“Nous avons énormément de demandes d'inscription pour ces concours de reprise“, António Moura
Début juillet, la structure équestre permanente de Vilamoura, au Portugal, sera l'une des premières à réouvrir ses portes pour organiser des concours de saut d'obstacles internationaux officiels. Préparant cette reprise de la compétition dans le plus grand respect des règles, travaillant notamment sur un règlement strict et un programme d'épreuves varié, António Moura, organisateur de l'événement, dresse un état des lieux.
Comment la structure équestre de Vilamoura, qui accueille des tournées de compétitions chaque année, a vécu ces derniers mois difficiles avec la pandémie de Covid-19 ?
Nous avons achevé notre tournée le 8 mars dernier (au lieu du 24 mars, ndlr) avant de fermer nos installations le 15 mars - et nous n'hébergeons aucun cheval sur le site entre les concours. Seulement dix personnes ont continué à travailler sur le site. Notre point d'orgue cette année était l'organisation des championnats d'Europe Jeunes (initialement prévus du 19 au 26 juillet 2020 puis reportés à l'année 2021 en raison de la pandémie Covid-19, ndlr). C'était une véritable motivation pour continuer à travailler. Nous pensions tous que l'épidémie était temporaire et nous nous préparions beaucoup pour être prêts pour ces championnats. Nous n'avions pas envie de décevoir une génération entière de jeunes cavaliers!
Vous devriez être l'une des premières structures équestres à faire officiellement reprendre vos concours internationaux puisque vous avez annoncé la tenue de CSI 2* à partir du 3 juillet. Comment préparez-vous cette reprise et quels retours avez-vous de la part des cavaliers ?
Comme nous étions même prêts pour organiser les championnats d'Europe, qui devaient justement se tenir en juillet, mon équipe et moi-même sommes prêts à faire redémarrer nos concours. J'imagine que beaucoup de cavaliers européens ont envie de reprendre les concours. La vérité, c'est que nous avons énormément de demandes d'inscription pour ces concours de reprise. Nous avons préparé un programme de compétition en pensant aux cavaliers de tous les niveaux, avec des épreuves allant de 80cm à 1,45m chaque semaine. Nous trouvons que c'est un équilibre idéal pour une reprise, en gardant à l'esprit que nous devons tout faire pour garantir la sécurité des cavaliers et des chevaux.
Avez-vous décidé de mettre en place des mesures d'hygiène et de sécurité particulières en raison de la situation sanitaire ?
Conserver des distances de sécurité est extrêmement important, et cela ne sera pas très difficile dans nos installations car elles s'étalent sur dix-huit hectares. Nous aurons un contrôle à l'entrée publique afin de respecter les règles du gouvernement portugais, qui ont d'ailleurs montré de très bons résultats durant cette crise.
La Fédération équestre internationale a annoncé que les championnats d'Europe Jeunes Cavaliers, Juniors et Enfants que vous deviez organiser en juillet 2020 ne seront pas annulés mais reportés à l'année prochaine. Comment avez-vous vécu ce report ?
Nous le prenons comme un signe de reconnaissance pour notre travail et notre investissement pour ces championnats d'Europe Jeunes. Nous sommes encore plus motivés et nous travaillons encore pour organiser les meilleurs championnats possible, et j'espère que les jeunes que nous accueillerons se souviendront de cette superbe expérience!
Il paraîtrait que vous avez décidé d'un commun accord avec le Mediterranean Equestrian Tour d'Oliva, qui devait organiser les Européens Jeunes l'année prochaine, de reporter d'un an chacun de vos championnats afin de laisser sa place à chacun. Pouvez-vous nous en dire plus ?
J'organise des tournées de compétition depuis 2003 et j'ai toujours eu de bonnes relations avec tous les comités d'organisation. Je n'ai jamais vu le Mediterranean Equestrian Tour comme des concurrents, mais plutôt comme des amis avec qui nous partageons la passion des sports équestres. Je suis très ami avec Bettina Phoels, directrice des concours d'Oliva, qui est une très bonne personne, très professionnelle. Elle a tout de suite compris les difficultés de cette situation et a fait un pas en avant pour résoudre le problème. J'en profite pour remercier également la famille Boro, propriétaire du MET d'Oliva, ainsi que la fédération espagnole et évidemment la FEI pour avoir accepté notre propisition commune de reporter nos championnats. Nous sommes très unis aussi parce que la péninsule ibérique est une région unique en Europe où il est possible de pratiquer notre sport toute l'année à l'extérieur. Être unis et travailler main dans le main sont importants pour réussir une saison extérieure aussi forte.