Mediapart révèle une nouvelle affaire d’agressions sexuelles sur mineures impliquant directement la responsabilité de la FFE
Hier soir, Mediapart a publié une longue enquête révélant de nouvelles affaires de viols et d’agressions sexuelles sur mineures dans le monde équestre. L’une d’elle concerne Loïc Caudal, ancien enseignant et ex-président du comité départemental d’équitation des Hauts-de-Seine, condamné à deux reprises par la justice, renvoyé du centre équestre de Suresnes, puis employé par la Fédération française d’équitation de 2014 à 2019.
Plus de trois mois après la lettre ouverte d’Amélie Quéguiner, évoquant trois viols dont elle aurait été victime par un enseignant d’équitation lorsqu’elle était encore une jeune cavalière de concours complet, les révélations d’un jeune cavalier charentais, se disant victime d’un acte aujourd’hui qualifiable de viol lorsqu’il avait treize ans, celles d’Anaïs et Chloé Bega, deux voltigeuses françaises dénonçant l’emprise qu’aurait exercée sur elles Jacques Ferrari, double champion du monde et entraîneur stagiaire de l’équipe de France jusqu’en 2018, et enfin celles de cavalières victimes de viols et d’agressions sexuelles qui auraient été commis par Jean-Christophe Brionne, entraîneur renommé dans l’univers du saut d’obstacles Poneys, qui s’était suicidé le 14 décembre 2019 après avoir été mis examen, Mediapart a publié hier soir une longue enquête révélant de nouvelles affaires d’abus sexuels sur mineures dans le monde du cheval.
Le site d’information s’étend largement sur le cas de Loïc Caudal, ancien enseignant d’équitation au centre équestre de Suresnes, condamné à deux reprises par la justice pénale: le 16 septembre 2013 pour atteinte sexuelle sur une mineure, après quoi il a écopé de quinze jours de prison avec sursis, puis le 20 novembre 2017, pour agressions sexuelles sur trois mineures, ce pour quoi il a été condamné à une peine d’un an de prison avec sursis assortie d’une mise à l’épreuve et d’une interdiction d’enseigner et de s’approcher de mineurs. En dépit de sa première condamnation et du retrait de sa carte professionnelle d’enseignant sportif, confirmé par la préfecture des Hauts-de-Seine, il serait resté en poste pendant sept mois dans cette structure gérée par Serge Lecomte, président de la Fédération française d’équitation, avant d’être licencié “pour des disputes répétées, devant la clientèle, avec son ex-compagne, elle aussi professeure à l’époque”, selon Mediapart.
En cette même année 2014, Loïc Caudal, qui présidait alors le comité départemental d’équitation des Hauts-de-Seine, a trouvé un nouveau poste au sein de la Fédération française d’équitation. Décrit par nos confrères comme “chauffeur de véhicules publicitaires et poseur de signalétique”, il s’occupait jusqu’en 2019 du camion fédéral de réception installé au bord des terrains de concours, notamment lors des étapes du Grand National et des Masters Pro.
En février, Serge Lecomte avait tenu des propos extrêmement fermes à l’égard de tout type de violences sexuelles. “Je souhaite exprimer tout mon soutien et ma solidarité aux victimes et je condamne sans réserve et avec la plus grande fermeté tous les abus. […] Sous ma présidence, tous les faits dont nous avons été saisis relevant de violence, déviance ou abus sexuels, ont systématiquement, et sans délais, donné lieu à la mise en place de mesures conservatoires.” Dans la foulée, la FFE avait également lancé une campagne de communication et de sensibilisation dénommée “N’en parle pas qu’à ton cheval”, et ouvert une cellule d’écoute dédiée. Compte tenu de la gravité des faits reprochés, la FFE apportera sûrement des éclaircissements à cette affaire.
L’enquête de Mediapart rapporte également des faits d’agressions sexuelles sur mineurs qu’auraient commis José Bruneau de la Salle, grand propriétaire de chevaux de course et ancien membre associé du comité de France Galop et revient largement sur les faits de “viol commis par une personne abusant de l’autorité que lui confère sa fonction” qui avaient valu à Jean-Christophe Brionne sa mise en examen.