“Un rêve de gosse qui se réalise”, Steve Guerdat

Steve Guerdat était le plus heureux des Hommes ce soir lors de la conférence de presse qui suivait la Coupe du monde Longines de Bordeaux. Associé à Victorio des Frotards, le numéro un mondial s’est en effet imposé avec maestria. Ne tarissant pas d’éloges sur son alezan, le si classe cavalier suisse a longuement salué l’organisation du concours et livré son plan de bataille pour la finale de Las Vegas : 



“Victorio est un cheval qui m’apporte beaucoup de plaisir même si nous partions d’assez loin tous les deux. Il a toujours été bon et gagnait beaucoup avec son ancien cavalier (Raphael Goehrs, ndlr). Nous avons néanmoins eu de la peine à trouver nos codes ensemble. C’est un cheval que je voulais absolument avoir dans mes écuries, j’ai donc convaincu deux copains de l’acheter. Je voulais vraiment que notre association fonctionne, et j’étais sûr que nous pourrions y arriver. Au bout de quelques mois, mes copains pensaient que notre couple ne se formerait pas, et j’ai moi-même commencé à en douter. Nous avons réalisé beaucoup de parcours pas vraiment brillants. Mais ce que j’aimais le plus, c’était l’intelligence de la barre de ce cheval. Il a ce don de se battre pour son cavalier, mais il ne se battait pas avec moi. Cela me décevait de ne pas parvenir à le comprendre. Finalement, à Bâle, nous avons réussi à aligner les sans-fautes (le couple a remporté le Grand Prix secondaire du CSI 5*-W ainsi que la coupe du monde, ndlr). Victorio prend énormément de plaisir à aller vite, et moi autant à le monter. Même si tout n’est pas parfait, il donne son maximum pour moi. Voir qu’il prend du plaisir à concourir me donne un sentiment extraordinaire. Désormais, il se bat vraiment pour moi en piste et c’est pour cela que cette victoire me donne énormément de satisfaction. Victorio et moi avons eu un déclic après notre première victoire dans le Grand Prix de Bâle. Depuis, je suis dans un autre état d’esprit avec lui. Cela m’a enlevé un poids, je me suis dit que j’avais raison depuis le début. Il fallait simplement être patient car il est hypersensible. Maintenant, on s’éclate ensemble ! 
 
Bordeaux est l’un de mes concours favoris depuis toujours. Je félicite l’organisation, mais surtout le public qui est extraordinaire. Le public français est toujours fantastique, mais celui de Bordeaux est à part. Notre sport a de la chance de compter sur de tels organisateurs. Ce concours s’est toujours refusé à moi, et pendant dix ou douze ans je suis toujours reparti frustré car j’enchainais les mauvais résultats. Je rêvais de mener le tour d’honneur de la Coupe du monde, ce qui est finalement arrivé aujourd’hui. À Bordeaux, nous assistions toujours à des barrages de folie, j’ai regardé peut-être vingt fois la victoire de Baloubet du Rouet ici. C’est un rêve de gosse qui se réalise aujourd’hui. Je suis si heureux ! 
 
À la finale Las Vegas, je devrais emmener Venard (de Cerisy, ndlr). Il a eu une pause après le CHI de Genève et devrait reprendre la compétition la semaine prochaine à Oliva, tout comme Bianca. Tous deux vont recommencer sur de petites épreuves et aller à la plage”.