La Suisse envisage une reprise des concours avec moins de partants, moins de dotations et des engagements plus chers

Le 11 mai, après avoir consulté sa commission des règlements, le comité de la Fédération suisse a adopté une directive visant à encadrer la reprise de ses concours nationaux, avec des adaptations temporaires de règlement, après la levée ou l’assouplissement de l’interdiction d’organiser des manifestations, dont la date reste à définir. Avant de réamorcer cette activité essentielle à l’économie de la filière tout en limitant les risques, les organisateurs pourront limiter le nombre de départs, augmenter le montant des engagements et baisser celui des dotations. De telles mesures seront-elles également prises en France?



En collaboration avec la directrice sportive de la Fédération suisse des sports équestres (FSSE), Evelyne Niklaus, et du groupe de travail Manifestations 2020 - Covid-19, regroupant des représentants des associations membres de la FSSE, des directoires, des organisateurs et des cavaliers, une délégation du Comité de la FSSE, composée notamment Nayla Stössel, présidente du comité organisateur du CSIO 5* de Saint-Gall et membre du bureau de la Fédération équestre européenne, a élaboré des mesures devant permettre aux organisateurs de relancer les concours nationaux dans la Confédération. “Ces adaptations sont destinées à créer des conditions-cadres réglementaires pour permettre aux organisateurs d’appliquer le plan de protection «Reprise des manifestations de sport équestre» à leur manifestation dès que celui-ci entrera en vigueur”, explique le communiqué de la FSSE.

Pour les compétitions de saut d’obstacles, concours complet et voltige, il s’agit surtout d’une adaptation importante au niveau du système des engagements, qui se feraient selon le principe du “premier arrivé, premier servi”, tel qu’on le connaît très souvent en France. “Ainsi, l’organisateur pourra exactement définir le nombre de participants par épreuve en respectant la sécurité de planification. Ce n’est qu’à cette condition que le plan de protection mentionnant, le cas échéant, le nombre limité de personnes autorisées à être présentes sur la place durant la manifestation et fixé par le Conseil fédéral, pourra être respecté”, poursuit le communiqué. Afin de compenser en partie le manque à gagner lié au désengagement de sponsors et ainsi soulager les organisateurs, ceux-ci pourront majorer les frais d’engagement d’une taxe Covid-19 et réduire les dotations financières des épreuves. À cet effet, la directive définit des mesures contraignantes ou volontaires différentes en fonction des disciplines.

“La reprise des compétitions est très importante pour le sport équestre, non seulement pour compenser l’absence de participations internationales pour nos cavaliers, mais également pour proposer des possibilités de départ à tous les niveaux. Nous sommes absolument conscients du fait que les conditions actuelles obligeant à organiser des manifestations en respectant le plan de protection représentent un grand défi pour les organisateurs. Nous attendons d’eux qu’ils fassent preuve de créativité, tout en renonçant éventuellement cette année à l’idée de faire du profit avec leur manifestation”, déclare le président du groupe de travail, Franz Häfliger, chef du sport de compétition au sein du Comité de la FSSE. “Avec la présente directive, nous espérons soutenir les organisateurs de la meilleure façon possible sachant que toutes les parties doivent faire preuve de solidarité et de bonne volonté, qu’il s’agisse des sportives et des sportifs équestres qui prendront le départ malgré des finances de départ plus élevées, ou des organisateurs qui pourront exploiter les mesures possibles si cela s’avère vraiment nécessaire, et ce afin que nous puissions relancer avec succès le sport de compétition.”

“Les organisateurs sont bien entendu libres d’entamer des discussions avec les autres partenaires de leurs concours comme les officiels, les vétérinaires, etc., sachant que le cas échéant, ceux-ci peuvent aussi se montrer solidaires avec les organisations locales”, conclut le communiqué, rappelant aussi que le Conseil fédéral décidera le 27 mai des prochaines étapes d’assouplissement des mesures de confinement pour les manifestations sportives. La FSSE espère ainsi pouvoir mettre en service son système d’engagements en ligne dès le 28 mai. Ces adaptations temporaires s’appliqueront alors jusqu’à la fin de l’année 2020. Qu’en sera-t-il en France? On attend encore les propositions de la Fédération française d’équitation, et celles de la Société hippique française pour les épreuves Jeunes Chevaux ouvertes aux cavaliers professionnels.