoup d’années ; Victor Burtin et Victor Levecque, sont mes coéquipiers depuis longtemps, on se connait très bien. Même chose pour Romain Sans, qui était en Juniors l’année dernière. On est ensemble toute l’année sur le circuit, et on n’est pas que des coéquipiers, mais aussi des amis. Même avec les deux individuelles, Ilona Gilles et Héloise Le Guern on est proches. On a fait un super stage ; et ici, on passe de super moment. Tout le monde est vraiment très soudé. Il paraît que c’est comme ça qu’on a des médailles. C’est ce qu’on npus a dit en rentrant de Rio, que la complicité fait beaucoup de choses. En technique on va être bon, mais je pense que qu’au niveau de l’esprit d’équipe, on ne peut pas faire mieux !
GPR. : Ce week-end, qui sera votre plus grand adversaire ?
T.M. : Je n’ai peur de personne ! Je ne crains pas les autres avant que ça commence, car on ne sait pas ce que ça va donner, pour personne. Je suis plus du genre à me concentrer sur ma performance, plutôt que de regarder les autres.
GPR. : Vous avez déjà été médaillée à quatre reprises aux championnats d’Europe, comment voyez-vous votre avenir ? En route pour les Jeux olympiques de Paris 2024 ?
T.M. : J’en rêve ! Pour moi, les JO c’est le saint graal. Il y a le CCI 4* de Badminton, le CCI 3* de Bramham ; des compétitions que je veux faire, mais le top c’est les JO. J’adore l’équipe de France, représenter mon pays, et en plus tous les sports sont représentés aux JO. J’espère vraiment qu’un jour j’y serai. Paris 2024, en France, ce serait génial. C’est raisonnable par rapport au temps qu’il me reste. Mais ça veut dire aussi qu’il faut trouver les bons jeunes chevaux maintenant.
GPR. : Que pensez-vous de la médiatisation du complet ? Le directeur technique national de concours complet Michel Asseray œuvre beaucoup pour la démocratisation de la discipline…
T.M. : Je n’ai qu’un mot : enfin ! C’est un magnifique sport, et malheureusement, on ne s’attarde souvent que sur le côté dangereux. Il y a des accidents de temps en temps, mais si c’était vraiment aussi dangereux, on ne le ferait pas ! À mon avis, il faut transmettre ces émotions, ce partage qu’on a avec le cheval, la proximité avec la nature. En complet, on est dans le respect de l’animal, le dépassement de soi, et l’adrénaline. Beaucoup de gens disent qu’on est fous de demander ça à nos chevaux, mais croyez-moi, quand on entre dans la boite de départ, le plus heureux des deux, ce n’est jamais nous !
J’espère que l’image de sport dangereux s’estompera un peu, surtout que maintenant, il y a beaucoup de décisions qui ont été prises par rapport à la sécurité : on a tous un protège-dos, la plupart a même des airbags, on commence à avoir des obstacles frangibles pour éviter les mauvaises réceptions... Le risque existe, mais malheureusement en dressage et en saut d’obstacles il y a des risques aussi, dont on parle moins. En complet, on est une petite famille, donc dès qu’il y a un accident, ça se sait vite et ça marque. Il y a un problème avec les réseaux sociaux aussi : ça va trop vite et c’est déformé. Quelquefois, il a des polémiques lancées par des personnes qui n’étaient même pas sur le cross. Le cheval peut simplement faire une rupture d’anévrisme, et ce n’est pas parce que le cross était trop dur.