“Nous jouons sur la trésorerie, mais cela aura forcément ses limites”, Raphaël Mazoyer
Cette période de crise sanitaire est exceptionnelle et frappe de plein fouet tous les secteurs d’activités. Les poney-clubs, les centres équestres, l’ensemble des pratiquants et les sportifs de haut niveau font face chaque jour aux difficultés et subissent les conséquences. La filière équestre est d’autant plus touchée qu’elle doit continuer à entretenir ses équidés malgré une activité stoppée. La FFE tire la sonnette d’alarme et donne la parole à Raphaël Mazoyer, directeur du domaine équestre des Trois fontaines, organisateur des concours du Pouget, dans l’Hérault.
Les 3 500 organisateurs de concours ne sont pas épargnés par la crise. Dans l’Hérault, le domaine équestre des Trois fontaines, situé à une trentaine de kilomètres de Montpellier souffre lui aussi, comme l’évoque Raphaël Mazoyer, directeur du site, qui détaille les enjeux du confinement pour sa structure. “Nous avons plusieurs domaines d’activité. L’école d’équitation qui compte cent cinquante licenciés, le centre de formation professionnelle et l’organisation d’événements. Nous avons dû fermer tout l’établissement. Nous avons soixante-dix chevaux sur le site. Ils vivent dehors toute l’année, donc il n’y a pas vraiment de changement pour nous de ce côté-là. Nous avons conservé une palefrenière à temps complet, et les cinq autres membres du staff, habituellement salariés à temps complet, sont au chômage partiel et se relaient pour compléter les plannings. L’entretien des chevaux est quotidien, il n’y a pas de jour off. Le centre de formation est à l’arrêt, tout comme l’école d’équitation. Les charges d’entretien des chevaux continuent à tomber. Nous jouons sur la trésorerie, mais cela aura forcément ses limites dans le temps.”
“Nous sommes par ailleurs organisateurs de compétitions équestres. Cela représente 50% de notre activité annuelle. En cette saison, c’est particulièrement impactant car nous organisons habituellement un événement toutes les deux ou trois semaines: saut d’obstacles, concours complet, pony-games, etc., du niveau Club au niveau international. Nous devions accueillir mi-juin les championnats d’Europe d’équitation de travail et de tradition. Nous sommes en discussion avec la Fédération française d’équitation (FFE) et la Fédération internationale de tourisme équestre pour tenter de reporter ces championnats. Le calendrier pourrait nous le permettre car il y a assez peu de compétitions organisées dans cette discipline. Pour le saut d’obstacles, par exemple, on ne pourra pas tous trouver une nouvelle date à l’automne, car il n’y aura pas de place pour tous les organisateurs.”
“Comme tout le monde, nous aimerions avoir une vision à plus long terme, mais nous savons bien que tout dépend de l’évolution de la crise sanitaire. Au sortir de la période de confinement, nous aurons besoin que la spécificité de notre activité soit prise en compte: les charges incompressibles liées à l’entretien des chevaux. Nous savons que la FFE est en contact régulier avec les ministères et comptons sur ses actions pour être représenté et entendu par le Gouvernement.”