Serge Lecomte s’adresse aux propriétaires de chevaux confinés avec empathie mais sans faux espoir

“J’use d’arguments sans cesse renouvelés à la suite de vos sollicitations pour démontrer le bien-fondé de dérogations nécessaires à votre situation. Jusqu’à présent, il faut bien reconnaître que cette situation n’a pas été jugée valable pour constituer une dérogation spécifique”, avoue humblement Serge Lecomte, président de la Fédération française d’équitation, dans un courriel envoyé cette nuit aux propriétaires de chevaux, qui ne peuvent plus se rendre dans leur centre équestre ou écurie depuis un mois et au moins jusqu’au 11 mai, afin d’enrayer la propagation du Covid-19.



Lundi soir, la période de confinement décrétée par le Gouvernement pour faire face à la pandémie de Covid-19 a été prolongée de quatre semaines par le Président de la République. Quatre semaines de plus à tenir pour des structures équestres en grandes difficultés économiques et parfois humaines, mais aussi pour les propriétaires de chevaux en pension dans ces structures. Même si ces équidés sont juridiquement qualifiés comme des animaux de rente et non de compagnie, difficile de faire abstraction du lien affectif entre l’humain et son compagnon de loisir ou de sport… Pour l’heure, malgré une pétition demandant à assouplir la fermeture au public des centres équestres et écuries de propriétaires, le ministère de l’Agriculture en reste aux sévères mesures en vigueur depuis mi-mars, ce qu’a tenu à rappeler Serge Lecomte dans un courriel envoyé la nuit dernière à tous les propriétaires de chevaux enregistrés dans les bases de données de la Fédération française d’équitation. Le président de la FFE y manifeste de l’empathie mais ne transmet aucun faux espoir.

“Je tiens à m’adresser tout particulièrement aux propriétaires de chevaux confiés à un établissement équestre. Vous avez été très nombreux à interpeller la Fédération sur la possibilité de pouvoir continuer à vous rendre dans l’écurie où se trouve votre cheval. Vous avez mis en avant les mesures spécifiques prises par d’autres pays pour ces cas de propriétaires de chevaux privés du droit de visite! Vous ne pouvez plus aller tranquillement avec toutes les précautions nécessaires vous occuper de votre cheval. C’est une source de désarroi bien compréhensible. J’use d’arguments sans cesse renouvelés à la suite de vos sollicitations pour démontrer le bien-fondé de dérogations nécessaires à votre situation. Jusqu’à présent, il faut bien reconnaître que cette situation n’a pas été jugée valable pour constituer une dérogation spécifique. Il n’est pas non plus retenu les obligations d’apporter des soins nécessaires aux animaux de compagnie, compte tenu de l’environnement professionnel dont bénéficient les chevaux.”

“Cette situation imposée à tous, à la suite de la décision de l’État de fermer tous les établissements recevant du public, nous impacte lourdement. La Fédération française d’équitation défend sans relâche la situation particulière des propriétaires de chevaux mais se doit d’accompagner les décisions gouvernementales pour la santé de chacun d’entre nous. Soyez assurés que la Fédération fait tout pour faire valoir vos arguments pertinents afin d’obtenir un assouplissement des restrictions, dès que les premières mesures de dé-confinement seront prises.”

“Nous nous préoccupons aussi de la situation des gardiens de vos équidés qui doivent s’occuper de vos poneys et chevaux dans des conditions devenues plus difficiles. Nous vous invitons à les soutenir et à les encourager dans ces efforts si particuliers auxquels ils doivent faire face. Je compte sur vous, pour que tous, nous restions solidaires de tous ceux qui sont touchés par cette situation et que nous apportions notre meilleur soutien à ceux qui en sont le plus pénalisés. Cette solidarité est garante de la bonne poursuite de nos activités équestres qui concerne tous les cavaliers pour les prochaines années. Nous vous informerons des évolutions de cette situation aussitôt que les mesures gouvernementales le permettront. J’aspire vraiment au moment où ce fléau sanitaire sera un lointain souvenir et où chacun retrouvera les joies de sa passion. Bien sincèrement.