" Je ne souhaite pas un retour à la vie normale trop prématuré pour que finalement, un nouveau confinement soit décrété", Camille Condé Ferreira

De l’équipe Poney au groupe Jeune cavalier, Camille Condé Ferreira a déjà représenté sept fois la France aux Championnats d’Europe. Perturbée par le COVID-19, cette saison 2020 est synonyme de dernière année parmi les équipes jeunes avant de faire le grand saut chez les séniors. Toujours enthousiaste, l’amazone s’est confiée à GRANDPRIX sur son quotidien, son organisation et son moral en cette période si particulière. 



Comment se déroule votre confinement ?

Ça se passe bien, je suis dans mes écuries en région parisienne alors je continue à monter quotidiennement. Bien-sûr, nous sautons moins souvent puisqu’il n’y a plus d’échéance à moyen terme. Entre mes chevaux et ceux des propriétaires, nous avons une vingtaine de sujets aux écuries. Nous sommes trois à se répartir leur travail quotidien : Antoine Valin, Laura ma cavalière maison et moi-même. Nous nous organisons facilement puisque nous avons la chance d’avoir de grands paddocks, un marcheur et un tapis. Résultat : le tout est plutôt facile à gérer. (rires)

 

Comment gérez-vous les relations avec les propriétaires qui ne peuvent plus rendre visite à leurs chevaux ?

Concernant les chevaux que je monte au concours qui appartiennent à la famille Mégret, Camille Alexandre ou M. de Beaulieu, il n’y a pas vraiment eu de changement puisqu’ils ne venaient que très rarement sur place. Pour les propriétaires qui venaient monter leur propre cheval et prendre des cours, nous assurons le travail quotidien et nous leur envoyons régulièrement des petites photos.

 

Personnellement, quel est votre avis sur cette situation de crise ?

D’un côté, j’ai hâte d’en sortir parce que la fin du confinement signifie la fin de cette pandémie. Ensuite bien-sûr que j’ai hâte de retrouver les compétitions parce que les chevaux sont en formes, ils vont bien. Cependant, je ne souhaite pas un retour à la vie normale trop prématuré pour que finalement, un nouveau confinement soit décrété. Cela ne serait intéressant pour personne donc je préfère attendre que tout soit vraiment rentré dans l’ordre avant que les concours reprennent.



En tant que jeune espoir français, avez-vous pu bénéficier du soutien du staff technique fédéral ?

Olivier Bost et Marilyne Lesage (en charge de l’accompagnement des jeunes athlètes de haut niveau, ndlr) nous ont transmis les coordonnés de Henk Nooren, d’Edouard Coupérie pour l’accompagnement technique et d’intervenants extérieurs comme Véronique Bartin pour tout ce qui est posture et coaching mental, pour que l’on puisse continuer à évoluer avec un regard extérieur pendant toute la durée de cette pause. C’est une satisfaction parce qu’on se sent vraiment épaulés. Personnellement, j’ai la chance d’avoir Geneviève Mégret qui est très présente et qui m’aide beaucoup dans mon entrainement quotidien grâce aux vidéos que je lui envoie. Alors c’est vrai que pour l’instant, je n’ai pas fait appel aux conseils de la Fédération mais quoi qu’il arrive j’ai régulièrement Thierry Pomel (sélectionneur de l’équipe de France Senior, ndlr) qui me suggère quelques exercices.

 

Cette saison 2020 est synonyme pour vous de dernière année en tant que Jeune cavalier. Aviez-vous des objectifs définis ? 

Franchement, nous n’avions aucun objectif de championnats d’Europe cette année. Bien-sûr, si Corrado du Moulin ou Varenta GEM avaient continué sur leur très bonne lancée comme à Royan, nous aurions peut-être reconsidérés la question… Mais honnêtement, ce confinement ne change pas grand-chose concernant mon année de Jeune cavalier.

 

Vous êtes très active sur les réseaux sociaux. La transmission par le biais du numérique, est -ce quelque chose que vous aimez particulièrement ?

Tout au long de l’année, j’ai énormément de demandes pour un tas de sujets et je n’ai pas forcément le temps de tout traiter ou de répondre précisément à tout le monde. La vie avec les concours est quand même très prenante ! (rires) Pendant cette trêve, j’ai plus le temps, je peux en profiter pour essayer de partager mon quotidien et mon expérience. J’essaie le plus possible de faire de petites vidéos. Ce ne sont pas vraiment des tutos, j’explique simplement ce que je fais avec mes chevaux. Si ça plait tant mieux, si ça ne plait pas, c’est comme ça ! (rires) En tout cas j’ai énormément de retours positifs et beaucoup de gens aimeraient que j’en fasse encore plus. Par exemple, j’ai beaucoup de demandes pour une chaine YouTube, mais ce n’est pas du tout mon truc. Si un jour j’arrive à m’entourer de personnes compétentes sur ce sujet, pourquoi pas. Mais je n’ai ni le temps ni les capacités de tout réaliser seule.